La « loi Avia » permet-elle vraiment de protéger contre la haine en ligne ?

Définitivement adoptée ce mercredi 13 mai par l’Assemblée nationale, la loi contre la haine en ligne, qui regroupe un ensemble de mesures pour combattre les contenus haineux sur Internet et faire la chasse aux fausses informations ne fait pourtant pas l’unanimité.

Que prévoit la « loi Avia » ?

À partir du 1er juillet 2020, les plateformes et moteurs de recherche auront 24h pour supprimer tous les contenus « manifestement illicites » ainsi que « la duplication de contenus haineux » sous peine de sanctions financières très lourdes.
Or, si cette loi permet de responsabiliser les GAFA sur les contenus qu’elles publient, elle les laisse également seuls juges et c’est justement ce qui pose question.

En effet, plusieurs interrogations légitimes subsistent en ce qui concerne ses effets sur la liberté d’expression et sur le risque de censure accru, mais aussi, sur l’efficacité d’une loi, qui n’a pas été concluante en Allemagne, qui s’avère impuissante sur ce qu’on appelle la « zone grise » de la haine sur Internet.

Les plus grands utilisateurs d’Internet : les jeunes

Or si cette question est primordiale pour l’UNSA Éducation, c’est qu’elle concerne en grande majorité les jeunes.
Ils passent une grande partie de leur temps en ligne ou devant les écrans et sont une cible privilégiée parce que particulièrement vulnérables aux contenus haineux et aux fausses informations.
Une étude de février 2020 sur les pratiques numériques des 11-18 ans met en évidence que 59 % des moins de 13 ans possède au moins un réseau social. Et selon l’enquête « Génération connectée » de janvier 2018, ils sont exposés à 35% de contenus racistes/antisémites, 25% de contenus pornographiques et 24% d’insultes sur l’apparence physique.


L’éducation aux médias : une question à prioriser.

L’UNSA Éducation a déjà abordé le sujet dans une interview exclusive avec Catherine Blaya et Divina Frau-Meigs : « Entre fake news et cyberhaine : comment mieux éduquer et protéger » en septembre 2019 et la conclusion reste la même aujourd’hui.
Si cette loi ne peut suffire, l’éducation aux médias et à l’information (EMI) doit absolument être renforcée. Ainsi, dans son association, Savoir*Devenir, Divina Frau Meigs alerte régulièrement les pouvoirs publics sur la nécessité de former tous les professionnels de l’éducation.

L’UNSA Éducation s’inscrit totalement dans une telle démarche car c’est bien cette nouvelle génération qu’il faut former. Une génération qui est amenée à vivre dans un univers différent de celui que nous avons connu, ce monde d’après, où il sera urgent d’apprendre à discerner le vrai du faux pour tout reconstruire.

Pour aller plus loin :

L’interview exclusive avec Catherine Blaya et Divina Frau-Meigs : « Entre fake news et cyberhaine : comment mieux éduquer et protéger » extrait de L’éduc’mag n° 160, octobre 2019.

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Définitivement adoptée ce mercredi 13 mai par l’Assemblée nationale, la loi contre la haine en ligne, qui regroupe un ensemble de mesures pour combattre les contenus haineux sur Internet et faire la chasse aux fausses informations ne fait pourtant pas l’unanimité.

Que prévoit la « loi Avia » ?

À partir du 1er juillet 2020, les plateformes et moteurs de recherche auront 24h pour supprimer tous les contenus « manifestement illicites » ainsi que « la duplication de contenus haineux » sous peine de sanctions financières très lourdes.
Or, si cette loi permet de responsabiliser les GAFA sur les contenus qu’elles publient, elle les laisse également seuls juges et c’est justement ce qui pose question.

En effet, plusieurs interrogations légitimes subsistent en ce qui concerne ses effets sur la liberté d’expression et sur le risque de censure accru, mais aussi, sur l’efficacité d’une loi, qui n’a pas été concluante en Allemagne, qui s’avère impuissante sur ce qu’on appelle la « zone grise » de la haine sur Internet.

Les plus grands utilisateurs d’Internet : les jeunes

Or si cette question est primordiale pour l’UNSA Éducation, c’est qu’elle concerne en grande majorité les jeunes.
Ils passent une grande partie de leur temps en ligne ou devant les écrans et sont une cible privilégiée parce que particulièrement vulnérables aux contenus haineux et aux fausses informations.
Une étude de février 2020 sur les pratiques numériques des 11-18 ans met en évidence que 59 % des moins de 13 ans possède au moins un réseau social. Et selon l’enquête « Génération connectée » de janvier 2018, ils sont exposés à 35% de contenus racistes/antisémites, 25% de contenus pornographiques et 24% d’insultes sur l’apparence physique.


L’éducation aux médias : une question à prioriser.

L’UNSA Éducation a déjà abordé le sujet dans une interview exclusive avec Catherine Blaya et Divina Frau-Meigs : « Entre fake news et cyberhaine : comment mieux éduquer et protéger » en septembre 2019 et la conclusion reste la même aujourd’hui.
Si cette loi ne peut suffire, l’éducation aux médias et à l’information (EMI) doit absolument être renforcée. Ainsi, dans son association, Savoir*Devenir, Divina Frau Meigs alerte régulièrement les pouvoirs publics sur la nécessité de former tous les professionnels de l’éducation.

L’UNSA Éducation s’inscrit totalement dans une telle démarche car c’est bien cette nouvelle génération qu’il faut former. Une génération qui est amenée à vivre dans un univers différent de celui que nous avons connu, ce monde d’après, où il sera urgent d’apprendre à discerner le vrai du faux pour tout reconstruire.

Pour aller plus loin :

L’interview exclusive avec Catherine Blaya et Divina Frau-Meigs : « Entre fake news et cyberhaine : comment mieux éduquer et protéger » extrait de L’éduc’mag n° 160, octobre 2019.