Le niveau général des jeunes, un sujet complexe
Depuis 10 ans, l’UNSA Éducation lance une enquête annuelle pour connaître et représenter les personnels de l’Éducation. Cette année, des questions d’actualité, sur les priorités éducatives et sur les propositions qui ont émergé dans le débat électoral ont été posées. Les réponses traduisent la nécessité de tenir un débat apaisé.
Les personnels attendent des politiques cohérentes et ambitieuses sur de nombreux sujets tel que le niveau général des jeunes. C’est dans ce sens que nous vous proposons notre analyse d’un récent rapport de l’IGESR sur l’enseignement en cours moyen
Pour 48 % des répondant·e·s, « le niveau général de la connaissance des jeunes » doit être une des priorités des politiques d’éducation, d’enseignement supérieur et de jeunesse pour la France. Quelles conclusions en tirer? Que le niveau baisse? Qu’il faut encore engager des réformes? Que c’était mieux avant? On pourrait poursuivre cette litanie. On peut aussi s’accorder sur le fait que le sujet est complexe et qu’il mérite d’être traité dans la nuance.
Considérons que la réponse à cette question, traduit une exigence forte pour les futurs citoyens et citoyennes qui doivent détenir un niveau général de connaissance satisfaisant. Réussite scolaire et universitaire, bien être et épanouissement des jeunes passent par une meilleure connaissance de soi et du monde dans lequel on évolue. C’est ce que doit permettre un niveau général de la connaissance satisfaisant. Saluons alors les missions qui visent à améliorer la qualité du service rendu. Établir un état des lieux, mener des analyses de terrain pour ensuite dresser des recommandations : c’est la nature du rapport intitulé « l’enseignement en cours moyen : état des lieux et besoins » .
Ce rapport complet, s’appuie sur des observations et entretiens menés au premier semestre 2021 dans 160 classes de 92 écoles réparties dans 29 départements (hors Corse et départements d’outre mer).
Dans la première partie, c’est un état des lieux complet qui nous est proposé : structure des classes, travail à la maison, organisation du temps d’enseignement, équipement des salles..
Fort d’une analyse détaillée, les auteurs dressent une liste de recommandations dont certaines peuvent être discutées et qui concerne différents domaines :
– le temps effectif consacré aux différentes disciplines
– l’équipement numérique des salles de classes
– le travail à faire à la maison
– l’exploitation des évaluations nationales de 6ème
– la formation continue des enseignant·e·s
Comment dépasser certaines incohérences ? Ces dernières années, on a mis l’accent sur les fondamentaux, maths et français. Par conséquent les temps effectifs des enseignements de discipline telles que SVT, EPS, arts plastiques en ont fait les frais. Cela était prévisible mais il faudra dépasser cette difficulté si on souhaite que les jeunes aient un niveau général satisfaisant. Les fondamentaux ne suffiront pas à former les citoyens de demain. Et en même temps, ces fondamentaux peuvent et doivent être travaillés aussi dans l’ensemble des disciplines.
Autre sujet sur lequel on peut s’arrêter: les écarts des durées hebdomadaires des temps de récréation qui sont constatés.
Le temps des récréations s’inscrit aussi dans cette logique des fondamentaux et de la gestion de classe : la privation de récréation est utilisée comme punition ou encore on donne la priorité à la correction d’un exercice qui doit être terminé.
Nous terminerons par un focus sur le travail hors temps de classe qui est remis en question. Normalement interdit mais toujours aussi présent et pesant. Le rapport remet en question le travail à faire à la maison en proposant 30 minutes par jour maximum. Cela pose la question des inégalités scolaires : certains bénéficieront d’une aide et seront en demande de travail à effectuer à la maison. Quelles sont les moyens prévus pour aider les élèves défavorisés et/ou en difficulté ? On sait que certains élèves n’ouvriront pas leurs cartables une fois le seuil de l’école franchi. Des dispositifs comme « devoirs faits » peuvent permettre de répondre à la problématique « des devoirs ». Mais n’oublions pas le rôle des parents. Il est essentiel d’impliquer celles et ceux qui sont les plus éloigné·e·s de la culture scolaire et de les sensibiliser, former pour l’accompagnement pédagogique de leurs enfants.
Pour consulter le rapport détaillé sur « l’enseignement en cours moyen : état des lieux et besoins » : cliquez ici
Pour consulter les résultats détaillés du baromètre UNSA : cliquez ici