Fonctionnaires, développons notre esprit critique !

Quand il est de plus en plus difficile de départager le vrai du faux dans les discours politiques, nous, personnels de l’Éducation, avons un rôle clé à jouer, en développant et transmettant l'esprit critique.

« Chers Américains, il ne s’est rien passé. Nous allons bien ici… mieux que vous en fait. Bien à vous, signé : une personne de Suède ».
 

Une pluie de tweets provenant de Suède s’est abattue il y a quelques jours sur le net. Ils ont fait suite à une phrase lancée par Donal Trump dans l’un de ses meetings. Se disant désolé des évènements violents s’étant produits la veille en Suède, il a ensuite expliqué que c’est un reportage de FoxNews qui l’avait induit en erreur.


En France, de la même façon, l’électeur est balloté entre vérités et contre-vérités. Impossible d’avoir une idée claire sur les mots sortant de la bouche des candidats. Quand les enquêteurs de l’Office européen de lutte contre la fraude (OLAF) disent avoir interrogé Marine le Pen dans le cadre de l’enquête sur les emplois fictifs de son ex-assistant et garde du corps, la candidate du Front National répond simplement « je n’ai jamais été entendue par ces enquêteurs ». Les électeurs doivent aujourd’hui, plus que jamais, faire preuve d’un esprit critique très aiguisé.


Or, dans un monde où la parole qui émerge le plus rapidement tend à être celle qui est avérée, comment départager le vrai du faux ? Car l’esprit critique, ça s’apprend, et ça commence dès l’école. L’esprit critique passe à la fois par des attitudes – écoute, curiosité, autonomie – et par des méthodes – s’informer, évaluer et confronter les informations et leurs interprétations. Il peut être développé au prisme de toutes les disciplines et dans des projets interdisciplinaires. Du point de vue historique, ou à partir de débats actuels, du rôle des médias et des réseaux sociaux.


L’esprit critique est au cœur des mutations de la société de l’information, mais aussi du monde professionnel : travail en réseau, projets interdisciplinaires, management collaboratif. Ces missions ne peuvent être menées à bien si l’on est dans une simple exécution de l’instruction hiérarchique.


Mais un fonctionnaire est-il formé à l’esprit critique ? Il peut y avoir une apparente contradiction entre la mission d’un fonctionnaire, son devoir d’obéissance, et le caractère crucial et urgent à former nos élèves à l’esprit critique. On touche là à la responsabilité des personnels de l’Éducation du XXIème siècle : développer et transmettre l’esprit critique, même si les agents n’ont pas été recrutés sur ce critère. Et cela concerne aussi bien les personnels enseignants, qu’administratifs ou des missions santé et social.


Au quotidien, nous devons aller plus loin, être force de proposition, lancer de nouveaux projets, confronter les idées, comparer les avantages et les inconvénients de différentes options, créer du lien entre les équipes. Donc être formés à ces compétences et ce regard nouveau sur nos missions.


Développons l’esprit critique. C’est une compétence clé des personnels de l’Éducation. Non seulement pour accomplir nos missions quotidiennes, mais aussi pour transmettre à nos élèves et étudiants ce réflexe indispensable à la survie de notre démocratie.

 

Le billet de Claire

 

Sur l’esprit critique en classe

Sur les tweets suédois suite au discours de Donald Trump (en anglais)

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Une pluie de tweets provenant de Suède s’est abattue il y a quelques jours sur le net. Ils ont fait suite à une phrase lancée par Donal Trump dans l’un de ses meetings. Se disant désolé des évènements violents s’étant produits la veille en Suède, il a ensuite expliqué que c’est un reportage de FoxNews qui l’avait induit en erreur.


En France, de la même façon, l’électeur est balloté entre vérités et contre-vérités. Impossible d’avoir une idée claire sur les mots sortant de la bouche des candidats. Quand les enquêteurs de l’Office européen de lutte contre la fraude (OLAF) disent avoir interrogé Marine le Pen dans le cadre de l’enquête sur les emplois fictifs de son ex-assistant et garde du corps, la candidate du Front National répond simplement « je n’ai jamais été entendue par ces enquêteurs ». Les électeurs doivent aujourd’hui, plus que jamais, faire preuve d’un esprit critique très aiguisé.


Or, dans un monde où la parole qui émerge le plus rapidement tend à être celle qui est avérée, comment départager le vrai du faux ? Car l’esprit critique, ça s’apprend, et ça commence dès l’école. L’esprit critique passe à la fois par des attitudes – écoute, curiosité, autonomie – et par des méthodes – s’informer, évaluer et confronter les informations et leurs interprétations. Il peut être développé au prisme de toutes les disciplines et dans des projets interdisciplinaires. Du point de vue historique, ou à partir de débats actuels, du rôle des médias et des réseaux sociaux.


L’esprit critique est au cœur des mutations de la société de l’information, mais aussi du monde professionnel : travail en réseau, projets interdisciplinaires, management collaboratif. Ces missions ne peuvent être menées à bien si l’on est dans une simple exécution de l’instruction hiérarchique.


Mais un fonctionnaire est-il formé à l’esprit critique ? Il peut y avoir une apparente contradiction entre la mission d’un fonctionnaire, son devoir d’obéissance, et le caractère crucial et urgent à former nos élèves à l’esprit critique. On touche là à la responsabilité des personnels de l’Éducation du XXIème siècle : développer et transmettre l’esprit critique, même si les agents n’ont pas été recrutés sur ce critère. Et cela concerne aussi bien les personnels enseignants, qu’administratifs ou des missions santé et social.


Au quotidien, nous devons aller plus loin, être force de proposition, lancer de nouveaux projets, confronter les idées, comparer les avantages et les inconvénients de différentes options, créer du lien entre les équipes. Donc être formés à ces compétences et ce regard nouveau sur nos missions.


Développons l’esprit critique. C’est une compétence clé des personnels de l’Éducation. Non seulement pour accomplir nos missions quotidiennes, mais aussi pour transmettre à nos élèves et étudiants ce réflexe indispensable à la survie de notre démocratie.

 

Le billet de Claire

 

Sur l’esprit critique en classe

Sur les tweets suédois suite au discours de Donald Trump (en anglais)