Baromètre : enquête annuelle

Ecole de la confiance, l’UNSA Education alerte le Ministère

Lors du Conseil supérieur de l'Education du 21 mars, l'UNSA Education a tenu à alerter le Ministère sur l'Ecole de la confiance promise par JM Blanquer. Appuyée sur les résultats de notre Baromètre 2018, voici la déclaration de la Fédératon.

Lors du Conseil supérieur de l’Education du 21 mars, l’UNSA Education a tenu à alerter le Ministère sur l’Ecole de la confiance promise par JM Blanquer. Appuyée sur les résultats de notre Baromètre 2018, voici la déclaration de la Fédératon.

Monsieur le Ministre,

Nous sommes aujourd’hui réunis en Conseil supérieur de l’éducation pour examiner des projets de textes sur la réforme du baccalauréat, malheureusement d’un des bac(s). Une épreuve qui demeure un rite de passage à la valeur symbolique forte, mais dont on peut regretter qu’il repose sur une hiérarchie entre les différents bacs, un taux de réussite et une orientation très corrélée à l’origine sociale et même géographique. L’UNSA Éducation partage la volonté que vous avez affichée de le simplifier, et surtout de redonner du sens à ce totem bicentenaire, même si nous exprimerons nos réserves voire nos désaccords plus précisément au fil de l’examen des textes.

Dans le cadre de mes propos liminaires, je tenais surtout en ces temps mouvementés, à parler de démocratie sociale.
Nous sommes réunis en CSE, pour la 3ème fois en 3 semaines.Nous allons travailler à une réforme d’importance, celle du bac après avoir dû assouplir la réforme des rythmes scolaires, la réforme du collège,après avoir dû revoir l’examen du DNB, mais aussi la loi ORE et son texte d’application sur Parcoursup. Sans oublier que nous attendons non sans inquiétudes vos arbitrages sur l’enseignement professionnel et l’apprentissage, la formation des enseignants, ou encore sur le cycle de la maternelle.
Beaucoup de chantiers d’envergure ouverts en même temps, et auxquels nous apportons à chaque fois notre contribution, avec la volonté d’être utile aux élèves et aux personnels.

Monsieur le Ministre, vous êtes donc sur tous les fronts en même temps. C’est sans doute voulu, pour ne pas dire stratégique. Vous avancez tambour battant, tel un spécialiste de l’éducation. N’oubliez pas cependant, l’expertise des personnels eux même.
Et qu’en tant qu’organisation syndicale, nous le sommes aussi et méritons d’être écoutés.Nous sommes élus avec l’engagement de représenter les personnels à toutes les étapes du dialogue social. Nos engagements, nous les tenons, et avons montré que l’UNSA Education est avant tout un interlocuteur de dialogue, qui ne condamne pas a priori tout changement, dans un monde qui évolue.

 

Vous êtes, Monsieur le Ministre, le garant de ce dialogue. Car vous avez annoncé dès votre prise de fonction votre souhait de voir exister l’École de la confiance. Cet objectif annoncé, c’est un objectif auquel on ne peut qu’adhérer.
La confiance. Si essentielle et précieuse à toute avancée collective.
N’oublions pas qu’elle s’instaure, grandit, se renforce progressivement.
Elle demande du temps, car n’est jamais instantanée. Toujours longue à acquérir, elle est si facile à égratigner voire à refuser par dogmatisme, qu’elle demande une cohérence entre les paroles et les actes.
La confiance, sauf à n’exister que dans la certitude d’un seul, nécessite un vrai dialogue. Y compris un dialogue social.
Alors permettez-nous cette alerte : ne soyez pas trop confiant en la confiance.

Je l’ai dit, elle ne se décrète pas, se construit, et c’est ce que montrent les résultats de l’édition 2018 du Baromètre de l’UNSA. Moins de 30% des collègues considérèrent aujourd’hui que la politique menée par le Ministère de l’éducation nationale est compatible avec cette École de la confiance appelée de vos vœux.

Avec plus de 33 000 réponses et un nombre toujours croissant de participants, cette enquête est un marqueur incontournable et significatif. C’est désormais un rendez-vous attendu car il donne la parole au terrain, aux femmes et aux hommes de votre ministère. Il remplit un espace laissé vide par l’Institution en tant qu’employeur car il répond à un leur besoin d’être reconnus, et cela commence par être entendus et écoutés.

Ces éléments de mesure me permettent – plus largement- de vous dire qu’au-delà du rythme inédit par lequel vous menez différents dossiers, l« Ecole de la confiance » que vous souhaitez bâtir est également mise à mal par l’avalanche de décisions qui porte atteinte aux agents du service public : suppression des CUI, gel du point d’indice, augmentation de la CSG, rétablissement du jour de carence, plan de « départs volontaires », suppression de postes, rémunération au mérite.

L’École de la confiance que vous appelez de vos vœux, et à laquelle nous souhaitons encore croire et participer perd tout crédibilité, si en même temps les agents de la fonction publique sont régulièrement stigmatisés, tels des vestiges de l’ancien monde.

