Enfants à la rue : une situation qui se dégrade et qui inquiète
De rentrée en rentrée, les plaidoyers se multiplient pour dénoncer une situation qui semble se dégrader inexorablement : celle des familles avec enfants sans-abri sans possibilité d’hébergement. A partir des appels au 115, le numéro d’urgence des sans-abris, réalisés le 19 août dernier, l’Unicef et la FAS ont établi l’amer constat de plus de 3.800 personnes en famille qui ont vu leur demande d’hébergement d’urgence refusée par manque de places disponibles, en grande majorité des familles qui ont effectué leur demande car elles dormaient à la rue.
Ce sont plus de 2.000 enfants dans ces familles qui étaient sans solution d’hébergement cette nuit là, dont 467 enfants de moins de trois ans, chiffres en très forte progression malheureusement depuis 4 ans (+ 120%). S’y ajoute une autre réalité : le fait que « de nombreuses personnes ne recourent pas ou ne parviennent pas à joindre le 115 », indique le baromètre. Car 69 % des personnes sans-abri n’appellent pas ou plus le 115, alors que par ailleurs, « les mineurs non accompagnés sans-abri et les familles vivant en squats ou en bidonvilles ne sont pas comptabilisés » par le baromètre. De quoi largement s’inquiéter et s’indigner.
L’UNSA Éducation revendique dans ses mandats débattus lors de son dernier congrès à Nantes une action forte de la puissance publique pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, notamment à travers la mise en place d’une réelle politique du logement et de mesures visant à ce qu’aucun enfant ne dorme dans la rue dans notre pays. Elle ne peut donc que s’associer aux acteurs de la solidarité qui demandent au gouvernement une augmentation immédiate des places d’hébergement d’urgence, l’instauration d’une politique pérenne en matière de logement et l’éradication du phénomène des enfants sans-abri qui marquent « une violation flagrante de la Convention internationale des droits de l’enfant ratifiée par la France ».