Formation insuffisante : l’enquête Talis enfonce le clou
Les résultats de Talis 2018 commencent à arriver, une enquête menée dans les pays de l’OCDE : 260000 personnes interrogées, 15000 écoles, 48 pays. Focus sur la formation des enseignants et chefs d’établissements. Qu’en retenir ?
Un modèle français qui fait figure d’exception
La France forme ses enseignants sur une approche « consécutive » c’est à dire en deux phases d’études supérieures : une première phase avec un enseignement universitaire axé sur une discipline (licence) et une deuxième phase axée sur la pédagogie et les stages pratiques 5 master et concours).
Parmi les 33 pays et économies dont les données sont disponibles, la plupart des enseignants ont une formation à l’enseignement reposant sur une approche « simultanée » qui octroie aux futurs enseignants un diplôme unique pour des études dont le contenu disciplinaire, la pédagogie et les autres cours relatifs à l’enseignement débutent dès le début de leurs études supérieures.
Ce qui se traduit par :
* moins de 10 % des enseignants de l’enquête ont une formation centrée sur une discipline.
* en France, 50 % des enseignants expriment un manque de préparation en matière de pédagogie, et pratiques de classe.
* en France, seuls 55 % ont été formés à la gestion des comportements des élèves (contre 72 % moyenne OCDE).
La France peut-elle envisager un changement total de paradigme, pour rejoindre l’approche simultanée, qui semble mieux armer les enseignants dès les débuts de leur prise de fonction? Pas si sûr….
Formation des corps d’encadrement
En France, 60% des chefs d’établissement ont suivi un programme ou un cours à la direction d’établissement avant leur entrée en fonction (54% pour la moyenne de l’OCDE).
En moyenne dans l’OCDE, les chefs d’établissement ont un niveau de diplôme supérieur à celui des enseignants.
En moyenne, en France, les chefs d’établissement participent également à des activités de formation continue moins diversifiées dans l’année précédant l’enquête, relativement aux autres pays de l’OCDE.
Enseigner dans la diversité
En moyenne en France, 40% des enseignants travaillent dans des classes comptant au moins 10% d’élèves ayant des besoins particuliers (c’est-à-dire ceux pour lesquels un besoin éducatif particulier a été formellement identifié parce qu’ils sont désavantagés mentalement, physiquement ou émotionnellement), ce qui est supérieur à la moyenne des pays et économies de l’OCDE participant à TALIS (27%).
En France, 49% des enseignants déclarent avoir été formés, au cours de leur formation initiale, à l’enseignement à des élèves de niveaux différents, mais 25% des enseignants en moyenne se sentent préparés à enseigner dans ce type de classes à l’issue de leur formation. Le domaine des élèves à besoin éducatifs particuliers (EBEP) reste celui pour lequel les enseignants expriment le besoin de formation le plus élevé en France.
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Note pour la France de Talis 2018 :.oecd.org