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On connait la plaisanterie (une nouvelle blague nulle ?) distinguant la dictature de la démocratie : si la dictature c’est « ferme ta gueule », la démocratie c’est « cause toujours ».

Dimanche 1er octobre, l’Espagne a mis à mal cette différence, faisant charger la police sur ceux qui venaient s’exprimer.

Il ne s’agit pas ici de dire qui, sur le dossier de l’autonomie de la Catalogne, a raison ou tort. Pas même de se prononcer sur la légalité du référendum.

Juste de s’interroger sur ce que signifie le recours à la violence, même d’Etat -surtout d’Etat- face à l’expression du peuple, d’une partie du peuple.

Quelle est l’image de la démocratie ainsi transmise ?
Quel est l’exemple donné ?
Quelles sont les suites possibles ?

On ne peut que craindre une surenchère n’offrant aucune véritable solution.
On ne peut que regretter une représentation déplorable et ternie de la démocratie.
On ne peut que rappeler que d’autres formes de régulation d’intérêts contradictoires existent.

En effet, c’est une triste démonstration d’impuissance qui a été faite là.

On enferme trop souvent la démocratie dans une série de gestes, de dispositifs, de codes qui la corsettent et devraient la définir.

Il en est ainsi par exemple du vote. Combien d’éducateurs, enseignants, animateurs, pour trancher entre plusieurs propositions des enfants, des élèves, ont recours au scrutin. Il leur apparait comme la solution la meilleure et la moins injuste. Elle l’est certainement. Mais, sauf en cas d’unanimité ou d’écrasante majorité, elle crée plusieurs camps : celui des gagnants dont la proposition a été retenue, celui ou ceux des perdants. Et ils le sont doublement puisque d’une part leur idée ne l’a pas remportée, mais ils sont sommés de se ranger derrière celle arrivée en tête et à laquelle ils s’opposaient.

Il en va de même pour la participation. Elle est prônée partout comme devant régénérer une démocratie représentative dont les responsables sont éloignés voire coupés du peuple. Mais comment faire participer celui-ci ? sur quoi ? et jusqu’où ? Les questions se posent.

Si en classe, l’enseignant donne la parole aux élèves, ira-t-il jusqu’à accepter qu’ils interrogent et bouscule sa manière de faire cours ?

Si dans un établissement scolaire, les élèves sont invités à participer à la vie de l’établissement, acceptera-t-on qu’ils proposent des modifications dans le fonctionnement et qu’ils exercent une certaine autonomie pour développer leurs idées et propositions ?

Si en club, en centre de loisirs, en ateliers culturels ou socioculturels, les enfants et adolescents sont sollicités pour être acteurs de leurs loisirs éducatifs, pourront-ils initier et mettre en œuvre de nouvelles manières de faire et de nouveaux contenus ?

« Quand on dépasse les bornes, il n’y a plus de limites » affirme une autre plaisanterie (« nulle »). La répression policière disproportionnée de dimanche en Espagne invite à réfléchir à ces limites et à la manière de les gérer.

Tout ne peut être autorisé. Dans toutes organisations collectives, il est indispensable de poser un cadre. En tant qu’éducateur nous le savons bien. Et d’ailleurs les enfants, les jeunes avec lesquels nous travaillons en sont demandeurs.

Si les débats et les discussions sont souhaitables. Il est nécessaire d’en fixer le cadre et surtout de préciser le mode de délibération : comment, par qui et selon quels critères seront prises les décisions.

C’est, en effet, justement parce que les règles sont posées que la liberté peut s’exercer. Et leur absence, c’est la tyrannie du plus fort qui s’exerce : par autorité de l’adulte sur l’enfant, de l’éducateur sur l’apprenant ; par autoritarisme de l’Etat armé contre le peuple… Autant de procédés qui ne font pas gagner la démocratie.

 

Denis ADAM, le 4 octobre 2017
 

 

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