Gestionnaire et acteur éducatif

Appartenant à l’ensemble de ceux qu’on se complait souvent à définir par la négative comme des « non-enseignants », les personnels administratifs, quel que soit leur lieu d’exercice, participent à la réussite de l’action éducatrice. La ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche a d’ailleurs eu l’occasion de le rappeler récemment.

Appartenant à l’ensemble de ceux qu’on se complait souvent à définir par la négative comme des « non-enseignants », les personnels administratifs, quel que soit leur lieu d’exercice, participent à la réussite de l’action éducatrice. La ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche a d’ailleurs eu l’occasion de le rappeler récemment.


Cependant, au sein de ces personnels, il en est un qui est plus particulièrement concerné au quotidien par les questions éducatives : il s’agit du gestionnaire d’EPLE.

On l’imagine facilement derrière un bureau envahi de factures et de bons de commande, l’écran de son ordinateur rempli des colonnes pleines de chiffres d’un tableau « excel », interpelé régulièrement parce que le photocopieur est en panne, que le bus pour la sortie scolaire est en retard ou qu’il manque des feutres pour le tableau blanc de la salle de technologie, dérangé le soir par une alarme intempestive ou le week-end pour l’occupation du gymnase par un club sportif local…


Pourtant –et au-delà de tout cela qui peut faire partie de son quotidien- l’intendant d’EPLE, devenu adjoint gestionnaire depuis décembre 2011, est aussi et avant tout, un acteur éducatif.

Certes, les missions du gestionnaire relève essentiellement des aspects matériels, financiers et administratifs de la gestion des établissements publics d’enseignement. Le code de l’éducation dans son article R421-13 dispose : « Dans ses fonctions de gestion matérielle, financière et administrative, le chef d’établissement est secondé par un adjoint gestionnaire, membre de l’équipe de direction, nommé par le ministre chargé de l’éducation ou l’autorité académique habilitée à cet effet, parmi les personnels de l’administration scolaire et universitaire. L’adjoint gestionnaire est chargé, sous l’autorité du chef d’établissement et dans son champ de compétence, des relations avec les collectivités territoriales et il organise le travail des personnels administratifs et techniques affectés ou mis à disposition de l’établissement. » S’il s’agit de seconder le chef d’établissement en assurant, avec lui, la responsabilité de l’organisation et du fonctionnement matériel de l’établissement, cela se fait bien dans le souci de contribuer au mieux à la réalisation des missions d’enseignement et d’éducation de l’EPLE.


Or l’adage populaire l’affirme avec raison : « quand l’intendance suit, tout suit ». Ainsi, nombre de démarches pédagogiques sont rendues possibles ou sont facilitées, justement parce que les conditions matérielles, financières ou administratives, qui permettent leurs réalisations, sont réunies.


Si cela se révèle évident dans le quotidien, c’est encore plus important lorsque les démarches éducatives et pédagogiques innovent, sortent du fonctionnement traditionnel, s’inscrivent dans des projets plus larges. S’il faut envisager des sorties, prévoir l’apport d’intervenants extérieurs à l’établissement, monter un spectacle ou une exposition, nécessiter d’autres salles que celles attribuées normalement, avoir recours à du matériel supplémentaire…, s’il faut des autorisations, des assurances,… l’aide du gestionnaire et de son équipe administrative sera d’une aide précieuse. Sans elle, sa bonne volonté et son professionnalisme à faire réussir le projet, bien des enseignants seraient tentés de renoncer face à la lourdeur et à la complexité des démarches. Difficultés d’autant plus réelles qu’au-delà de l’EPLE, il s’agit aussi, le plus souvent, d’assurer les contacts avec le rectorat d’une part et la collectivité territoriale de l’autre : mission qui, pour ce qui relève de ses compétences, incombe également à l’adjoint gestionnaire.


Membre de l’équipe de direction, s’il n’a pas directement de tâches pédagogiques ni d’enseignement, le gestionnaire participe aux réflexions relatives à la mission éducative de l’établissement et en particulier celles qui concernent les élèves en difficulté ou en décrochage scolaires. Par d’autres approches que celles liées à ce qui se passe en classe ou en cours, parce qu’il gère, par exemple, les bourses ou les règlements des repas de la cantine, il est appelé à avoir des contacts avec les élèves et leur famille et peut contribuer ainsi à construire une meilleure connaissance de l’environnement social et familial des élèves. Connaissance souvent utile à une meilleure compréhension et à la construction d’actions mieux adaptées. Son apport et son appui à l’équipe pédagogique sont souvent précieux et c’est en cela aussi qu’il a toute sa place dans l’équipe éducative.


La technicité, les compétences professionnelles d’un gestionnaire sont certainement les mêmes quel que soit le service ou la structure dans laquelle il les exerce. Pour autant être gestionnaire d’un établissement public d’enseignement, ne peut relever du seul hasard des affectations à la sortie d’un concours.

