Jour de rentrée : gens qui rient et gens qui pleurent

C’est la dernière rentrée scolaire de ce quinquennat et donc forcément pas la moindre. Ce jour de rentrée scolaire -pour les personnels aujourd’hui et pour les élèves demain- s’inscrit dans le contexte d’une rentrée politique également particulière puisqu’ouvrant la campagne des élections présidentielles et législatives.

C’est la dernière rentrée scolaire de ce quinquennat et donc forcément pas la moindre.

Ce jour de rentrée scolaire -pour les personnels aujourd’hui et pour les élèves demain- s’inscrit dans le contexte d’une rentrée politique également particulière puisqu’ouvrant la campagne des élections présidentielles et législatives.

Aussi, chacun aura tendance à lire et à interpréter à l’aune de sa propre analyse, les enjeux de cette nouvelle année.

Les « moi j’aurais fait mieux » à la mode Jack Lang ne manqueront pas de mettre en évidence ce qui a cafouillé ou leur a semblé brouillon.

Ils seront rejoints en cela par ceux qui, refusant tous changements, manient la surenchère avec d’autant plus d’habilité qu’ils comptent sur l’inertie du système pour qu’une réforme en chasse une autre avant la mise en œuvre de la première.

Les chantres du retour en arrière, du mythe du paradis éducatif perdu ou de l’âge d’or scolaire à jamais révolu, se retrouveront également dans ce même inventaire des mécontents. Avec eux, ceux qui, d’ailleurs à partir d’une conception identique du mérite et de la sélection, rêvent de libéraliser l’École une fois pour toute, de la cantonner à sa dépendance au système économique et à l’ériger encore davantage en fabrique des élites.

Pour ces adeptes du déclinisme, de la sinistrose, du « jamais content » ou du « toujours plus », ce jour de rentrée risque d’être triste, fade, malheureux… en un mot : un mauvais jour.

Mais pour la majorité des professionnels de l’Éducation, ce jour de rentrée, c’est avant tout le plaisir de retrouver un métier aimé, des élèves avec lesquels on trouve un sens à ses missions, des collègues avec lesquels on aime échanger, partager, travailler.

Chacun sait que tout ne sera pas parfait. Chacun appréhende un peu les nouveautés –des programmes, des EPI, des évaluations, parce qu’elles nécessitent de repenser ce que l’on savait faire, parce que le temps a été court pour se les approprier, parce que la peur de mal faire déstabilise…

Chacun sait aussi la lourdeur de la machine « éducation nationale » et la lenteur de sa capacité à bouger.

Mais chacun est aussi conscient que la priorité est la réussite des enfants, des jeunes qui, jeudi, vont plus ou moins facilement, revêtir leur costume d’élèves. La lutte contre leur échec nécessite la mobilisation de tous et la transformation en profondeur de l’ensemble de notre système éducatif.

Pour tous ceux qui sont convaincus que l’enseignement et l’Éducation sont les clés pour relever les défis de la société de demain, ce jour de rentrée est synonyme de fierté, de dynamisme, d’enthousiasme.


Chouette, c’est la rentrée
On va bien s’amuser !

Zut, c’est la rentrée
Plus de grasses matinées !

Chouette, c’est la rentrée !
La maîtresse est bronzée !

Zut, c’est la rentrée
Bientôt fini l’été !

Chouette, c’est la rentrée
J’ai de nouveaux souliers !

Zut, c’est la rentrée
J’ai un peu mal aux pieds.


Comme le suggère cette poésie de Sylvie POILLEVÉ -et que bien des élèves des petites classes apprendront encore cette année- la rentrée entretient ce sentiment ambigu de joie et de regret.

Le point de vue dépend essentiellement des priorités que l’on se fixe.

S’il s’agit d’aider à construire la société de demain et de participer à l’émancipation de ses futurs citoyens, alors on ne peut être, en ce jour de rentrée, que résolument du côté des « gens qui rient ».

 

Denis ADAM, le 31 août 2016

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C’est la dernière rentrée scolaire de ce quinquennat et donc forcément pas la moindre.

Ce jour de rentrée scolaire -pour les personnels aujourd’hui et pour les élèves demain- s’inscrit dans le contexte d’une rentrée politique également particulière puisqu’ouvrant la campagne des élections présidentielles et législatives.

Aussi, chacun aura tendance à lire et à interpréter à l’aune de sa propre analyse, les enjeux de cette nouvelle année.

Les « moi j’aurais fait mieux » à la mode Jack Lang ne manqueront pas de mettre en évidence ce qui a cafouillé ou leur a semblé brouillon.

Ils seront rejoints en cela par ceux qui, refusant tous changements, manient la surenchère avec d’autant plus d’habilité qu’ils comptent sur l’inertie du système pour qu’une réforme en chasse une autre avant la mise en œuvre de la première.

Les chantres du retour en arrière, du mythe du paradis éducatif perdu ou de l’âge d’or scolaire à jamais révolu, se retrouveront également dans ce même inventaire des mécontents. Avec eux, ceux qui, d’ailleurs à partir d’une conception identique du mérite et de la sélection, rêvent de libéraliser l’École une fois pour toute, de la cantonner à sa dépendance au système économique et à l’ériger encore davantage en fabrique des élites.

Pour ces adeptes du déclinisme, de la sinistrose, du « jamais content » ou du « toujours plus », ce jour de rentrée risque d’être triste, fade, malheureux… en un mot : un mauvais jour.

Mais pour la majorité des professionnels de l’Éducation, ce jour de rentrée, c’est avant tout le plaisir de retrouver un métier aimé, des élèves avec lesquels on trouve un sens à ses missions, des collègues avec lesquels on aime échanger, partager, travailler.

Chacun sait que tout ne sera pas parfait. Chacun appréhende un peu les nouveautés –des programmes, des EPI, des évaluations, parce qu’elles nécessitent de repenser ce que l’on savait faire, parce que le temps a été court pour se les approprier, parce que la peur de mal faire déstabilise…

Chacun sait aussi la lourdeur de la machine « éducation nationale » et la lenteur de sa capacité à bouger.

Mais chacun est aussi conscient que la priorité est la réussite des enfants, des jeunes qui, jeudi, vont plus ou moins facilement, revêtir leur costume d’élèves. La lutte contre leur échec nécessite la mobilisation de tous et la transformation en profondeur de l’ensemble de notre système éducatif.

Pour tous ceux qui sont convaincus que l’enseignement et l’Éducation sont les clés pour relever les défis de la société de demain, ce jour de rentrée est synonyme de fierté, de dynamisme, d’enthousiasme.


Chouette, c’est la rentrée
On va bien s’amuser !

Zut, c’est la rentrée
Plus de grasses matinées !

Chouette, c’est la rentrée !
La maîtresse est bronzée !

Zut, c’est la rentrée
Bientôt fini l’été !

Chouette, c’est la rentrée
J’ai de nouveaux souliers !

Zut, c’est la rentrée
J’ai un peu mal aux pieds.


Comme le suggère cette poésie de Sylvie POILLEVÉ -et que bien des élèves des petites classes apprendront encore cette année- la rentrée entretient ce sentiment ambigu de joie et de regret.

Le point de vue dépend essentiellement des priorités que l’on se fixe.

S’il s’agit d’aider à construire la société de demain et de participer à l’émancipation de ses futurs citoyens, alors on ne peut être, en ce jour de rentrée, que résolument du côté des « gens qui rient ».

 

Denis ADAM, le 31 août 2016