Le refrain caricatural a assez duré.Pour le champ de l’éducation et de la jeunesse qui nous intéresse aujourd’hui, je le dis ici avec force, les enseignants du 1er degré, second degré et de l’enseignement supérieur, personnels des services sociaux et de santé, les corps de direction, d’encadrements d’inspection, les personnels des services de jeunesse et sports, les personnels administratifs et ingénieurs, nos collègues de l’enseignement agricole œuvrent tous, à leur niveau et de manière complémentaire à la nécessaire démocratisation de l’Ecole.

Je me permets d’ailleurs de vous alerter une nouvelle fois, sur le malaise croissant dans l’enseignement agricole qui est impacté de plein fouet par différentes réformes. L’UNSA Education soutient leur demande de voir leurs spécificités reconnues, respectées et surtout valorisées.
 

Demain encore, il faudra compter avec nous. Pour suivre, accompagner, et défendre les personnels.Pour mener les combats collectifs pour une École Républicaine et un monde meilleur. Pour qu’une espérance commune transcende les préoccupations individualistes. Et pour qu’aux côtés de la Liberté s’épanouissent Egalité et Fraternité.
 

Pour nous, les recettes d’hier ne font pas l’École de demain. L’UNSA Éducation n’est pas pour une École figée, fossilisée dans un ancien monde dont nous serions nostalgiques. La société évolue. Vite, très vite. Nous sommes là. Pour les personnels, qui nous ont élus pour cela et nous font –réellement- confiance.

En outre, faut-il rappeler que nos collègues sont évidemment prêts à évoluer Parce qu’ils l’ont toujours fait. Et oui, tous les 5 ans, ils s’adaptent au nouveau cap qui sont pris en fonction des mandatures voire même en fonction des personnalités ministérielles.

Mais dans l’autre sens qu’en est-il ? Car il n’est pas nouveau que les personnels ne se sentent pas reconnus, qu’ils ne se sentent pas assez accompagnés, que la formation continue ne répond pas à leur besoin, que leur pouvoir d’achat est l’un des plus faible des pays de l’OCDE.

Monsieur le Ministre, l’UNSA Éducation vous appelle à agir pour une meilleure gestion humaine des personnels. Nous sommes et restons favorables à l’École de la confiance. Mais cela doit se traduire par une réelle volonté de dialogue. Un dialogue dont, encore une fois, vous êtes le garant. Et les indicateurs de notre baromètre alertent votre vigilance sur ce point.

Monsieur le Ministre, c’est nous qui vous appelons à avoir confiance en l’Ecole et ses personnels.
 

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Lors du Conseil supérieur de l’Education du 21 mars, l’UNSA Education a tenu à alerter le Ministère sur l’Ecole de la confiance promise par JM Blanquer. Appuyée sur les résultats de notre Baromètre 2018, voici la déclaration de la Fédératon.

Monsieur le Ministre,

Nous sommes aujourd’hui réunis en Conseil supérieur de l’éducation pour examiner des projets de textes sur la réforme du baccalauréat, malheureusement d’un des bac(s). Une épreuve qui demeure un rite de passage à la valeur symbolique forte, mais dont on peut regretter qu’il repose sur une hiérarchie entre les différents bacs, un taux de réussite et une orientation très corrélée à l’origine sociale et même géographique. L’UNSA Éducation partage la volonté que vous avez affichée de le simplifier, et surtout de redonner du sens à ce totem bicentenaire, même si nous exprimerons nos réserves voire nos désaccords plus précisément au fil de l’examen des textes.


Dans le cadre de mes propos liminaires, je tenais surtout en ces temps mouvementés, à parler de démocratie sociale.
Nous sommes réunis en CSE, pour la 3ème fois en 3 semaines.Nous allons travailler à une réforme d’importance, celle du bac après avoir dû assouplir la réforme des rythmes scolaires, la réforme du collège,après avoir dû revoir l’examen du DNB, mais aussi la loi ORE et son texte d’application sur Parcoursup. Sans oublier que nous attendons non sans inquiétudes vos arbitrages sur l’enseignement professionnel et l’apprentissage, la formation des enseignants, ou encore sur le cycle de la maternelle.
Beaucoup de chantiers d’envergure ouverts en même temps, et auxquels nous apportons à chaque fois notre contribution, avec la volonté d’être utile aux élèves et aux personnels.

Monsieur le Ministre, vous êtes donc sur tous les fronts en même temps. C’est sans doute voulu, pour ne pas dire stratégique. Vous avancez tambour battant, tel un spécialiste de l’éducation. N’oubliez pas cependant, l’expertise des personnels eux même.
Et qu’en tant qu’organisation syndicale, nous le sommes aussi et méritons d’être écoutés.Nous sommes élus avec l’engagement de représenter les personnels à toutes les étapes du dialogue social. Nos engagements, nous les tenons, et avons montré que l’UNSA Education est avant tout un interlocuteur de dialogue, qui ne condamne pas a priori tout changement, dans un monde qui évolue.

