La FRANCE, 26e sur 70 pays au dernier Pisa

La FRANCE, 26e sur 70 pays au dernier classement, est devancée par l’Allemagne ou le Royaume-Uni et dépassée par le Portugal en Europe. Le recul du niveau des élèves depuis 2003, s’est stabilisé entre 2012 et 2015. Avec un score de 495 points, basé sur les performances en sciences (le même qu’en 2013 pour la majeure mathématiques), la France reste dans la moyenne des pays de l’OCDE (493 points) – au niveau de l’Autriche, la Suède ou les Etats-Unis, plus loin dans le classement qu’en 2012 (27e au lieu de 25e), derrière les pays similaires en terme de richesse et d’économie, l’Allemagne ou la Belgique, devant l’Italie.
L’un des pays possédant le plus d’élèves performants en sciences, le classement 2016 montre une proportion d’élèves « performants » (de niveau 4 de compétence) supérieure à la moyenne de la zone OCDE. En mathématiques, la performance, en apparence stable, cache une baisse sur le long terme. La France se situe, comme pour les sciences, au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE : le pays obtient 493 points en langage PISA. Une ‘performance’ stable « par rapport à 2012, qui était « en fort recul par rapport à l’évaluation 2003, où le score des élèves français de 15 ans atteignait 511 points ». En compréhension de l’écrit, les élèves sont légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE en 2015 (499 points vs 493). Selon les auteurs de l’enquête-2015, deux facteurs expliquent ce résultat en amélioration : 1) les meilleurs résultats des garçons et 2) une proportion d’élèves très performants en augmentation.; La proportion d’élèves en difficulté en compréhension de l’écrit reste stable.
La France du « grand écart », efficace pour une majorité des élèves, laisse 20 à 30 % au bord du chemin. « Le score moyen reste stable entre 2006 et 2015 et la répartition des élèves dans les groupes de compétence a également peu changé. (…). Pays de reproduction sociale. (…) où plus on vient d’un milieu social défavorisé, moins on a de chances de réussir à l’école. (…), »près de 40 % des élèves issus de milieux défavorisés sont en difficulté » selon les statistiques OCDE.
Le niveau atteint en sciences depuis 2006 est conservé ; presque un cas parmi les pays de l’OCDE, beaucoup ont vu leurs résultats se détériorer. Des inégalités persistantes tendent à se corriger, mais une incapacité à aider élèves défavorisés, plus pénalisés dans leurs résultats que dans les autres pays. Les élèves issus de l’immigration y enregistrent des scores très inférieurs à la moyenne de l’OCDE. Notre système qui produit une élite reste incapable de résorber l’échec scolaire d’élèves de milieux défavorisés. Le déterminisme social est fort.  Dans les pays de l’OCDE, les élèves de 15 ans immigrés de la première génération présentent des scores en science inférieurs à ceux des élèves non immigrés. En moyenne, 53 points de moins dans cette discipline que les élèves non immigrés. L’écart atteint -87 points en France (moins important pour les élèves immigrés de la deuxième génération à -31 points pour l’OCDE, -50 points pour la France).  Le système français est discriminant pour les jeunes issus de l’immigration. Leur score global est inférieur de 62 points à celui des autres élèves (contre 43 points en moyenne OCDE). Après « contrôle du milieu socio-économique » des élèves, cet écart se réduit à 32 points, précise l’OCDE, l’équivalent d’une année scolaire…
Pas de « choc PISA », contrairement à l’Allemagne, la Pologne ou le Portugal. La France a des élèves « très performants » environ 8 % de la classe d’âge qui appliquent « de manière créative et autonome » connaissances et compétences « dans un large éventail de situations, y compris des situations qui ne leur sont pas familières ». Les élèves « performants », représentent 21 %, un peu plus que la moyenne de l’OCDE, à 19 % ; avec 22 % d’élèves en difficulté dont le niveau en sciences, en deçà du « seuil de compétences que tous les élèves devraient atteindre à la fin de leur scolarité obligatoire », (21 % en 2006 et la moyenne de l’OCDE). PISA 2015 rappelle que les destinées scolaires se figent tôt : près de 40 % des élèves d’un milieu défavorisé sont en difficulté. A l’inverse, seuls 5 % des élèves d’un milieu favorisé sont classés parmi les plus faibles. « En France, le système scolaire reste dichotomique » (Gabriela Ramos), avec les plus fortes inégalités de l’OCDE.
