Etat de l’école en 2018 : le déterminisme social pèse encore sur les plus fragiles

La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) vient de présenter son rapport annuel 2019 (données 2018) sur l’État de l’école : il apparaît que notre pays est encore en retard en terme d’allocation de moyens sur le premier degré par rapport à ses voisins européens et que 15 % à 20 % des élèves connaissent des difficultés de manière précoce dans leur scolarité.

Des effectifs en légère baisse, une augmentation de l’investissement, un niveau de formation des élèves plus élevé mais une situation persistante pour les élèves en difficulté : tel est à grands traits l’état de l’école dans la France de 2018.

Si les effectifs fluctuent d’un cycle à l’autre, du fait de la démographie (baisse en primaire, hausse en collège, baisse au lycée), l’effectif général relevant du système éducatif privé et public, s’élève à quelque 12,8 millions d’élèves et apprentis à la rentrée 2018, soit une très légère baisse de 0,1 % en un an. Le public le plus concerné par les évolutions d’effectifs semble être celui des élèves scolarisés en situation de handicap puisqu’ils sont plus de 408.000 élèves en milieu ordinaire ou dans un établissement spécialisé, ce qui correspond à une forte progression depuis 2005  selon la note de la DEPP. L’éducation prioritaire se concentre toujours en région parisienne, dans le Nord et dans les DOM.

Pour ce qui est de l’effort financier de la Nation, quoiqu’il y ait eu un effort particulier engagé dans le primaire, le montant de dépenses par élève demeure loin derrière les pays européens les mieux classés (- 10 %), compensé par les relatives bonnes statistiques du 2nd degré. La DEPP situe la dépense par élève à 6.820 € en primaire, 9.930 € dans le secondaire, 11.470 € dans le supérieur. La moyenne nationale de la dépense par élève s’établit ainsi à 8.810 €. Le dédoublement des classes du primaire participe à cette nouvelle donnée.

« En 2018, les collégiens sont en moyenne 25,4 élèves par classe, les lycéens généraux et technologiques 29,1 et les lycéens professionnels 18,3. »

« Au niveau international, les élèves des établissements du second degré bénéficient en France de taux d’encadrement équivalents à ceux d’Allemagne ou de Suède. En effet, l’encadrement dans le secondaire est en France d’un enseignant pour 13,0 élèves soit au même niveau que la moyenne des pays de l’OCDE (13,3 ) ».

La dépense intérieure d’éducation atteint ainsi 157 milliards d’euros, en hausse de 2,3 %. L’effectif des personnels de l’enseignement scolaire s’établit à 1 .156.000 personnes.

Enfin, point noir de cet état des lieux, la persistance d’un certain nombre d’élèves en difficulté. La note de la DEPP indique notamment que « l’origine sociale et le genre des élèves continuent de peser sur l’accès aux diplômes. Ainsi, parmi les 25-34 ans, 79 % des enfants de cadres ou professions intellectuelles supérieures sont diplômés du supérieur, contre 29 % des enfants d’ouvriers. »

Concernant le niveau de compétences des élèves, en début de sixième, en 2018, 87 % des élèves ont acquis les attendus des connaissances et des compétences des programmes en français et 72 % en mathématiques », souligne la DEPP. Qui estime que « les disparités de maîtrise des compétences sont très marquées selon le profil social du collège » pour expliquer les écarts entre les élèves en retard scolaire et ceux dits « à l’heure ».

Si plus de jeunes français sortent mieux du système initial aujourd’hui – ils étaient 40 % de 18-24 ans sans diplôme en 1970 contre 8,9 % en 2018 –il n’en demeure pas moins que les non diplômés sortant du lycée sont en difficulté sur la marché de l’emploi, puisque 38 % d’entre eux seulement parviennent à l’emploi alors que les lycéens sortants de l’apprentissage ont un taux d’accès à l’emploi de 75 %.

La note de la DEPP est en ligne sur https://www.education.gouv.fr/pid25657/les-publications.html

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Des effectifs en légère baisse, une augmentation de l’investissement, un niveau de formation des élèves plus élevé mais une situation persistante pour les élèves en difficulté : tel est à grands traits l’état de l’école dans la France de 2018.

Si les effectifs fluctuent d’un cycle à l’autre, du fait de la démographie (baisse en primaire, hausse en collège, baisse au lycée), l’effectif général relevant du système éducatif privé et public, s’élève à quelque 12,8 millions d’élèves et apprentis à la rentrée 2018, soit une très légère baisse de 0,1 % en un an. Le public le plus concerné par les évolutions d’effectifs semble être celui des élèves scolarisés en situation de handicap puisqu’ils sont plus de 408.000 élèves en milieu ordinaire ou dans un établissement spécialisé, ce qui correspond à une forte progression depuis 2005  selon la note de la DEPP. L’éducation prioritaire se concentre toujours en région parisienne, dans le Nord et dans les DOM.

Pour ce qui est de l’effort financier de la Nation, quoiqu’il y ait eu un effort particulier engagé dans le primaire, le montant de dépenses par élève demeure loin derrière les pays européens les mieux classés (- 10 %), compensé par les relatives bonnes statistiques du 2nd degré. La DEPP situe la dépense par élève à 6.820 € en primaire, 9.930 € dans le secondaire, 11.470 € dans le supérieur. La moyenne nationale de la dépense par élève s’établit ainsi à 8.810 €. Le dédoublement des classes du primaire participe à cette nouvelle donnée.

« En 2018, les collégiens sont en moyenne 25,4 élèves par classe, les lycéens généraux et technologiques 29,1 et les lycéens professionnels 18,3. »

« Au niveau international, les élèves des établissements du second degré bénéficient en France de taux d’encadrement équivalents à ceux d’Allemagne ou de Suède. En effet, l’encadrement dans le secondaire est en France d’un enseignant pour 13,0 élèves soit au même niveau que la moyenne des pays de l’OCDE (13,3 ) ».

La dépense intérieure d’éducation atteint ainsi 157 milliards d’euros, en hausse de 2,3 %. L’effectif des personnels de l’enseignement scolaire s’établit à 1 .156.000 personnes.

Enfin, point noir de cet état des lieux, la persistance d’un certain nombre d’élèves en difficulté. La note de la DEPP indique notamment que « l’origine sociale et le genre des élèves continuent de peser sur l’accès aux diplômes. Ainsi, parmi les 25-34 ans, 79 % des enfants de cadres ou professions intellectuelles supérieures sont diplômés du supérieur, contre 29 % des enfants d’ouvriers. »

Concernant le niveau de compétences des élèves, en début de sixième, en 2018, 87 % des élèves ont acquis les attendus des connaissances et des compétences des programmes en français et 72 % en mathématiques », souligne la DEPP. Qui estime que « les disparités de maîtrise des compétences sont très marquées selon le profil social du collège » pour expliquer les écarts entre les élèves en retard scolaire et ceux dits « à l’heure ».

Si plus de jeunes français sortent mieux du système initial aujourd’hui – ils étaient 40 % de 18-24 ans sans diplôme en 1970 contre 8,9 % en 2018 –il n’en demeure pas moins que les non diplômés sortant du lycée sont en difficulté sur la marché de l’emploi, puisque 38 % d’entre eux seulement parviennent à l’emploi alors que les lycéens sortants de l’apprentissage ont un taux d’accès à l’emploi de 75 %.

La note de la DEPP est en ligne sur https://www.education.gouv.fr/pid25657/les-publications.html