 

Vous êtes, Monsieur le Ministre, le garant de ce dialogue. Car vous avez annoncé dès votre prise de fonction votre souhait de voir exister l’École de la confiance. Cet objectif annoncé, c’est un objectif auquel on ne peut qu’adhérer.
La confiance. Si essentielle et précieuse à toute avancée collective.
N’oublions pas qu’elle s’instaure, grandit, se renforce progressivement.
Elle demande du temps, car n’est jamais instantanée. Toujours longue à acquérir, elle est si facile à égratigner voire à refuser par dogmatisme, qu’elle demande une cohérence entre les paroles et les actes.
La confiance, sauf à n’exister que dans la certitude d’un seul, nécessite un vrai dialogue. Y compris un dialogue social.
Alors permettez-nous cette alerte : ne soyez pas trop confiant en la confiance.

Je l’ai dit, elle ne se décrète pas, se construit, et c’est ce que montrent les résultats de l’édition 2018 du Baromètre de l’UNSA. Moins de 30% des collègues considérèrent aujourd’hui que la politique menée par le Ministère de l’éducation nationale est compatible avec cette École de la confiance appelée de vos vœux.

Avec plus de 33 000 réponses et un nombre toujours croissant de participants, cette enquête est un marqueur incontournable et significatif. C’est désormais un rendez-vous attendu car il donne la parole au terrain, aux femmes et aux hommes de votre ministère. Il remplit un espace laissé vide par l’Institution en tant qu’employeur car il répond à un leur besoin d’être reconnus, et cela commence par être entendus et écoutés.

Ces éléments de mesure me permettent – plus largement- de vous dire qu’au-delà du rythme inédit par lequel vous menez différents dossiers, l« Ecole de la confiance » que vous souhaitez bâtir est également mise à mal par l’avalanche de décisions qui porte atteinte aux agents du service public : suppression des CUI, gel du point d’indice, augmentation de la CSG, rétablissement du jour de carence, plan de « départs volontaires », suppression de postes, rémunération au mérite.

L’École de la confiance que vous appelez de vos vœux, et à laquelle nous souhaitons encore croire et participer perd tout crédibilité, si en même temps les agents de la fonction publique sont régulièrement stigmatisés, tels des vestiges de l’ancien monde.

Le refrain caricatural a assez duré.Pour le champ de l’éducation et de la jeunesse qui nous intéresse aujourd’hui, je le dis ici avec force, les enseignants du 1er degré, second degré et de l’enseignement supérieur, personnels des services sociaux et de santé, les corps de direction, d’encadrements d’inspection, les personnels des services de jeunesse et sports, les personnels administratifs et ingénieurs, nos collègues de l’enseignement agricole œuvrent tous, à leur niveau et de manière complémentaire à la nécessaire démocratisation de l’Ecole.

Je me permets d’ailleurs de vous alerter une nouvelle fois, sur le malaise croissant dans l’enseignement agricole qui est impacté de plein fouet par différentes réformes. L’UNSA Education soutient leur demande de voir leurs spécificités reconnues, respectées et surtout valorisées.
 

Demain encore, il faudra compter avec nous. Pour suivre, accompagner, et défendre les personnels.Pour mener les combats collectifs pour une École Républicaine et un monde meilleur. Pour qu’une espérance commune transcende les préoccupations individualistes. Et pour qu’aux côtés de la Liberté s’épanouissent Egalité et Fraternité.
 

Pour nous, les recettes d’hier ne font pas l’École de demain. L’UNSA Éducation n’est pas pour une École figée, fossilisée dans un ancien monde dont nous serions nostalgiques. La société évolue. Vite, très vite. Nous sommes là. Pour les personnels, qui nous ont élus pour cela et nous font –réellement- confiance.

En outre, faut-il rappeler que nos collègues sont évidemment prêts à évoluer Parce qu’ils l’ont toujours fait. Et oui, tous les 5 ans, ils s’adaptent au nouveau cap qui sont pris en fonction des mandatures voire même en fonction des personnalités ministérielles.

Mais dans l’autre sens qu’en est-il ? Car il n’est pas nouveau que les personnels ne se sentent pas reconnus, qu’ils ne se sentent pas assez accompagnés, que la formation continue ne répond pas à leur besoin, que leur pouvoir d’achat est l’un des plus faible des pays de l’OCDE.

Monsieur le Ministre, l’UNSA Éducation vous appelle à agir pour une meilleure gestion humaine des personnels. Nous sommes et restons favorables à l’École de la confiance. Mais cela doit se traduire par une réelle volonté de dialogue. Un dialogue dont, encore une fois, vous êtes le garant. Et les indicateurs de notre baromètre alertent votre vigilance sur ce point.

Monsieur le Ministre, c’est nous qui vous appelons à avoir confiance en l’Ecole et ses personnels.