Les jeunes français aiment les sciences moins qu’avant. Il y a dix ans, ils appréciaient l’apprentissage « dans une bien plus large mesure que la moyenne des élèves des pays de l’OCDE ». « Ce constat marque un changement d’attitude ». Chez les filles, l’appétence est plus faible ; « 65 % d’entre elles disent s’amuser lorsqu’elles apprennent les sciences, contre 72 % des garçons » (E. Charbonnier, expert OCDE). Elles sont moins nombreuses à se rêver ingénieure, chercheure, informaticienne… 18,7 % d’entre elles, en moyenne, envisagent d’exercer une profession scientifique, contre 23,6 % chez les garçons ; moins de plaisir, moins de confiance que dans d’autres pays… Après une baisse des performances en mathématiques entre 2003 et 2012, la situation est stabilisée. La France se situe au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE (avec un score de 493). La tendance reste la même que pour les sciences, avec davantage d’élèves en difficulté (de 22 % en 2012 à 24 % en 2015). Enfin, le score des élèves français en compréhension de l’écrit a gagné trois points, passant de 496 à 499 entre 2009 et 2015.
Najat Vallaud-Belkacem l’a rappelé, « L’école s’inscrit dans le temps long », il s’agit de « donner une résonnance dans la vie de tous les jours » aux équations. Gabriela Ramos, directrice du cabinet de l’OCDE, formule « l’hypothèse d’un développement très important des sciences et des technologies au cours des dix dernières années, auquel les systèmes éducatifs se sont pas suffisamment adaptés » ; « tous les pays peuvent s’améliorer, même les plus performants ». « Dans un monde où les taux de chômage sont élevés chez les jeunes, où les inégalités se creusent, où de fortes disparités persistent entre les sexes et où la croissance doit se faire de manière inclusive dans de nombreux pays, il apparaît urgent de prendre des mesures concrètes pour offrir à tous les élèves la meilleure éducation possible » (Angel Gurria, Secrétaire général de l’OCDE, préface du rapport).

Le programme international1 pour le suivi des acquis des élèves de l’OCDE est conçu pour mesurer les performances des systèmes éducatifs au sein des pays, de manière standardisée et à grande échelle. L’enquête triennale est menée dans 34 pays membres de l’OCDE, et des pays partenaires. La première date de 2001. PISA mesure les connaissances et compétences de jeunes et la performance des systèmes éducatifs : « Ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu’ils peuvent faire avec ce qu’ils savent ». Elle consiste à compléter un questionnaire de fond par type d’évaluation ; trois matières sont testées : lecture, maths et sciences. Entre 4 500 et 10 000 par pays sont sélectionnés via un échantillon aléatoire d’établissements scolaires publics ou privés, sur critère d’âge : de 15 ans +3 mois à 16 ans +2 mois quand débute l’évaluation (ce n’est pas la classe dans laquelle ils étudient qui détermine le choix). PISA 2015 fournit ainsi les résultats de 540 000 élèves de 15 ans. Ce panel est jugé représentatif des 29 millions d’élèves de cet âge scolarisés dans ces 72 pays et économies. 1″Program for International Student Assessment »
Le domaine majeur d‘évaluation de PISA 2015 porte sur les sciences pour lesquelles l‘évaluation distingue trois domaines pertinents de compétences : connaissances scientifiques, processus scientifiques et situations. Les domaines « mineurs » sont la compréhension de l’écrit, les mathématiques et la résolution collaborative de problèmes. Une épreuve optionnelle a été proposé aux pays participants d’évaluer la culture financière de leurs élèves .Les résultats sont récoltés auprès de 540 000 élèves de 15 ans au sein de 72 pays de l’OCDE et pays partenaires non-membres de l’OCDE ; le classement publié en 2016 à partir des données recueillies en 2015 et le cadre d’évaluation.

