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Dissolution de Génération identitaire : une bonne décision, mais suffisante ?

Le conseil des ministres a prononcé la dissolution de l’association Génération identitaire (GI), mercredi 3 mars. Cette action est la conséquence de la procédure lancée en janvier par le ministère de l’Intérieur. GI avait manifesté le 20 février à Paris pour protester en recevant le soutien d’autres courants de l’extrême droite. Mais qui sont les Identitaires et pourquoi cette dissolution ? L’UNSA Éducation fait le point.

Une idéologie d’extrême droite

Créé en 2012, GI est l’héritière indirecte de la dissolution en 2002 de l’organisation d’extrême droite, Unité radicale, après la tentative d’attentat contre le président Jacques Chirac. GI est avant tout à Lyon et compte quelques milliers de militant.es et sympathisant.es. Ses membres prônent l’ethno-différentialisme, une idéologie qui défend un monde cloisonné en différents peuples appartenant chacun à un territoire et à une culture associée. Les populations ne doivent pas se mélanger mais rester séparées. Les Identitaires reconnaissent que le Rassemblement national (RN) est le parti le plus proche de leurs idées, donc le plus à même de les incarner dans le champ politique. D’ailleurs, le RN l’a bien compris et dénonce une procédure de dissolution « politique » et « une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales ».

Une organisation martiale et xénophobe

GI délivre une idéologie xénophobe et raciste, associant l’immigration, l’insécurité et la délinquance. Cela passe par une communication importante sur les réseaux et des actions xénophobes, particulièrement antimusulmanes. L’association est financée par des dons notamment de « membres bienfaiteurs », comme Brenton Tarrant, l’auteur de l’attentat sur deux mosquées en Nouvelle-Zélande qui avait fait 51 morts en 2019. GI développe une symbolique et une rhétorique martiales : chants militaires et exercices martiaux sont pratiqués dans ses rassemblements, ainsi que des veillées pour célébrer « l’entrée au clan » des nouvelles recrues.

Une « milice privée » au « discours de haine assumé »

L’acte fondateur de GI est en 2017, en occupant le toit d’une mosquée à Poitiers et scandant des slogans hostiles aux musulmans. Depuis, les Identitaires poursuivent leurs actions xénophobes avec notamment en mars 2019, l’occupation des toits de la caisse d’allocations familiales de Bobigny avec le slogan : « De l’argent pour les Français, pas pour les étrangers ». En avril 2020, GI fait l’amalgame entre l’islam et l’idéologie islamiste en affichant sur le minaret de la Grande Mosquée de Lyon le message : « Pas d’islamistes dans vos villes : STOP aux appels publics à la prière islamique ». En janvier 2021, GI explique vouloir protéger la frontière franco-espagnole au col du Portillon « contre des milliers de clandestins », en déclarant que « parmi eux se trouvent probablement des voleurs, des violeurs des terroristes en puissance ». Ces propos et actions ont fait l’objet de poursuites judiciaires.

La dissolution, et ensuite ?

En se fondant sur les 2° et 6° de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure, le conseil des ministres a dissous GI. Cette décision a fait réagir à l’extrême droite, notamment Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen, présidente du RN, qui a estimé que « cette dissolution arbitraire sign[ait] l’asservissement de la France aux mots d’ordre mondialistes ». A l’inverse, plusieurs associations et partis politiques s’en sont félicités. Les comptes de GI sur les réseaux sociaux ont été fermés. Il est difficile de prévoir la suite, mais les membres de GI l’ont répété, la dissolution ne les empêchera pas de militer et leurs idées ne sont pas dissoutes. GI a tissé un réseau qui dépasse la seule association.

