Esprit critique, es-tu là ?

Les fêtes de fin d’année sont des temps de croyances. Croyances religieuses. Croyances enfantines. Croyances ancestrales. Croyances qu’après la nuit reviendra la lumière. Qu’à l’hiver succédera un printemps. Que la paix et l’amour finiront par triompher de la guerre et de la haine.

Educateurs laïques, notre mission n’est pas d’empêcher de croire. Elle est de donner à voir et à savoir.

Dans son album pour enfants « Zappe la guerre », PEF fait revenir une compagnie de poilus qui veulent savoir s’ils ne sont « pas morts pour rien ». Ils sont effarés par les conflits qui se succèdent sur l’écran de télévision que regarde un enfant. Pour ne pas qu’il les découvre, les victimes de la grande guerre s’en retournent dans le monument aux morts. Tous, sauf un, l’ancien instituteur. A l’enfant qui l’observe, il dit simplement : « Approche ». Il a quelque chose à lui raconter. Juste un récit pour ne pas laisser croire que la guerre est un jeu, une fiction lointaine, d’ailleurs (dans le temps et dans l’espace) qui ne peut nous atteindre.

Montrer la réalité, faire découvrir ce que l’on en sait, proposer les connaissances d’aujourd’hui, ne pas cacher les incertitudes ou les ignorances, dire les trouvailles des sciences, donner le goût, l’envie de sans cesse chercher à comprendre, à connaitre, à découvrir, à aller au-delà. Mettre en évidence aussi la nécessité de sortir des sentiers battus, de ne pas suivre aveuglément les troupeaux et leurs bergers. Donner le besoin de se faire sa propre opinion. Telle est la mission de l’Education.

Chacun alors, dans ce cheminement, demeure personnellement libre, en toute connaissance de cause (comme dit la formule) de croire ou de ne pas croire.

Le  propre des croyances, des dogmes, des idéologies est de ne pas pouvoir être discuté, questionné, remis en cause. Les uns s’opposent aux autres, les unes rejettent les autres. Difficile alors de se rencontrer, d’échanger, de partager. Toutes confrontations risquent de se transformer en affrontement : vérités contre vérités !

Libre arbitre et esprit critique sont les deux remparts contre les embrigadements, les manipulations, les totalitarismes.
Sont-ils au cœur de nos actions éducatives et de nos démarches pédagogiques ?
On le sait, le risque est grand d’imposer le savoir comme une nouvelle croyance, la connaissance comme un dogme, la science comme une idéologie. Il est souvent plus facile, moins déstabilisant, rassurant pour son autorité de dire « c’est ainsi ! » que « je ne sais pas ».
C’est pourtant le « je sais que je ne sais pas » qui aide à faire progresser, à se poser des questions et à construire des pistes de réponses.

Aux frontons de tous les institutions éducatives, ne devrait-om pas inscrire :

« Que nul n’entre ici, s’il ne cultive son esprit critique ! »

une autre manière certainement de traduire « s’il n’est géomètre » !
 

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Les fêtes de fin d’année sont des temps de croyances. Croyances religieuses. Croyances enfantines. Croyances ancestrales. Croyances qu’après la nuit reviendra la lumière. Qu’à l’hiver succédera un printemps. Que la paix et l’amour finiront par triompher de la guerre et de la haine.

Educateurs laïques, notre mission n’est pas d’empêcher de croire. Elle est de donner à voir et à savoir.

Dans son album pour enfants « Zappe la guerre », PEF fait revenir une compagnie de poilus qui veulent savoir s’ils ne sont « pas morts pour rien ». Ils sont effarés par les conflits qui se succèdent sur l’écran de télévision que regarde un enfant. Pour ne pas qu’il les découvre, les victimes de la grande guerre s’en retournent dans le monument aux morts. Tous, sauf un, l’ancien instituteur. A l’enfant qui l’observe, il dit simplement : « Approche ». Il a quelque chose à lui raconter. Juste un récit pour ne pas laisser croire que la guerre est un jeu, une fiction lointaine, d’ailleurs (dans le temps et dans l’espace) qui ne peut nous atteindre.

Montrer la réalité, faire découvrir ce que l’on en sait, proposer les connaissances d’aujourd’hui, ne pas cacher les incertitudes ou les ignorances, dire les trouvailles des sciences, donner le goût, l’envie de sans cesse chercher à comprendre, à connaitre, à découvrir, à aller au-delà. Mettre en évidence aussi la nécessité de sortir des sentiers battus, de ne pas suivre aveuglément les troupeaux et leurs bergers. Donner le besoin de se faire sa propre opinion. Telle est la mission de l’Education.

Chacun alors, dans ce cheminement, demeure personnellement libre, en toute connaissance de cause (comme dit la formule) de croire ou de ne pas croire.

Le  propre des croyances, des dogmes, des idéologies est de ne pas pouvoir être discuté, questionné, remis en cause. Les uns s’opposent aux autres, les unes rejettent les autres. Difficile alors de se rencontrer, d’échanger, de partager. Toutes confrontations risquent de se transformer en affrontement : vérités contre vérités !

Libre arbitre et esprit critique sont les deux remparts contre les embrigadements, les manipulations, les totalitarismes.
Sont-ils au cœur de nos actions éducatives et de nos démarches pédagogiques ?
On le sait, le risque est grand d’imposer le savoir comme une nouvelle croyance, la connaissance comme un dogme, la science comme une idéologie. Il est souvent plus facile, moins déstabilisant, rassurant pour son autorité de dire « c’est ainsi ! » que « je ne sais pas ».
C’est pourtant le « je sais que je ne sais pas » qui aide à faire progresser, à se poser des questions et à construire des pistes de réponses.

Aux frontons de tous les institutions éducatives, ne devrait-om pas inscrire :

« Que nul n’entre ici, s’il ne cultive son esprit critique ! »

une autre manière certainement de traduire « s’il n’est géomètre » !