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La FRANCE, 26e sur 70 pays au dernier classement, est devancée par l’Allemagne ou le Royaume-Uni et dépassée par le Portugal en Europe. Le recul du niveau des élèves depuis 2003, s’est stabilisé entre 2012 et 2015. Avec un score de 495 points, basé sur les performances en sciences (le même qu’en 2013 pour la majeure mathématiques), la France reste dans la moyenne des pays de l’OCDE (493 points) – au niveau de l’Autriche, la Suède ou les Etats-Unis, plus loin dans le classement qu’en 2012 (27e au lieu de 25e), derrière les pays similaires en terme de richesse et d’économie, l’Allemagne ou la Belgique, devant l’Italie.
L’un des pays possédant le plus d’élèves performants en sciences, le classement 2016 montre une proportion d’élèves « performants » (de niveau 4 de compétence) supérieure à la moyenne de la zone OCDE. En mathématiques, la performance, en apparence stable, cache une baisse sur le long terme. La France se situe, comme pour les sciences, au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE : le pays obtient 493 points en langage PISA. Une ‘performance’ stable « par rapport à 2012, qui était « en fort recul par rapport à l’évaluation 2003, où le score des élèves français de 15 ans atteignait 511 points ». En compréhension de l’écrit, les élèves sont légèrement au-dessus de la moyenne de l’OCDE en 2015 (499 points vs 493). Selon les auteurs de l’enquête-2015, deux facteurs expliquent ce résultat en amélioration : 1) les meilleurs résultats des garçons et 2) une proportion d’élèves très performants en augmentation.; La proportion d’élèves en difficulté en compréhension de l’écrit reste stable.
La France du « grand écart », efficace pour une majorité des élèves, laisse 20 à 30 % au bord du chemin. « Le score moyen reste stable entre 2006 et 2015 et la répartition des élèves dans les groupes de compétence a également peu changé. (…). Pays de reproduction sociale. (…) où plus on vient d’un milieu social défavorisé, moins on a de chances de réussir à l’école. (…), »près de 40 % des élèves issus de milieux défavorisés sont en difficulté » selon les statistiques OCDE.
Le niveau atteint en sciences depuis 2006 est conservé ; presque un cas parmi les pays de l’OCDE, beaucoup ont vu leurs résultats se détériorer. Des inégalités persistantes tendent à se corriger, mais une incapacité à aider élèves défavorisés, plus pénalisés dans leurs résultats que dans les autres pays. Les élèves issus de l’immigration y enregistrent des scores très inférieurs à la moyenne de l’OCDE. Notre système qui produit une élite reste incapable de résorber l’échec scolaire d’élèves de milieux défavorisés. Le déterminisme social est fort.  Dans les pays de l’OCDE, les élèves de 15 ans immigrés de la première génération présentent des scores en science inférieurs à ceux des élèves non immigrés. En moyenne, 53 points de moins dans cette discipline que les élèves non immigrés. L’écart atteint -87 points en France (moins important pour les élèves immigrés de la deuxième génération à -31 points pour l’OCDE, -50 points pour la France).  Le système français est discriminant pour les jeunes issus de l’immigration. Leur score global est inférieur de 62 points à celui des autres élèves (contre 43 points en moyenne OCDE). Après « contrôle du milieu socio-économique » des élèves, cet écart se réduit à 32 points, précise l’OCDE, l’équivalent d’une année scolaire…
Pas de « choc PISA », contrairement à l’Allemagne, la Pologne ou le Portugal. La France a des élèves « très performants » environ 8 % de la classe d’âge qui appliquent « de manière créative et autonome » connaissances et compétences « dans un large éventail de situations, y compris des situations qui ne leur sont pas familières ». Les élèves « performants », représentent 21 %, un peu plus que la moyenne de l’OCDE, à 19 % ; avec 22 % d’élèves en difficulté dont le niveau en sciences, en deçà du « seuil de compétences que tous les élèves devraient atteindre à la fin de leur scolarité obligatoire », (21 % en 2006 et la moyenne de l’OCDE). PISA 2015 rappelle que les destinées scolaires se figent tôt : près de 40 % des élèves d’un milieu défavorisé sont en difficulté. A l’inverse, seuls 5 % des élèves d’un milieu favorisé sont classés parmi les plus faibles. « En France, le système scolaire reste dichotomique » (Gabriela Ramos), avec les plus fortes inégalités de l’OCDE.
