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Formation initiale des enseignantes et enseignants : redémarrage de la réforme

L’UNSA Éducation revendique avec constance depuis de nombreuses années la nécessité d’une formation universitaire professionnalisante et de haut niveau, qui soit plus attractive pour les futurs enseignantes et enseignants. Malheureusement, que de temps perdu pour une réforme qui avait été scellée sous le ministère Belloubet. Les arbitrages budgétaires étant dorénavant favorables, les concertations coté ESR et côté enseignement scolaire ont repris pour une mise en œuvre en 2026.

Une présentation orale de l’architecture de la réforme a été faite par la DGRH. Cette réforme sera mise progressivement en œuvre avec de premiers concours prévus au printemps 2026 au niveau L3 (fin de licence), ce qui demande aux universités de proposer aux étudiants et étudiantes un module de préparation à ces nouveaux concours pour devenir enseignant et enseignante du 1er et 2nd degré, dès la rentrée 2025. Les lauréats de ces concours entreront alors en master dans les Inspé et seront rémunérés pendant les deux années de formation professionnelle et universitaire (en commençant par 1400 euros). A l’issue de ces deux années, il s’agira de valider le master selon les règles universitaires en vigueur, puis d’être titularisé, ce qui entrainera un engagement à servir l’État de quatre ans, comme c’est le cas dans d’autres parcours rémunérés de la fonction publique (IRA par exemple). Pour les professeurs de écoles, des licences spécifiques de préparation seront créées (LPPE), une par académie a minima, à partir de septembre 2026. Les futurs professeurs du second degré continueront à se former dans les licences disciplinaires. Les autres voies de concours continueront d’exister.

Le ministère s’appuie sur les textes étudiés et votés auparavant (fin de mandat de Mme Belloubet) en CSA-MEN, ils seront présentés en conseil d’État puis publiés courant avril 2025. Un comité de suivi de la réforme sera installé.

Pour l’UNSA Éducation, cette réforme doit permettre de retrouver petit à petit des viviers plus denses aux concours, mais aussi de diversifier les profils des candidats. Il ne peut pas y avoir une plus grande mixité sociale et scolaire sans commencer par des professionnels qui incarnent toute la diversité de la population.

Cette réforme est restée au point mort pendant des mois, ce qui appelle des alertes.

– alerte sur la nécessité de tenir le calendrier de travail

– alerte sur la nécessité de travailler finement les transitions : chaque réforme passée a démontré l’absence de travail suffisant voire le travail inexistant sur les transitions entre cohortes, entre contenus, entre parcours différenciés : ce qui provoque beaucoup d’inégalités parmi les étudiant.es.

– alerte sur la réalité de la ressource humaine : la réforme nécessite un volume de formateurs et de tuteurs aujourd’hui en nombre très insuffisant, qu’ils soient issus du monde scolaire ou universitaire.

– alerte sur la situation de l’université publique française, qui a absorbé des volumes toujours plus importants d’étudiant.es à moyens constants, ce qui a pour conséquence de faire vivre des surcharges de travail à de nombreux métiers (administratifs, techniques ou enseignement). Construire de nouvelles licences ou modules de préparation aux concours demande des créations de postes, et la reconnaissance financière pour celles et ceux déjà à l’œuvre.

L’UNSA Éducation soutient une formation à la recherche et par la recherche, qui doit garantir un haut niveau de qualification aux futur.es enseignant.es. Les défis du monde contemporain sont immenses, les métiers de l’éducation sont pleinement impactés : adaptation au changement climatique, société égalitaire entre les femmes et les hommes, éradication des violences faites aux femmes, aux enfants, aux publics vulnérables, cohésion sociale apaisée, crise démocratique endiguée….

Pour cela, il est impératif non seulement d’engager cette réforme de la formation initiale mais aussi de la poursuivre pour le développement professionnel continu, car les métiers de l’éducation s’apprennent tout au long de la vie.

 

 

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