Analyses et décryptages

La dégradation inquiétante des indicateurs financiers des Universités et Écoles

Avec 3 mois de retard, les indicateurs de juin viennent enfin d’être mis à disposition du public. Ce retard s’ajoute à la liste des symptômes de la gravité du contexte actuel de la gestion des services publics en général et de ceux de l’enseignement supérieur et de la recherche en particulier. Évolution démographique étudiante non compensée, mesures gouvernementales non financées, inflation galopante, annulation de crédits, etc. comptent parmi les coups de butoir subis par les établissements de l’ESR. Non sans conséquences : les indicateurs financiers des établissements s’aggravent singulièrement et en amont d’une loi de finance 2025 qui s’annonce inadaptée à la situation et aux enjeux, il convient d’en faire un état des lieux.

Les établissements universitaires dépendant du programme 150 connaissent un sous-financement chronique depuis des années. La principale raison se trouve dans une forte augmentation démographique étudiante, avec plus de 300 000 étudiant·es supplémentaires accueillis dans les établissements publics entre 2010 et 2021 [2], sans que le financement n’y ait été corrélé. Notons que si l’année universitaire 2022-2023 a montré une légère baisse des effectifs, ceux-ci sont de nouveau à la hausse en 2023-2024 [3]. Ceci a naturellement conduit à une diminution de la dépense intérieure par étudiant (DIE), tout particulièrement dans les universités [4]. Cette diminution approche les -10%. En outre, depuis le deuxième mandat du Président Macron, l’État a fait montre d’un désengagement supplémentaire et notable envers ses opérateurs dont il convient de rappeler brièvement quelques éléments. Premièrement, des mesures salariales dépendantes de la fonction publique d’État n’ont été que partiellement compensées (hausse du point d’indice, mesures catégorielles, prime exceptionnelle). Ensuite, la  flambée des prix, notamment de ceux de l’énergie, qui se chiffrent à plusieurs centaines de millions au niveau national, n’a pratiquement été couverte qu’au cas par cas. Les établissements se sont retrouvés seuls pour y faire face [4]. Enfin, à peine deux mois après l’adoption de la loi de finances 2024, le gouvernement procédait par décret à l’annulation de près de 1 Md€ de crédits sur le périmètre de la MIRES (mission interministérielle de recherche et d’enseignement supérieur) [6]. Le discours du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, tout comme celui du gouvernement, a été d’énoncer que l’ensemble de ces contraintes budgétaires n’impacte finalement que les marges financières des établissements jugées trop prudentielles, voire excessives [7]. Mais qu’en est-il réellement ? Quelles marges de manœuvre restent-ils aux établissements ? C’est à ces questions qu’une analyse des indicateurs financiers peut apporter des réponses. Cette analyse que nous proposons ici est d’autant plus importante qu’une nouvelle loi de finances doit se discuter dans les conditions chaotiques du contexte politique actuel et qu’il y a nécessité à faire prendre conscience de l’importante dégradation des finances des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche. 

Vous trouverez l’analyse complète à télécharger sur le lien suivant : note indicateurs financiers

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