Le changement : c’est maintenu ?

C’est sous ce titre que le CRAP – Cahiers pédagogiques a organisé, le 21 octobre, ses 4èmes Assises de la pédagogie. En portant l’analyse sur les évolutions du système éducatif dans ces dernières années, le bilan est forcément mitigée, avec une situation en plein milieu du gué. D’une part, de nombreux leviers existent, des outils sont mobilisables, la loi fixe un nouveau cap, Mais, par ailleurs, que de retards, que de blocages, que de reculades.

Pour les militants pédagogiques, la volonté du changement demeure. Elle demande à être étayée par les apports de la recherche, par la formation, par un accompagnement qui s’appuie sur leur propre expertise.

Du côté des regrets les tergiversations autour du socle commun, le difficile redémarrage d’une formation qui soit autre chose qu’un retour aux IUFM, la gouvernance trop administrative du système scolaire, la focalisation sur les problèmes d’horaire dans la reformes des temps éducatifs…

Ce qui manque de manière criante est une réforme de fond inscrite dans le temps long, qui dise vers quoi elle va et donc entraine les acteurs éducatifs. Le temps court du politique (4 ministres de l’Education nationale en moins de trois ans) ne permet ni l’appropriation des enjeux, ni l’adhésion des personnels, déstabilisés et jouant l’inertie jusqu’au changement prochain.

Une gouvernance plus pédagogique est également indispensable. Elle doit s’appuyer sur les corps d’inspection, les chefs d’établissement et les formateurs. Pour cela, ils doivent eux-mêmes être formés, missionnés et confortés dans leur rôle d’animateurs pédagogiques.

Mais lorsqu’on regarde ce verre à moitié plein, force est de constater qu’il y a aussi beaucoup de projets qui essaiment et mettent en œuvre des approches pédagogiques différentes, des équipes qui se mobilisent, des liaisons écoles-collèges qui commencent à prendre forme, des territoires qui s’emparent des réformes pour mettre en place une politique éducative globale…

Les réflexions des mouvements pédagogiques restent une source appréciée pour les enseignants en poste comme en formation, pour interroger les pratiques et diversifier les approches.

Aussi, plutôt que de se lamenter sur ce qui n’avance pas, ou pas assez vite, mieux vaut renforcer et valoriser les démarches innovantes et les expérimentations, non comme un nouveau système normatif, mais comme une source d’inspiration pour un travail décloisonné, en équipe, libéré du diktat des seules disciplines et au bénéfice de tous.

Nul doute, le message se doit d’être viscéralement dynamique. Sans cesse il doit redire, à la Ministre, au Gouvernement, aux acteurs éducatifs qui espèrent une transformation « Continuez et accélérez » et à la société toute entière : « Dans l’Education, le changement, c’est maintenu ! »

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C’est sous ce titre que le CRAP – Cahiers pédagogiques a organisé, le 21 octobre, ses 4èmes Assises de la pédagogie. En portant l’analyse sur les évolutions du système éducatif dans ces dernières années, le bilan est forcément mitigée, avec une situation en plein milieu du gué. D’une part, de nombreux leviers existent, des outils sont mobilisables, la loi fixe un nouveau cap, Mais, par ailleurs, que de retards, que de blocages, que de reculades.

Pour les militants pédagogiques, la volonté du changement demeure. Elle demande à être étayée par les apports de la recherche, par la formation, par un accompagnement qui s’appuie sur leur propre expertise.

Du côté des regrets les tergiversations autour du socle commun, le difficile redémarrage d’une formation qui soit autre chose qu’un retour aux IUFM, la gouvernance trop administrative du système scolaire, la focalisation sur les problèmes d’horaire dans la reformes des temps éducatifs…

Ce qui manque de manière criante est une réforme de fond inscrite dans le temps long, qui dise vers quoi elle va et donc entraine les acteurs éducatifs. Le temps court du politique (4 ministres de l’Education nationale en moins de trois ans) ne permet ni l’appropriation des enjeux, ni l’adhésion des personnels, déstabilisés et jouant l’inertie jusqu’au changement prochain.

Une gouvernance plus pédagogique est également indispensable. Elle doit s’appuyer sur les corps d’inspection, les chefs d’établissement et les formateurs. Pour cela, ils doivent eux-mêmes être formés, missionnés et confortés dans leur rôle d’animateurs pédagogiques.

Mais lorsqu’on regarde ce verre à moitié plein, force est de constater qu’il y a aussi beaucoup de projets qui essaiment et mettent en œuvre des approches pédagogiques différentes, des équipes qui se mobilisent, des liaisons écoles-collèges qui commencent à prendre forme, des territoires qui s’emparent des réformes pour mettre en place une politique éducative globale…

Les réflexions des mouvements pédagogiques restent une source appréciée pour les enseignants en poste comme en formation, pour interroger les pratiques et diversifier les approches.

Aussi, plutôt que de se lamenter sur ce qui n’avance pas, ou pas assez vite, mieux vaut renforcer et valoriser les démarches innovantes et les expérimentations, non comme un nouveau système normatif, mais comme une source d’inspiration pour un travail décloisonné, en équipe, libéré du diktat des seules disciplines et au bénéfice de tous.

Nul doute, le message se doit d’être viscéralement dynamique. Sans cesse il doit redire, à la Ministre, au Gouvernement, aux acteurs éducatifs qui espèrent une transformation « Continuez et accélérez » et à la société toute entière : « Dans l’Education, le changement, c’est maintenu ! »