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Le RN et les élections de juin 2021 : quel bilan ?

À l’issue des élections, il est important de relever et retenir quelques éléments à propos du Rassemblement national (RN) dans la perspective de 2022 et l’élection présidentielle. L’UNSA Éducation tente de rassembler les enseignements des régionales et départementales de juin.

L’abstention très élevée, la démocratie en panne ?

Le parti de Marine Le Pen souhaitait faire de ces élections un tremplin pour les présidentielles. L’objectif était d’obtenir quelques régions voire des départements. Mais ce ne fut pas le cas. En effet , au soir du 1er tour, le 20 juin, tous les partis politiques ont lancé de nombreux appels au vote, mais le sursaut électoral espéré pour le 2nd tour des élections régionales et départementales n’a pas eu lieu. L’abstention s’est maintenue et pèse lourdement dans l’élection à un niveau d’environ 65%. Le RN a lui aussi été touché par ce phénomène à tel point que l’on a vu des responsables de ce parti réprimander leur électorat.

Un échec électoral pour le RN

Un point qui ne fait pas de doute, cependant ce scrutin de juin a été une répétition pour de nombreux partis en vue de la présidentielle de 2022. Le RN a ainsi inondé la campagne avec ses thématiques habituelles, souvent déconnectées des compétences attribuées aux régions et départements. Peu importe pour le RN, l’objectif était d’étalonner son discours pour 2022 où il est possible de dégager trois éléments saillants dans le matériel de campagne du parti de Marine Le Pen : une surenchère sécuritaire avec le rejet de l’autre, une phobie de l’énergie éolienne et un combat identitaire assumé. Le tout a été associé au localisme, nouveau thème du RN qui vise à ancrer ce parti dans les territoires, opposant ainsi celles et ceux qui ont des attaches locales aux autres, nomades et cosmopolites. Ces thématiques ont trouvé un écho chez d’autres candidat.es et dans de nombreux commentaires des médias. Mais les personnes qui sont allées voter ne semblent pas avoir été convaincues pour cette fois.

Méfiance pour 2022

La “bonne nouvelle” de ce scrutin est certainement à aller chercher du côté des résultats du RN en-deçà des sondages qui plaçaient le parti de Marine Le Pen en bonne position dans des territoires. Le parti d’extrême droite n’a pas emporté la moindre région et est en recul dans les départements. Les scores obtenus par le RN dans les régions sont loin des performances de 2015. Est-ce que le RN connaît un essoufflement malgré ses efforts de dédiabolisation ? Pas si sûr avec une telle abstention. Jordan Bardella, vice-président du parti et candidat en Ile-de-France a déclaré accueillir “ces résultats avec beaucoup d’humilité, mais c’est un échec pour l’intégralité de la classe politique puisqu’une grande partie des Français n’ont vu aucun intérêt à se déplacer pour cette élection”. Marine Le Pen comme l’ensemble des candidat.e.s RN ont dénoncé des “alliances contre-nature” et insisté sur le taux record d’abstention. La présidente du parti et candidate à la Présidentielle de 2022 a donné “rendez-vous aux Français, dès demain, pour construire tous ensemble l’alternance dont la France a besoin”. Il est probable que l’intérêt des Françaises et Français pour la présidentielle soit nettement plus fort que pour ce scrutin. Le RN, Marine Le Pen et leurs idées d’extrême droite nocives pour la démocratie seront à surveiller.

Le congrès du RN confirme largement Marine Le Pen

Sans surprise, Marine Le Pen a été réélue à 98,35% des voix à la tête du parti dimanche 4 juillet lors du congrès du parti à Perpignan. Son statut de candidate du RN à l’élection présidentielle n’est pas ressorti entaché après l’échec récent des élections de juin. Le public a adhéré au discours de Marine Le Pen et Jordan Bardella a été présenté comme “un jeune général de 25 ans”. Ce dernier est notamment promu vice-président, et il occupera dès la mi-septembre l’intérim à la tête du parti pour permettre à la cheffe du RN de se consacrer pleinement à l’élection présidentielle. Marine Le Pen a abordé les thèmes classiques dont l’immigration permettant d’évoquer la “charte” signée avec plusieurs partis européens d’extrême droite afin de former une alliance au Parlement de l’Union européenne. Enfin, elle a martelé à plusieurs reprises que la ligne politique du parti est la bonne et a raffermi sa mainmise, en profitant de l’élection du conseil national pour remanier à son goût les différents cercles du parti dont le plus important, le bureau exécutif composé de quinze membres. La stratégie du RN a été confirmée en dépit de quelques critiques et de l’éventuelle concurrence du polémiste d’extrême droite Éric Zemmour.

L’UNSA Éducation restera vigilante pour défendre pied à pied, les valeurs et les principes de notre République, tout particulièrement celles de Fraternité, liberté et de solidarité.

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