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Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école

La journée “Non au harcèlement” se tient cette année le 18 novembre. Son objectif est de sensibiliser aux phénomènes de harcèlement dans le milieu scolaire. L’UNSA Éducation souligne à cette occasion l’importance de la lutte contre toutes les formes de harcèlement.

En France, un·e élève sur dix est victime de harcèlement scolaire

Cela représente 700 000 élèves. Le harcèlement se définit comme une violence le plus souvent répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Niveau scolaire, apparence physique, orientation sexuelle réelle ou supposée, origine, handicap physique ou mental : de nombreux prétextes sont utilisés. Le harcèlement scolaire est puni par la loi depuis 2014. Si ce phénomène est aussi répandu, c’est qu’il est souvent difficile à déceler, que ce soit par les équipes pédagogiques ou par les parents.

Un problème de sécurité ? Non !

Dans un entretien accordé à l’UNSA Éducation, le sociologue Éric Debarbieux explique que “95% des violences à l’École sont commises par des élèves sur d’autres élèves”. Ainsi, le phénomène ne provient pas de l’extérieur, ce n’est pas un problème de sécurité. Souvent, il s’agit de petites violences peu spectaculaires mais répétitives qui entraînent le harcèlement d’un groupe d’élèves envers un·e élève qui se retrouve isolé·e. Le harcèlement est donc un problème humain. Ainsi, la réussite de la lutte contre ces violences repose sur l’engagement de toutes et tous, élèves inclu·es.

La prévention est-elle la clef ?

Pour désamorcer ces situations, il est important d’agir dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité. La prévention est fondamentale dans cette lutte pour permettre aux élèves d’avoir une scolarité épanouie. Sans actions collectives, les conséquences peuvent être dramatiques : phobies scolaires, troubles psychosomatiques et troubles anxio-dépressifs. Le suicide de la jeune lycéenne de 14 ans Dinah, début octobre, alerte sur les conséquences dramatiques auxquelles peuvent mener le harcèlement.
 
Prévenir la LGBTphobie
 
Il apparaît que les agressions de Dinah ont débuté alors que l’adolescente avait révélé son homosexualité. Cela montre que le harcèlement scolaire se fonde sur le rejet des différences, les discriminations, le racisme et la stigmatisation de certaines caractéristiques. Parmi cela, l’identité de genre est souvent l’élément déclencheur : à un moment où l’identité se construit et où la fluidité des genres est plus présente, s’affirmer comme homosexuel ou lesbienne peut entraîner l’hostilité et le harcèlement. 
D’après des études la période du coming out (entre 14 et 17 ans) est celle où le risque de suicide est le plus élevé pour les jeunes LGBT+ qui ont 2 à 5 fois plus de risques de se suicider que les jeunes hétérosexuels.
Le rôle de l’école est donc primodial et prévenir l’homophobie et la transphobie fait partie de ses missions. Cela passe par la nécessaire formation des personnels afin que chacun et chacune puisse trouver sa place sans distinction dans un cadre protecteur et un climat serein.
 
Le cyber-harcèlement

Mais le harcèlement ne s’arrête plus à la porte de l’établissement scolaire et c’est ce qui le rend encore plus intolérable pour les victimes. Le rapport du parlementaire Balanant de 2020 présente des statistiques plus alarmantes que celles de l’étude de 2015. Comme, par exemple, le fait que 25% des élèves de collège, dont beaucoup de jeunes filles, déclarent avoir déjà été victimes d’atteintes en ligne. Plus inquiétant, un quart des victimes de harcèlement a déjà envisagé le suicide. Le harcèlement se poursuit en dehors de l’enceinte des établissements scolaires et s’accélère avec l’utilisation permanente des téléphones portables et des réseaux sociaux.

Pour l’UNSA Éducation, la formation des personnels de l’Éducation est nécessaire : en formation initiale mais également en formation continue. Associée à la prévention, cela doit permettre de construire une scolarité où le harcèlement sous toutes ses formes est combattu par toutes et tous : élèves et adultes.
 
Des outils pour agir :

Afin d’aider les personnels à mieux faire face à de telles situations, l’UNSA Éducation propose plusieurs outils :
-Un guide «Comprendre les questions LGBT+ et prévenir la LGBTphobie»  
Il permet de répondre concrètement à des situations et apporte les réponses aux questions auxquelles les personnels peuvent être confronter dans leur exercice quotidien du métier.
-Régulièrement, des articles à ce sujet sont publiés sur le site, par exemple le dernier en date :«Harcèlement et cyberharcèlement, priorité à l’éducation !» 
-Plusieurs vidéos sur notre chaîne YouTube : voir par exemple «Violences LGBTphobes : les femmes plus exposées ? »avec Flora Bolter, co-directrice de l’Observatoire LGBT+ de la Fondation Jean-Jaurès. 
-Par ailleurs, le SE-UNSA propose des formations pour lutter contre l’homophobie et la transphobie 

Pour aller plus loin :

La journée nationale sur le site du MENJS
5 minutes pour comprendre avec Éric Debarbieux sur la chaîne Youtube UNSA Éducation
L’éclairage d’ Amandine Berton-Schmitt du Centre Hubertine Auclert sur le Cyberharcèlement
Signaler la haine pour mieux la combattre avec  Flora Bolter 
 -Le rapport parlementaire d’Erwan Balanant  « Comprendre et combattre le harcèlement scolaire « 
 

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