La voie professionnelle voudrait enfin être prise au sérieux

Ce sont 23 campus (des métiers et des qualifications) d’excellence qui viennent d’être labellisés par cinq ministères, dont le MEN et le MESR, avec l’objectif de créer dans toutes les régions du pays des synergies entre éducation, formation, emploi et innovation. Les voies professionnelles sont en première ligne de ce vaste programme de développement des territoires. Le ministère entend bien par ce biais revaloriser leur image en les associant à ces filières « porteuses d’avenir ».

Regrouper les forces vives de la formation autour de grand pôles économiques régionaux n’est pas chose nouvelle. Mais cette fois-ci, les décideurs publics semblent vouloir en finir avec l’image désuette qui colle à la peau de la voie professionnelle. En labellisant 23 campus d’excellence répartis dans 13 régions, dans l’attente d’autres labellisations dans les mois à venir pour doter l’ensemble du territoire national, le gouvernement vise haut. Jean-Michel Blanquer a même osé qualifier ces projets de « Havard du pro » ; chaque campus verra dans un même lieu se cotoyer établissements scolaires, universités, grandes écoles, CFA, laboratoires de recherches, organismes de formation continue, entreprises, sous l’égide d’une grande filière innovante telle que les systèmes convergents d’énergie, l’aéronautique, les mobilités du futur ou l’intelligence artificielle.

Ces campus vont s’appuyer sur l’existant et les spécificités économiques de la région d’implantation (le campus de l’aéronautique et du spatial à Toulouse par exemple) mais verront aussi se construire des espaces de vie (hébergements, équipements sportifs et culturels) et des bâtiments dédiés afin notamment d’« inventer les produits, les formations et les métiers de demain ». Il est promis « une large gamme de formations de tous niveaux, du CAP au doctorat » au sein de chaque filière, et le souci de créer « des collaborations inter-niveaux » entre étudiants de l’université ou de grande école, les élèves de BTS ou de baccalauréat professionnel.

Au niveau territorial, les capitales régionales de métropole et leur académie sont fortement représentées : Aix-Marseille, Besançon-Dijon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Nancy-Metz, Nantes-Rennes, Orléans-Tours, Strasbourg, Toulouse. Quatre régions attendent encore leur campus : la Corse, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique. Il est prévu, à terme, trois campus d’excellence par région d’ici 2022.

Pour être campus des métiers et des qualifications d’excellence, onze critères ont été retenus, notamment celui de développer une visibilité du campus à l’échelle nationale et internationale. Sur les dix prochaines années, ce sont 160 M€ promis au développement de ces campus ambitieux qui ne présentent, pour l’instant, qu’une affiche très vendeuse de leur contour macroéconomique. Il apparaît que les partenariats avec les collectivités, les universités et le tissu d’entreprises local seront essentiels à la bonne dynamique de ces campus alléchants qui misent sur un futur à inventer.

On peut légitimement s’attendre à des synergies inégales d’une région à l’autre, celles-ci reposant sur le dynamisme à géométrie variable des acteurs locaux chargés de faire vivre ces campus. Par ailleurs, l’UNSA s’est toujours positionnée en faveur des projets promotteurs d’avancées sociales et écologiques. Quoique séducteurs sur le papier, ces campus n’ont pas présenté de garantie en matière de responsabilité sociale et environnementale en haut de leur affiche. Le facteur humain est, encore une fois, relégué au second plan.

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Ce sont 23 campus (des métiers et des qualifications) d’excellence qui viennent d’être labellisés par cinq ministères, dont le MEN et le MESR, avec l’objectif de créer dans toutes les régions du pays des synergies entre éducation, formation, emploi et innovation. Les voies professionnelles sont en première ligne de ce vaste programme de développement des territoires. Le ministère entend bien par ce biais revaloriser leur image en les associant à ces filières « porteuses d’avenir ».

Regrouper les forces vives de la formation autour de grand pôles économiques régionaux n’est pas chose nouvelle. Mais cette fois-ci, les décideurs publics semblent vouloir en finir avec l’image désuette qui colle à la peau de la voie professionnelle. En labellisant 23 campus d’excellence répartis dans 13 régions, dans l’attente d’autres labellisations dans les mois à venir pour doter l’ensemble du territoire national, le gouvernement vise haut. Jean-Michel Blanquer a même osé qualifier ces projets de « Havard du pro » ; chaque campus verra dans un même lieu se cotoyer établissements scolaires, universités, grandes écoles, CFA, laboratoires de recherches, organismes de formation continue, entreprises, sous l’égide d’une grande filière innovante telle que les systèmes convergents d’énergie, l’aéronautique, les mobilités du futur ou l’intelligence artificielle.

Ces campus vont s’appuyer sur l’existant et les spécificités économiques de la région d’implantation (le campus de l’aéronautique et du spatial à Toulouse par exemple) mais verront aussi se construire des espaces de vie (hébergements, équipements sportifs et culturels) et des bâtiments dédiés afin notamment d’« inventer les produits, les formations et les métiers de demain ». Il est promis « une large gamme de formations de tous niveaux, du CAP au doctorat » au sein de chaque filière, et le souci de créer « des collaborations inter-niveaux » entre étudiants de l’université ou de grande école, les élèves de BTS ou de baccalauréat professionnel.

Au niveau territorial, les capitales régionales de métropole et leur académie sont fortement représentées : Aix-Marseille, Besançon-Dijon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Nancy-Metz, Nantes-Rennes, Orléans-Tours, Strasbourg, Toulouse. Quatre régions attendent encore leur campus : la Corse, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique. Il est prévu, à terme, trois campus d’excellence par région d’ici 2022.

Pour être campus des métiers et des qualifications d’excellence, onze critères ont été retenus, notamment celui de développer une visibilité du campus à l’échelle nationale et internationale. Sur les dix prochaines années, ce sont 160 M€ promis au développement de ces campus ambitieux qui ne présentent, pour l’instant, qu’une affiche très vendeuse de leur contour macroéconomique. Il apparaît que les partenariats avec les collectivités, les universités et le tissu d’entreprises local seront essentiels à la bonne dynamique de ces campus alléchants qui misent sur un futur à inventer.

On peut légitimement s’attendre à des synergies inégales d’une région à l’autre, celles-ci reposant sur le dynamisme à géométrie variable des acteurs locaux chargés de faire vivre ces campus. Par ailleurs, l’UNSA s’est toujours positionnée en faveur des projets promotteurs d’avancées sociales et écologiques. Quoique séducteurs sur le papier, ces campus n’ont pas présenté de garantie en matière de responsabilité sociale et environnementale en haut de leur affiche. Le facteur humain est, encore une fois, relégué au second plan.