En art, il est aussi possible de bousculer les cadres !
Art et commerce font souvent bon ménage. Les foires internationales comme la Fiac à Paris voient transiter des millions d’euros ou de dollars. Et pourtant, certains marchands d‘art osent défier le système.
« Une chose pour une autre » est un livre qui revient sur une exposition originale sur la lumière intitulée « Matin midi et soir ». « Matin midi et soir » est le récit d’une journée à travers le regard et l’expression de 49 artistes différents. Les œuvres de cette expo collective n’étaient pas à vendre mais à échanger. Les visiteurs pouvaient tout offrir pour repartir avec une œuvre sauf de l’argent. Un manifeste d’une association (Honoré Visconti) qui crée des expositions dans lesquelles divers générations, notoriétés, médiums et formats se côtoient, et a décidé de bousculer les codes du marché.
Interroger la valeur donnée aux œuvres d’art, permettre à davantage de personnes de devenirs propriétaires d’une œuvre, inventer de nouvelles formes de relations entre artistes et amateurs. Et ça a marché ! 558 propositions et au final, 59 échanges réalisés pour 49 artistes présents. Parmi lesquels un tableau de Françoise Petrovitch, obtenu contre une semaine dans une petite maison du Morbihan. De nombreuses offres sont restées en attente, mais figurent dans le livre souvenir. Une liste foutraque: un bilan bucco-dentaire, le prêt d’un cabriolet pour deux semaines, une fausse amitié pendant un an, un vélo rouge avec super antivol, ….Au-delà du souvenir le livre présente les œuvres chez leurs nouveaux propriétaires, et témoigne d’un rêve où l’art serait enfin chez n’importe lequel d’entre nous…..
Dans son manifeste Oxygène(s), l’Unsa Education revendique pour notre société « une culture plurielle, mélangée sans cesse en train de s’inventer, à l’opposé d’une culture figée, se voulant supérieure et cherchant à dominer (…)». Cette initiative en est un parfait exemple.