Au-delà de la gestion matérielle, financière et administrative, l’adjoint gestionnaire d’un EPLE contribue et participe à une mission éducative, cela ne peut relever que d’un choix : le choix d’éduquer.

 

Denis ADAM, le 16 mars 2016

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Appartenant à l’ensemble de ceux qu’on se complait souvent à définir par la négative comme des « non-enseignants », les personnels administratifs, quel que soit leur lieu d’exercice, participent à la réussite de l’action éducatrice. La ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche a d’ailleurs eu l’occasion de le rappeler récemment.


Cependant, au sein de ces personnels, il en est un qui est plus particulièrement concerné au quotidien par les questions éducatives : il s’agit du gestionnaire d’EPLE.

On l’imagine facilement derrière un bureau envahi de factures et de bons de commande, l’écran de son ordinateur rempli des colonnes pleines de chiffres d’un tableau « excel », interpelé régulièrement parce que le photocopieur est en panne, que le bus pour la sortie scolaire est en retard ou qu’il manque des feutres pour le tableau blanc de la salle de technologie, dérangé le soir par une alarme intempestive ou le week-end pour l’occupation du gymnase par un club sportif local…


Pourtant –et au-delà de tout cela qui peut faire partie de son quotidien- l’intendant d’EPLE, devenu adjoint gestionnaire depuis décembre 2011, est aussi et avant tout, un acteur éducatif.

Certes, les missions du gestionnaire relève essentiellement des aspects matériels, financiers et administratifs de la gestion des établissements publics d’enseignement. Le code de l’éducation dans son article R421-13 dispose : « Dans ses fonctions de gestion matérielle, financière et administrative, le chef d’établissement est secondé par un adjoint gestionnaire, membre de l’équipe de direction, nommé par le ministre chargé de l’éducation ou l’autorité académique habilitée à cet effet, parmi les personnels de l’administration scolaire et universitaire. L’adjoint gestionnaire est chargé, sous l’autorité du chef d’établissement et dans son champ de compétence, des relations avec les collectivités territoriales et il organise le travail des personnels administratifs et techniques affectés ou mis à disposition de l’établissement. » S’il s’agit de seconder le chef d’établissement en assurant, avec lui, la responsabilité de l’organisation et du fonctionnement matériel de l’établissement, cela se fait bien dans le souci de contribuer au mieux à la réalisation des missions d’enseignement et d’éducation de l’EPLE.


Or l’adage populaire l’affirme avec raison : « quand l’intendance suit, tout suit ». Ainsi, nombre de démarches pédagogiques sont rendues possibles ou sont facilitées, justement parce que les conditions matérielles, financières ou administratives, qui permettent leurs réalisations, sont réunies.


Si cela se révèle évident dans le quotidien, c’est encore plus important lorsque les démarches éducatives et pédagogiques innovent, sortent du fonctionnement traditionnel, s’inscrivent dans des projets plus larges. S’il faut envisager des sorties, prévoir l’apport d’intervenants extérieurs à l’établissement, monter un spectacle ou une exposition, nécessiter d’autres salles que celles attribuées normalement, avoir recours à du matériel supplémentaire…, s’il faut des autorisations, des assurances,… l’aide du gestionnaire et de son équipe administrative sera d’une aide précieuse. Sans elle, sa bonne volonté et son professionnalisme à faire réussir le projet, bien des enseignants seraient tentés de renoncer face à la lourdeur et à la complexité des démarches. Difficultés d’autant plus réelles qu’au-delà de l’EPLE, il s’agit aussi, le plus souvent, d’assurer les contacts avec le rectorat d’une part et la collectivité territoriale de l’autre : mission qui, pour ce qui relève de ses compétences, incombe également à l’adjoint gestionnaire.


Membre de l’équipe de direction, s’il n’a pas directement de tâches pédagogiques ni d’enseignement, le gestionnaire participe aux réflexions relatives à la mission éducative de l’établissement et en particulier celles qui concernent les élèves en difficulté ou en décrochage scolaires. Par d’autres approches que celles liées à ce qui se passe en classe ou en cours, parce qu’il gère, par exemple, les bourses ou les règlements des repas de la cantine, il est appelé à avoir des contacts avec les élèves et leur famille et peut contribuer ainsi à construire une meilleure connaissance de l’environnement social et familial des élèves. Connaissance souvent utile à une meilleure compréhension et à la construction d’actions mieux adaptées. Son apport et son appui à l’équipe pédagogique sont souvent précieux et c’est en cela aussi qu’il a toute sa place dans l’équipe éducative.


La technicité, les compétences professionnelles d’un gestionnaire sont certainement les mêmes quel que soit le service ou la structure dans laquelle il les exerce. Pour autant être gestionnaire d’un établissement public d’enseignement, ne peut relever du seul hasard des affectations à la sortie d’un concours.

Au-delà de la gestion matérielle, financière et administrative, l’adjoint gestionnaire d’un EPLE contribue et participe à une mission éducative, cela ne peut relever que d’un choix : le choix d’éduquer.

 

Denis ADAM, le 16 mars 2016