En situation difficile, l’IRES s’adresse au Premier ministre

Créé en 1982 pour permettre aux organisations syndicales de disposer d'une capacité propre et autonome de recherche, l'Institut de recherches économiques et sociales (IRES) est aujourd'hui en situation difficile. Aux baisses budgétaires s'ajoutent les non-renouvellement de mise à disposition de chercheurs. Le Bureau de l'IRES — où l'UNSA Éducation est représentée — a donc adressé une lettre ouverte au Premier ministre.

Créé en 1982 pour permettre aux organisations syndicales de disposer d’une capacité propre et autonome de recherche, l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) est aujourd’hui en situation difficile. Aux baisses budgétaires s’ajoutent les non-renouvellement de mise à disposition de chercheurs. Le Bureau de l’IRES — où l’UNSA Éducation est représentée — a donc adressé une lettre ouverte au Premier ministre.

Ce qu’est l’IRES

L’Institut de Recherches Economiques et Sociales (IRES) est un organisme «au service des organisations syndicales représentatives des travailleurs» et a pour fonction de répondre aux besoins exprimés par les organisations syndicales représentatives dans le domaine de la recherche économique et sociale.

L’IRES a été créé en 1982 par l’ensemble des organisations syndicales représentatives françaises interprofessionnelles et la FEN (devenue UNSA Éducation en 2000), avec le concours du gouvernement. Depuis cette date, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT, la CGT-FO et l’UNSA Éducation gèrent en commun l’Institut.

Le Conseil d’administration de l’IRES comprend 9 syndicalistes représentant les organisations constitutives, 9 personnalités scientifiques, 4 représentants du Premier ministre. Le Bureau de l’IRES comprend un représentant par organisation syndicale constitutives. En son sein, la présidence est successivement assurée par chaque organisation. Au quotidien, les personnels de l’Institut sont placés sous l’autorité d’un directeur général (actuellement Frédéric Lerais).

Les ressources de l’IRES sont assurées par une subvention publique de l’Etat et par des conventions de recherche.

La volonté exprimée en 1982 était bien de permettre aux organisations syndicales, face aux outils dont le patronat s’était doté, de disposer de ce qu’en d’autres temps on aurait appelé «un intellectuel organique» permettant d’élargir, d’ouvrir leur réflexion mais également avec une capacité originale, en France surtout, d’un outil commun. C’est ce qui a fait, pendant trente ans, la force et l’originalité de l’IRES à l’interface du monde du travail et de l’univers de la recherche de haut niveau.

Le communiqué de presse
de l’IRES (12-11-2013)

Les trente ans de l’IRES ont donné lieu à un colloque le 24 janvier 2013 lors d’un colloque au Conseil économique, social et environnemental, en présence de Michel Sapin, ministre du Travail représentant le Premier ministre, et de l’ensemble des présidents et secrétaires généraux des organisations constitutives.

À cette occasion déjà, un certain nombre de difficultés budgétaires ou en termes de personnels mis à disposition avaient été évoqués, devant le représentant du Gouvernement, dans l’intervention du président de l’IRES de l’époque, Jean-Paul Bouchet. Plusieurs démarches ont été entreprises depuis sans conséquences réelles.

C’est la raison pour laquelle le Bureau de l’IRES, unanime, a décidé d’adresser la lettre ouverte au Premier ministre dont le texte suit:

Lettre ouverte au Premier ministre

Lors du Conseil d’administration de l’Institut de recherches économiques et sociales réuni ce 7 novembre, les membres du Bureau de l’Ires (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, CGT-FO, UNSA Éducation) ont décidé à l’unanimité de publier cette lettre ouverte au Premier Ministre, lettre qui fait suite à l’envoi de nombreux courriers restés sans réponse officielle.

