La course folle des 100 jours du président nous essouffle !

Pour l’UNSA Éducation, le traitement des questions éducatives, comme d’autres malheureusement, est devenu préoccupant et intenable. Gouverner sans gouvernail réduit les politiques publiques à simplement administrer, et encore cela est devenu pour l’essentiel impossible.
Pour être en mesure d’annoncer tous azimuts deux ou trois floppées de mesures hebdomadaires, le gouvernement s’est abandonné à ne plus penser ni les besoins réels de notre pays, ni les réalités de la chose publique, pour abdiquer sa fonction première et se muer en agence de communication et d’annonces, sans se préoccuper des effets induits sur le système et plus largement sur notre société.
Nous avons besoin d’un agenda social qui travaille sur le fond et favorise le dialogue social dans la réflexion sur les besoins. A ce titre, nous sommes surpris de n’avoir toujours pas de nouvelles d’un GT pour les ITRF qui avait été promis.
La mise en œuvre à marche forcée du pacte, la réforme de la voie professionnelle pensée autour de « super-pactes » avec en plus des annonces floues ou anxiogènes sur la disparition de filières, la création du bureau des entreprises, la gratification des PFMP, l’organisation en urgence d’une journée de sensibilisation contre le cyberharcèlement dans les classes de collège en pleine période de conseils de classe, d’organisation des examens et de préparation de la rentrée, la suppression dans le même temps des postes d’assistants d’éducation (23 dans l’académie de Lille, 50 sur Versailles), la mise en place du SNU sur le temps scolaire, sont autant de sujets qui, pêle-mêle, viennent percuter la préparation de la rentrée scolaire, accroissant les mises en tension du système et les confusions de tous ordres.
Face à cela, l’UNSA Éducation dénonce avec la plus grande fermeté, la perte de vue de l’intérêt du service public d’éducation, et surtout celui des élèves, et cela alors que tous les indicateurs sont au rouge : aussi bien en ce qui concerne l’absence d’équité de notre système, l’épuisement des personnels quels que soient leur filière, secteur ou fonction, et la perte du sens que ces derniers mettent dans leurs missions sans oublier enfin le déficit d’attractivité de nos métiers.
Le pouvoir politique, non seulement s’entête, mais également s’obstine à faire le contraire de ce dont a besoin notre système : de la concertation, de la réflexion, du consensus et du temps, autre que le temps politique, pour mettre en œuvre les réformes nécessaires, en dehors de visées dogmatiques et d’objectifs de basse politique.