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La courtoisie ne suffit pas à construire du dialogue social

Pour l’UNSA Éducation, le projet de LDG présenté par le ministère, en dépit des dernières évolutions, fait l’objet d’une très vive opposition

Plusieurs motifs à cela :

En premier lieu, pour l’UNSA Éducation, le troisième grade devrait se concevoir comme un élément de la carrière normale en devenant accessible à tous les personnels enseignants, CPE et Psy- En, mais plus largement à tous les personnels de notre ministère. C’est la condition pour pouvoir effectivement redynamiser les carrières. Pour cela, il était nécessaire d’introduire un véritable barème, équilibré, prenant en compte l’ancienneté de service dans la fonction publique et dans les plages d’appel, une appréciation objective de la carrière et ne pas reposer sur une notion très subjective du mérite.

En second lieu, il était nécessaire d’introduire de la transparence dans les procédures. Or, en l’état, il n’en est rien. Force est de constater que, comme c’est le cas pour les comités ad hoc prévus par l’employeur pour certains personnels, rien ne garantit le rééquilibrage de l’appréciation unilatérale et sans contrôle de l’employeur, alors que la confiance ne peut se faire jour qu’avec la participation des représentants élus des personnels.

La mise en place de rapports, si elle n’est pas en soi inutile, ne saurait se substituer à la transparence nécessaire des tableaux de promotions pour l’avancement et les listes d’aptitude. Une fois de plus, on se met en position de créer des situations qui ne feront que renforcer le défaut d’attractivité de nos métiers.

De plus, l’UNSA Éducation rappelle que l’inscription des agents aux tableaux d’avancement au choix ne doit reposer que sur des critères statutaires. Actuellement, dans son corps de recrutement, chaque agent doit impérativement dérouler sa carrière sur au moins deux grades et cela jusqu’à l’échelon sommital. L’évolution sur trois grades de la carrière est devenue un élément indispensable. D’ailleurs, si l’on considère les personnels de catégories C et B, toute forme de sélection ne peut apparaître que « contre-productive » au regard des faibles évolutions de carrières indiciaires des corps représentés, dont les premiers échelons se situent juste au-dessus du minimum fonction publique.

 

Par ailleurs d’autres éléments statutaires étaient attendus en parallèle à ces LDG comme la fin du contingentement de certains corps à des fins d’égalité avec l’évolution de la classe exceptionnelle pour les enseignant∙es et la linéarisation de l’échelon spécial qui existe désormais dans plusieurs corps.

In fine qu’en est-il ?

L’UNSA Éducation regrette et déplore l’incapacité du ministère à se mettre en disposition de conduire de réelles négociations, y préférant des temps d’échanges certes courtois, souvent attentifs, mais cela ne construit pas des positions de consensus pourtant indispensables au dialogue social.

 

Cette absence de maturité du ministère qui préfère se retrancher dans des positions unilatérales n’est pas le signe d’une bonne santé d’une démocratie sociale qui doit accorder l’espace nécessaire aux personnels pour participer à l’élaboration des règles qui les concernent. À défaut, on nourrit les conditions de la défiance envers un employeur qui a perdu très majoritairement la confiance de ses agents. Imaginer améliorer dans ce contexte le service public d’éducation relève d’une illusion préoccupante ou d’un cynisme encore plus préoccupant.

 

C’est donc à regret que nous faisons le constat amer de cette dégradation et du fait que les conditions de négociations sereines ne sont pas réunies. Des conditions plus positives ont existé notamment lors de la négociation de l’accord PPCR et même dans des temps plus récents où il avait été possible pour l’un de nos syndicats de signer un relevé de conclusions pour la filière administrative. Le regard du ministère mais plus largement de l’Exécutif à l’endroit des corps intermédiaires doit rapidement évoluer.

 

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