Au cours de la célébration des « 30 ans de l’Ires », en janvier 2013, les secrétaires généraux et présidents des organisations syndicales d’une part, le Chef du gouvernement d’autre part, ont souligné l’originalité et les apports des travaux de l’Ires. Dans son discours le Premier ministre affirmait « Un [autre] enjeu de l’Ires, c’est d’être capable d’une pluralité de lectures de l’économie et du social. Malgré des traditions et options différentes, les syndicats ont eu la force de fonder une recherche commune… En 30 ans, l’IRES a su trouver sa voie, consolider sa position, développer sa culture de dialogue. ». Le Premier ministre ajoutait, à propos de l’Ires, au regard notamment du renforcement du dialogue social, la « mission : n’a pas pris une ride ».

Pourtant, la situation de l’Ires est devenue dramatique. Sous l’effet de la baisse conjuguée de la subvention (près de 20 % depuis 2010) et des effectifs mis à disposition (baisse de12 à 6 personnes depuis 2010, puis bientôt à 3), sa capacité de production de connaissances économiques et sociales s’effondre.

Conscient des inquiétudes de l’ensemble des organisations syndicales, le Premier Ministre dans son discours, par la voix de Michel Sapin proposait de lancer une réflexion conjointe avec les syndicats sur le positionnement, la plus-value et les moyens humains et budgétaires de l’Ires, dans un contexte marqué par l’émergence du Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective.

Plus de 10 mois plus tard, quel est le constat ?

Le budget 2013 a été en forte baisse (-13 % par rapport à 2012) et les mises à disposition ont continué à diminuer. Aucune disposition ou proposition n’a été faite pour sécuriser et assurer la survie et la pérennité de l’Ires alors que la Loi de finances 2014 est en instance d’être adoptée.

Constatant cette paralysie, en totale contradiction avec les annonces faites en janvier 2013 et la volonté affichée de renforcer le dialogue social, les membres du Bureau en appellent publiquement au respect par l’Etat de son engagement vis-à-vis de cet institut et rappellent l’urgence de trouver une solution dès aujourd’hui.

Le Bureau de l’IRES :

Bernard IBAL (CFTC), président
Christophe COUILLARD (CGT-FO), trésorier
Luc BENTZ (UNSA Éducation), secrétaire
Jean-Paul BOUCHET (CFDT), Michel DONEDDU (CGT), Jean-Claude LAUTIER (CFE-CGC), vice-présidents.

Lire le communiqué sur le site de l’IRES.

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Créé en 1982 pour permettre aux organisations syndicales de disposer d’une capacité propre et autonome de recherche, l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES) est aujourd’hui en situation difficile. Aux baisses budgétaires s’ajoutent les non-renouvellement de mise à disposition de chercheurs. Le Bureau de l’IRES — où l’UNSA Éducation est représentée — a donc adressé une lettre ouverte au Premier ministre.

Ce qu’est l’IRES

L’Institut de Recherches Economiques et Sociales (IRES) est un organisme «au service des organisations syndicales représentatives des travailleurs» et a pour fonction de répondre aux besoins exprimés par les organisations syndicales représentatives dans le domaine de la recherche économique et sociale.

L’IRES a été créé en 1982 par l’ensemble des organisations syndicales représentatives françaises interprofessionnelles et la FEN (devenue UNSA Éducation en 2000), avec le concours du gouvernement. Depuis cette date, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la CGT, la CGT-FO et l’UNSA Éducation gèrent en commun l’Institut.

Le Conseil d’administration de l’IRES comprend 9 syndicalistes représentant les organisations constitutives, 9 personnalités scientifiques, 4 représentants du Premier ministre. Le Bureau de l’IRES comprend un représentant par organisation syndicale constitutives. En son sein, la présidence est successivement assurée par chaque organisation. Au quotidien, les personnels de l’Institut sont placés sous l’autorité d’un directeur général (actuellement Frédéric Lerais).

Les ressources de l’IRES sont assurées par une subvention publique de l’Etat et par des conventions de recherche.

