Le décret relatif au congé pour invalidité temporaire imputable au service dans la fonction publique de l’État vient enfin d’être publié.
L’ordonnance 2017-53 du 19 janvier 2017 portant diverses dispositions relatives au compte personnel d’activité, à la formation et à la santé et la sécurité au travail dans la fonction publique a complété la loi 83-634 du 13 juillet 1983 modifiée portant droits et obligations des fonctionnaires en créant un congé pour invalidité temporaire imputable au service (CITIS).
Le nouveau décret prévoit qu’un agent victime d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle n’a plus à apporter la preuve de l’imputabilité au service. C’est l’administration de démontrer le contraire.
L’UNSA Fonction Publique, n’a eu de cesse d’intervenir dans toutes les instances afin de faire évoluer, dans l’intérêt des agents, les positions trop éloignées des engagements initiaux de l’administration « d’améliorations » de la condition des agents telles que signifiées dans l’ordonnance de 2017.
Que changent les dispositions de ce décret ?
Tout d’abord, il appartiendra à l’administration de démonter qu’une affection (AT/MP) survenue en temps et lieu de service n’est pas d’origine professionnelle, dégageant de fait l’agent de recherche d’éléments susceptibles de corroborer sa déclaration dans un premier temps. Ce premier point est gage d’une évolution positive. C’est la présomption d’imputabilité.
Deuxième point, si ce décret introduit la notion de délais de déclaration imposés à l’agent, en particulier en ce qui concerne les accidents de service, disposition qui a fait l’objet de vifs débats puisque régressive pour l’UNSA, celle-ci contraint également l’administration d’un délai d’instruction. Ces délais contraints permettront de placer les agents dans une situation administrative transitoire, dans une filière plus à même de garantir une prise en charge de leur situation.
Néanmoins, l’UNSA ne peut se satisfaire de ces évolutions. En effet, le non-respect des délais d’instruction par l’administration des dossiers renvoie l’agent vers une obligation de régularisation financière si, à terme, son dossier était rejeté. Cette disposition n’est pas acceptable pour l’UNSA, puisque cette situation déséquilibrée sera source d’iniquité au regard du traitement disparate des dossiers qui existe actuellement entre les administrations de tutelle ou les secteurs géographiques.
Enfin, pour l’UNSA, il conviendra d’être vigilant quant aux applications qui seront à l’avenir conduites sur ce dispositif, texte fondateur qui aurait toutefois mérité d’avantage d’équilibre et d’équité.
Voir en ligne : Décret n° 2019-122 du 21 février 2019 relatif au congé pour invalidité temporaire imputable au service dans la fonction publique de l’Etat