L’art face à l’histoire
« La peinture n’est pas faite pour décorer les appartements; c’est une arme offensive et défensive contre l’ennemi » affirmait Pablo Picasso, en 1937, après le bombardement de la ville basque de Guernica.
Nicolas Martin et Éloi Rousseau décrivent, dans cette édition destinée à la jeunesse, 50 événements racontés par les artistes : du Serment du Jeu de Paume, en 1789, au Mur de la séparation, en 2002, en passant par deux guerres mondiales, la révolution russe, la guerre du Vietnam, la révolution culturelle…
Parce que l’artiste acquiert, en 1789, une précieuse autonomie, il se fera souvent le miroir des événements d’une époque. Loin d’être cantonnés dans leurs ateliers, les artistes sont ancrés dans le monde qui les entoure et sont souvent révélateurs des atrocités présentes ou à venir… On pense à Otto Dix, aux surréalistes et à Grosz qui n’ont cessé de dénoncer la guerre et à Nussbaum, qui décrira l’enfer des camps de la mort, avant d’être assassiné à Auschwitz.
Il y a aussi les artistes du pouvoir, la « peinture d’histoire » qui glorifie le souverain de Louis XIV au Duce (avec les futuristes qui se sont fourvoyés), d’Hitler à Mao.
Et puis, il y a cet art qui sort des musées pour être un art populaire, c’est-à-dire pour tous et par tous. On pense évisemment, au Mur de Berlin, mais aussi à l’autre mur de la honte, celui érigé en 2002, entre Israël et les territoires palestiniens et investi par des artistes de rue : JR et Bansky, entre autres. Le street art participe aussi à l’Histoire et ce n’est pas un hasard si en 2008, l’affiche de Barack Obama a été conçue par un street artist.
Nicolas Martin, Éloi Rousseau, L’art face à l’histoire, 50 événements racontés par les artistes, Palette, 2012, 24 €