La volonté exprimée en 1982 était bien de permettre aux organisations syndicales, face aux outils dont le patronat s’était doté, de disposer de ce qu’en d’autres temps on aurait appelé «un intellectuel organique» permettant d’élargir, d’ouvrir leur réflexion mais également avec une capacité originale, en France surtout, d’un outil commun. C’est ce qui a fait, pendant trente ans, la force et l’originalité de l’IRES à l’interface du monde du travail et de l’univers de la recherche de haut niveau.

Le communiqué de presse
de l’IRES (12-11-2013)

Les trente ans de l’IRES ont donné lieu à un colloque le 24 janvier 2013 lors d’un colloque au Conseil économique, social et environnemental, en présence de Michel Sapin, ministre du Travail représentant le Premier ministre, et de l’ensemble des présidents et secrétaires généraux des organisations constitutives.

À cette occasion déjà, un certain nombre de difficultés budgétaires ou en termes de personnels mis à disposition avaient été évoqués, devant le représentant du Gouvernement, dans l’intervention du président de l’IRES de l’époque, Jean-Paul Bouchet. Plusieurs démarches ont été entreprises depuis sans conséquences réelles.

C’est la raison pour laquelle le Bureau de l’IRES, unanime, a décidé d’adresser la lettre ouverte au Premier ministre dont le texte suit:

Lettre ouverte au Premier ministre

Lors du Conseil d’administration de l’Institut de recherches économiques et sociales réuni ce 7 novembre, les membres du Bureau de l’Ires (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, CGT-FO, UNSA Éducation) ont décidé à l’unanimité de publier cette lettre ouverte au Premier Ministre, lettre qui fait suite à l’envoi de nombreux courriers restés sans réponse officielle.

Au cours de la célébration des « 30 ans de l’Ires », en janvier 2013, les secrétaires généraux et présidents des organisations syndicales d’une part, le Chef du gouvernement d’autre part, ont souligné l’originalité et les apports des travaux de l’Ires. Dans son discours le Premier ministre affirmait « Un [autre] enjeu de l’Ires, c’est d’être capable d’une pluralité de lectures de l’économie et du social. Malgré des traditions et options différentes, les syndicats ont eu la force de fonder une recherche commune… En 30 ans, l’IRES a su trouver sa voie, consolider sa position, développer sa culture de dialogue. ». Le Premier ministre ajoutait, à propos de l’Ires, au regard notamment du renforcement du dialogue social, la « mission : n’a pas pris une ride ».

Pourtant, la situation de l’Ires est devenue dramatique. Sous l’effet de la baisse conjuguée de la subvention (près de 20 % depuis 2010) et des effectifs mis à disposition (baisse de12 à 6 personnes depuis 2010, puis bientôt à 3), sa capacité de production de connaissances économiques et sociales s’effondre.

Conscient des inquiétudes de l’ensemble des organisations syndicales, le Premier Ministre dans son discours, par la voix de Michel Sapin proposait de lancer une réflexion conjointe avec les syndicats sur le positionnement, la plus-value et les moyens humains et budgétaires de l’Ires, dans un contexte marqué par l’émergence du Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective.

Plus de 10 mois plus tard, quel est le constat ?

Le budget 2013 a été en forte baisse (-13 % par rapport à 2012) et les mises à disposition ont continué à diminuer. Aucune disposition ou proposition n’a été faite pour sécuriser et assurer la survie et la pérennité de l’Ires alors que la Loi de finances 2014 est en instance d’être adoptée.

Constatant cette paralysie, en totale contradiction avec les annonces faites en janvier 2013 et la volonté affichée de renforcer le dialogue social, les membres du Bureau en appellent publiquement au respect par l’Etat de son engagement vis-à-vis de cet institut et rappellent l’urgence de trouver une solution dès aujourd’hui.

Le Bureau de l’IRES :

Bernard IBAL (CFTC), président
Christophe COUILLARD (CGT-FO), trésorier
Luc BENTZ (UNSA Éducation), secrétaire
Jean-Paul BOUCHET (CFDT), Michel DONEDDU (CGT), Jean-Claude LAUTIER (CFE-CGC), vice-présidents.

Lire le communiqué sur le site de l’IRES.