Les jeunes français aiment les sciences moins qu’avant. Il y a dix ans, ils appréciaient l’apprentissage « dans une bien plus large mesure que la moyenne des élèves des pays de l’OCDE ». « Ce constat marque un changement d’attitude ». Chez les filles, l’appétence est plus faible ; « 65 % d’entre elles disent s’amuser lorsqu’elles apprennent les sciences, contre 72 % des garçons » (E. Charbonnier, expert OCDE). Elles sont moins nombreuses à se rêver ingénieure, chercheure, informaticienne… 18,7 % d’entre elles, en moyenne, envisagent d’exercer une profession scientifique, contre 23,6 % chez les garçons ; moins de plaisir, moins de confiance que dans d’autres pays… Après une baisse des performances en mathématiques entre 2003 et 2012, la situation est stabilisée. La France se situe au niveau de la moyenne des pays de l’OCDE (avec un score de 493). La tendance reste la même que pour les sciences, avec davantage d’élèves en difficulté (de 22 % en 2012 à 24 % en 2015). Enfin, le score des élèves français en compréhension de l’écrit a gagné trois points, passant de 496 à 499 entre 2009 et 2015.
Najat Vallaud-Belkacem l’a rappelé, « L’école s’inscrit dans le temps long », il s’agit de « donner une résonnance dans la vie de tous les jours » aux équations. Gabriela Ramos, directrice du cabinet de l’OCDE, formule « l’hypothèse d’un développement très important des sciences et des technologies au cours des dix dernières années, auquel les systèmes éducatifs se sont pas suffisamment adaptés » ; « tous les pays peuvent s’améliorer, même les plus performants ». « Dans un monde où les taux de chômage sont élevés chez les jeunes, où les inégalités se creusent, où de fortes disparités persistent entre les sexes et où la croissance doit se faire de manière inclusive dans de nombreux pays, il apparaît urgent de prendre des mesures concrètes pour offrir à tous les élèves la meilleure éducation possible » (Angel Gurria, Secrétaire général de l’OCDE, préface du rapport).

Le programme international1 pour le suivi des acquis des élèves de l’OCDE est conçu pour mesurer les performances des systèmes éducatifs au sein des pays, de manière standardisée et à grande échelle. L’enquête triennale est menée dans 34 pays membres de l’OCDE, et des pays partenaires. La première date de 2001. PISA mesure les connaissances et compétences de jeunes et la performance des systèmes éducatifs : « Ce que les élèves de 15 ans savent et ce qu’ils peuvent faire avec ce qu’ils savent ». Elle consiste à compléter un questionnaire de fond par type d’évaluation ; trois matières sont testées : lecture, maths et sciences. Entre 4 500 et 10 000 par pays sont sélectionnés via un échantillon aléatoire d’établissements scolaires publics ou privés, sur critère d’âge : de 15 ans +3 mois à 16 ans +2 mois quand débute l’évaluation (ce n’est pas la classe dans laquelle ils étudient qui détermine le choix). PISA 2015 fournit ainsi les résultats de 540 000 élèves de 15 ans. Ce panel est jugé représentatif des 29 millions d’élèves de cet âge scolarisés dans ces 72 pays et économies. 1″Program for International Student Assessment »
Le domaine majeur d‘évaluation de PISA 2015 porte sur les sciences pour lesquelles l‘évaluation distingue trois domaines pertinents de compétences : connaissances scientifiques, processus scientifiques et situations. Les domaines « mineurs » sont la compréhension de l’écrit, les mathématiques et la résolution collaborative de problèmes. Une épreuve optionnelle a été proposé aux pays participants d’évaluer la culture financière de leurs élèves .Les résultats sont récoltés auprès de 540 000 élèves de 15 ans au sein de 72 pays de l’OCDE et pays partenaires non-membres de l’OCDE ; le classement publié en 2016 à partir des données recueillies en 2015 et le cadre d’évaluation.