La santé mentale lever les tabous.

Les personnes vivant avec des troubles de santé mentale sont souvent confrontées à des préjugés qui renforcent une image sociale négative, entravant ainsi leur accès aux soins et leur inclusion dans la société. En premier lieu, les conceptions autour des troubles psychiques véhiculent des idées fausses telles que la dangerosité ou l’incapacité de ces individus à se comporter de manière conforme aux normes sociales. Ces représentations engendrent une peur et une honte chez les personnes concernées, ce regard déformé a des répercussions délétères sur ceux qui souffrent de ces troubles.
Préjugés dans le monde du travail
Dans le contexte professionnel, les personnes atteintes de troubles psychiques se heurtent à des stéréotypes concernant leur supposée fragilité, leur polyvalence limitée, ou leur prétendue moindre compétence et résistance au stress. En réalité, affronter ses troubles nécessite une résilience considérable.
La peur d’être stigmatisé empêche souvent l’expression de ces problématiques. Alors que, le travail est un espace important de réalisation personnelle, l’incapacité à aborder ce sujet, peut conduire à la désinsertion professionnelle. Ce silence ne favorise pas l’émergence de solutions face aux symptômes qui impactent la vie au travail. Toutes ces représentations erronées nourrissent la discrimination et l’exclusion.
Pour déconstruire ces mythes et améliorer la représentation sociale des troubles mentaux, il est essentiel d’informer et de sensibiliser.
La santé mentale au travail : une évolution nécessaire
La santé mentale était perçue comme une problématique extérieure au travail, liée au domaine médical et à la sphère personnelle, dissociant ainsi les troubles psychiques du milieu professionnel. Pourtant, une bonne partie de ces troubles est intimement liée à l’organisation du travail. Ces dernières années, et encore plus après la crise du Covid qui a mis en lumière les troubles psychiques dans le monde du travail, ces sujets commencent à être pris en compte.
Notre société valorise fortement la productivité et l’hyper-performance, ce qui augmente considérablement la pression sur les individus. Être identifié comme incapable de fournir l’effort imposé entraîne non seulement une stigmatisation, mais également un sentiment de culpabilité. La représentation sociétale actuelle du travail fait peser la responsabilité des dysfonctionnements organisationnels sur les individus, alors que ces dernières influent directement sur le stress et l’anxiété ressentis par chacun.
Il est crucial de respecter les capacités et les rythmes de travail individuels ; un principe fondamental de la prévention « adapter le travail à l’homme », est, dans notre modèle français complètement inversé.
Vers un changement collectif
La crainte de la stigmatisation et de la discrimination engendre un silence qui nuit à la santé globale. Il s’agit d’un enjeu sociétal majeur urgent qui nécessite une meilleure compréhension ainsi qu’une prise en charge proactive, tant à un niveau individuel qu’organisationnel.
Pour l’UNSA éducation, fédération de 23 syndicats de métiers des champs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, de la jeunesse et sports, de la culture et de l’agriculture, les mesures nécessaires doivent être prises pour identifier les agents en souffrance avec des actions correctives urgentes ainsi que les mesures de prévention nécessaires.
Nos ministères doivent sensibiliser et former l’ensemble des collaborateurs, en priorité les encadrants.
Ces derniers jouent un rôle clé : ils doivent instaurer un climat de confiance libérant la parole, être capables d’écouter et d’accompagner sans préjugés.
Nos ministères doivent également permettre une organisation du travail qui favorise un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, avec une culture axée sur la reconnaissance et le respect des capacités de chacun, en veillant à maintenir une charge de travail adéquate.
Il est urgent de combattre la stigmatisation associée aux troubles mentaux. En promouvant une culture d’inclusion et de compréhension, la Fonction publique peut contribuer à créer un environnement de travail plus sain pour tous. Des négociations portant sur la qualité de vie et les conditions de travail, accompagnées de mesures concrètes sont impératives.