Cette dissolution de Génération identitaire est une bonne nouvelle, à l’heure où différents courants de l’extrême droite se développent en France. Certains d’entre eux, comme GI, ont clairement montré leur haine de la République et leur attrait pour la violence. Il est indispensable d’informer et éduquer afin de faire face à ces idées et mouvements dangereux pour la démocratie. L’UNSA Éducation s’engage fermement contre l’extrême droite et dans ce combat pour agir et informer face aux idées et aux porteurs de haine.

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Une idéologie d’extrême droite

Créé en 2012, GI est l’héritière indirecte de la dissolution en 2002 de l’organisation d’extrême droite, Unité radicale, après la tentative d’attentat contre le président Jacques Chirac. GI est avant tout à Lyon et compte quelques milliers de militant.es et sympathisant.es. Ses membres prônent l’ethno-différentialisme, une idéologie qui défend un monde cloisonné en différents peuples appartenant chacun à un territoire et à une culture associée. Les populations ne doivent pas se mélanger mais rester séparées. Les Identitaires reconnaissent que le Rassemblement national (RN) est le parti le plus proche de leurs idées, donc le plus à même de les incarner dans le champ politique. D’ailleurs, le RN l’a bien compris et dénonce une procédure de dissolution « politique » et « une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales ».

Une organisation martiale et xénophobe

GI délivre une idéologie xénophobe et raciste, associant l’immigration, l’insécurité et la délinquance. Cela passe par une communication importante sur les réseaux et des actions xénophobes, particulièrement antimusulmanes. L’association est financée par des dons notamment de « membres bienfaiteurs », comme Brenton Tarrant, l’auteur de l’attentat sur deux mosquées en Nouvelle-Zélande qui avait fait 51 morts en 2019. GI développe une symbolique et une rhétorique martiales : chants militaires et exercices martiaux sont pratiqués dans ses rassemblements, ainsi que des veillées pour célébrer « l’entrée au clan » des nouvelles recrues.

Une « milice privée » au « discours de haine assumé »

L’acte fondateur de GI est en 2017, en occupant le toit d’une mosquée à Poitiers et scandant des slogans hostiles aux musulmans. Depuis, les Identitaires poursuivent leurs actions xénophobes avec notamment en mars 2019, l’occupation des toits de la caisse d’allocations familiales de Bobigny avec le slogan : « De l’argent pour les Français, pas pour les étrangers ». En avril 2020, GI fait l’amalgame entre l’islam et l’idéologie islamiste en affichant sur le minaret de la Grande Mosquée de Lyon le message : « Pas d’islamistes dans vos villes : STOP aux appels publics à la prière islamique ». En janvier 2021, GI explique vouloir protéger la frontière franco-espagnole au col du Portillon « contre des milliers de clandestins », en déclarant que « parmi eux se trouvent probablement des voleurs, des violeurs des terroristes en puissance ». Ces propos et actions ont fait l’objet de poursuites judiciaires.

La dissolution, et ensuite ?

En se fondant sur les 2° et 6° de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure, le conseil des ministres a dissous GI. Cette décision a fait réagir à l’extrême droite, notamment Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen, présidente du RN, qui a estimé que « cette dissolution arbitraire sign[ait] l’asservissement de la France aux mots d’ordre mondialistes ». A l’inverse, plusieurs associations et partis politiques s’en sont félicités. Les comptes de GI sur les réseaux sociaux ont été fermés. Il est difficile de prévoir la suite, mais les membres de GI l’ont répété, la dissolution ne les empêchera pas de militer et leurs idées ne sont pas dissoutes. GI a tissé un réseau qui dépasse la seule association.

Cette dissolution de Génération identitaire est une bonne nouvelle, à l’heure où différents courants de l’extrême droite se développent en France. Certains d’entre eux, comme GI, ont clairement montré leur haine de la République et leur attrait pour la violence. Il est indispensable d’informer et éduquer afin de faire face à ces idées et mouvements dangereux pour la démocratie. L’UNSA Éducation s’engage fermement contre l’extrême droite et dans ce combat pour agir et informer face aux idées et aux porteurs de haine.