Le mentorat a le vent en poupe
Définition et origine
« Le mentorat est un moyen de développement et d’apprentissage, basé sur une relation interpersonnelle (la relation mentorale) volontaire, gratuite et confidentielle, dans laquelle une personne d’expérience (le mentor) investit sa sagesse acquise et son expertise pour favoriser le développement d’une autre personne (le mentoré) qui a des compétences et des habiletés à acquérir et des objectifs professionnels et personnels à atteindre. » selon des mentors québécois, le Canada étant un pays qui soutient une forte culture du mentorat depuis le début du 20ème siècle.
Les mentors d’aujourd’hui sont les descendants symboliques de Mentor, un personnage de la mythologie grecque. Dans le récit de l’Odyssée d’Homère, Ulysse, roi d’Ithaque, aurait confié l’éducation de son fils Télémaque, à son ami d’enfance Mentor, pendant son absence pour combattre à la Guerre de Troie. En réalité, Mentor ne s’est pas très bien acquitté de sa tâche. C’est surtout Fénelon, précepteur du Duc de Bourgogne et futur roi de France, à la fin du XVIIIe siècle, qui, avec la publication de son livre Les aventures de Télémaque, destiné à l’éducation du futur roi, a vraiment inscrit le mot mentor dans notre vocabulaire, et défini son rôle tel qu’on le conçoit aujourd’hui.
Un « plan mentorat » lancé en mars 2021
Un plan a été annoncé par le président de la République le 1er mars 2021, doté de 30 millions d’euros. Un premier appel à projets a permis de soutenir 22 associations à hauteur de 18,5 millions d’euros et un second appel, finalisé en octobre, concerne 33 associations financées à hauteur de 8 millions d’euros. 3 millions d’euros sont enfin mobilisés pour soutenir le Collectif Mentorat, association interlocutrice opérationnelle de l’État, qui est passé en un an de 8 à 34 associations de mentorat membres. Les associations soutenues et sélectionnées proposent diverses formes de mentorat, « avec une priorisation sur la ruralité et les quartiers prioritaires de la politique de la ville ainsi qu’aux jeunes fragilisés par leur situation personnelle, sociale ou géographique », précise le communiqué du MENJS.
Le Collectif Mentorat pilote la plateforme 1jeune/1mentor, plateforme qui vise à recenser des besoins, et aiguiller des volontaires bénévoles, pour assurer cet engagement. En juillet, une tribune parue dans le JDD, lançait un appel de soutien de la part d’une centaine de dirigeant.es d’entreprise. « “Et si demain, nous donnions chacun, quand nous le pouvons, quelques heures de notre temps chaque mois, pour aider un jeune à trouver sa voie dans la vie ?”. Bref, le mentorat a le vent en poupe.
L’objectif du mentorat est de favoriser la réussite scolaire et à améliorer l’insertion professionnelle. Pour l’UNSA Éducation, il est indéniable que les inégalités éducatives issues des différences sociales ne donnent pas à tous les jeunes les mêmes possibilités de réussir leur choix d’avenir. Le mentorat privilégie la relation interpersonnelle, il doit s’articuler avec l’engagement de la communauté éducative des établissements scolaires, comme une aide supplémentaire et différente, qui ne nie pas l’accompagnement existant. Les équipes des écoles, des EPLE connaissent et reconnaissent les singularités des enfants et de leurs parents. Le Collectif Mentorat doit permettre de créer ce lien, indispensable entre les écoles et les EPLE, et les associations, pour des actions complémentaires et non concurrentes, dans le respect de la diversité des cultures professionnelles. Ensemble, soyons déterminé.es à faire reculer les inégalités éducatives.