La culture, dans le dispositif 2S2C, encore malmenée….

Le  dispositif 2S2C (Santé-Sport-Culture-Civisme) repose sur les complémentarités éducatives. Décrié essentiellement par les professionnels du sport, il suscite peu de réactions du monde culturel. Et pourtant, il questionne à nouveau la place qui est faite dans le monde scolaire à la culture, par le biais de l’objectif 100% EAC (Education Artistique et Culturelle). Objectif auquel se réfère, ce nouveau dispositif 2S2C.
Faire rentrer l’éducation culturelle sous un énième dispositif, ne permettra pas de promouvoir une éducation construite, réfléchie, qui dépasse la simple exposition à une activité dite culturelle (comme le dessin ou la lecture théâtrale, cités en exemple sur le site du MENJ).


L’objectif de 100% est évidemment spectaculaire, mais difficilement quantifiable. À l’échelle d’une commune rurale, ce peut être facile, mais à l’échelle d’une métropole, d’une région ?
Comment vérifier que TOUS les enfants ont été éduqués à l’art et à la culture ? Et avec quelle qualité éducative ? S’opposent alors irrémédiablement une évaluation qualitative à une évaluation quantitative. Ne va-t-on pas, sous la pression de cet objectif, se satisfaire de comptages qui révéleront certes des expositions à l’art et à la culture, mais une exposition ou une rencontre éphémère a-t-elle la puissance d’une éducation au long cours ?


De très nombreuses expériences ont été menées durant les soixante dernières années, souvent par des militants volontaristes de l’éducation, de la transmission culturelle. Mais, il est probable qu’un nombre relativement limité d’enfants, d’adolescents et d’adultes ont été concernés. Le changement d’échelle annoncé peut-il se dérouler dans le même cadre ? Le risque de développer un « marché » de l’intervention artistique est présent.


Pour que cette dynamique se dirige jusqu’au plus près des acteurs dits « de terrain », c’est-à-dire celles et ceux qui sont au quotidien face aux enfants, il faut indubitablement penser son accompagnement. Accompagner les équipes éducatives, c’est leur donner le temps de réfléchir ensemble à ce qu’est un projet, une pédagogie de projet, une perspective de travail en partenariat. Voilà pourquoi, placer un peu d’éducation culturelle, dans un dispositif mis en avant trop rapidement en conséquence d’une crise sanitaire et des impératifs de réouverture partielle des écoles et établissements scolaires risque  encore d’être un rendez-vous manqué avec une transmission et une éducation  culturelle au long cours.

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Faire rentrer l’éducation culturelle sous un énième dispositif, ne permettra pas de promouvoir une éducation construite, réfléchie, qui dépasse la simple exposition à une activité dite culturelle (comme le dessin ou la lecture théâtrale, cités en exemple sur le site du MENJ).


L’objectif de 100% est évidemment spectaculaire, mais difficilement quantifiable. À l’échelle d’une commune rurale, ce peut être facile, mais à l’échelle d’une métropole, d’une région ?
Comment vérifier que TOUS les enfants ont été éduqués à l’art et à la culture ? Et avec quelle qualité éducative ? S’opposent alors irrémédiablement une évaluation qualitative à une évaluation quantitative. Ne va-t-on pas, sous la pression de cet objectif, se satisfaire de comptages qui révéleront certes des expositions à l’art et à la culture, mais une exposition ou une rencontre éphémère a-t-elle la puissance d’une éducation au long cours ?


De très nombreuses expériences ont été menées durant les soixante dernières années, souvent par des militants volontaristes de l’éducation, de la transmission culturelle. Mais, il est probable qu’un nombre relativement limité d’enfants, d’adolescents et d’adultes ont été concernés. Le changement d’échelle annoncé peut-il se dérouler dans le même cadre ? Le risque de développer un « marché » de l’intervention artistique est présent.


Pour que cette dynamique se dirige jusqu’au plus près des acteurs dits « de terrain », c’est-à-dire celles et ceux qui sont au quotidien face aux enfants, il faut indubitablement penser son accompagnement. Accompagner les équipes éducatives, c’est leur donner le temps de réfléchir ensemble à ce qu’est un projet, une pédagogie de projet, une perspective de travail en partenariat. Voilà pourquoi, placer un peu d’éducation culturelle, dans un dispositif mis en avant trop rapidement en conséquence d’une crise sanitaire et des impératifs de réouverture partielle des écoles et établissements scolaires risque  encore d’être un rendez-vous manqué avec une transmission et une éducation  culturelle au long cours.