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Désinformation : la contagion

Un documentaire de 26 minutes, particulièrement utile pour l’éducation aux médias et à l’information, qui est aujourd’hui un élément déterminant de l’éducation permanente à la citoyenneté. Il permet de prendre conscience de la situation mais aussi d'ouvrir le débat et d’expliquer les mécanismes qui nous font parfois adhérer à des théories qui peuvent faire sourire certains mais qui, pour la société, sont une réelle menace.

La désinformation n’est pas un phénomène nouveau. Il prend néanmoins une ampleur sans précédent avec la mondialisation de l’information et l’avènement des réseaux sociaux. Pourquoi les fausses informations se propagent-elles aussi vite et à qui profitent-elles ? L’équipe de “Vrai ou Fake” de franceinfo canal 27, nous alerte sur le tsunami auquel nous sommes confrontés et des dangers qu’il peut représenter pour les démocraties face aux régimes autoritaires.

Les attentats du 11 septembre, le mouvement des gilets jaunes, la crise sanitaire due au Covid19, les élections présidentielles aux États-Unis, en France ou au Brésil, le seïsme en Turquie, la réforme des retraites en cours sont autant d’évènements qui ont donné lieu, avec beaucoup d’autres, à la diffusion massive d’infox et autres théories du complot. Si la plupart du temps leurs influences sont restées peu visibles et quantifiables, ces idées infusent et parfois produisent des effets tangibles très dangereux pour nos sociétés.

 

A travers plusieurs exemples emblématiques, ce documentaire revient sur une expansion vertigineuse du phénomène et en décrypte les mécanismes.

 

Le mouvement des gilets jaunes qui a débuté en octobre 2018 aura été, concernant la diffusion des fausses nouvelles, un véritable révélateur pour le grand public en France. Le manque de confiance dans les médias traditionnels et les journalistes en général, a poussé une part importante des partisans de ce mouvement à se tourner vers les réseaux sociaux. Sans aucun contrôle ni vérification, les fake news y sont légions et mélangées aux revendications sociales.

La crise sanitaire survenue un an après a également permis aux intoxs de prospérer sur nos peurs, nos angoisses ainsi que sur les erreurs des “experts” et sur les mensonges ou omissions de nos dirigeants. Le pass sanitaire et l’arrivée des vaccins ont cristallisé les craintes et permis à certains de répandre les thèses les plus farfelues et les remèdes les plus fantaisistes.

Les campagnes présidentielles dans les démocraties sont désormais contaminées par ce que certains appellent des “vérités alternatives ». A l’étranger cela a déjà donné lieu à l’assaut du Capitol à Washington et à l’invasion de la place des Trois Pouvoirs à Brasília. N’oublions pas que nous ne sommes pas à l’abri et qu’en France un candidat a déclaré que “le régime de Vichy a protégé les juifs français”.

 

Les mécanismes en jeu sont souvent les mêmes.

Au niveau individuel, ils s’appuient sur nos peurs et nos angoisses. Bien sûr le biais de négativité (le fait d’être davantage marqué par les expériences négatives que par les positives) joue mais il prend racine sur le manque de confiance que nous avons dans les politiques, les journalistes et les scientifiques. On nous cache la vérité, voilà un bon résumé de ce que pense ceux qui sont parmi les plus réceptifs à la désinformation. Collectivement, la course à l’audience et aux likes pousse à mettre en avant n’importe quel contenu indépendamment de sa pertinence. Que ce soit par le biais des recommandations des algorithmes des réseaux sociaux ou des chaînes de radio ou de télévision complaisantes, on laisse la parole sans contradicteur à certains relais des théories les plus saugrenues voire dangereuses. Certains médias d’opinion sont prêts à tout pour vendre leurs espaces publicitaires.

 

Les premiers relais de ces infox sont clairement identifiés. 

L’extrême droite qui semble être de ce point de vue infatigable. De même, les mouvements sectaires ou autres adeptes de médecines alternatives et certaines personnalités de tout bord sont aux premières loges à chaque fois qu’une nouveauté apparaît dans ce domaine. C’est avant tout un business pour ceux qui enchaînent les livres, conférences, interviews et cumulent les abonnés sur les réseaux en espérant un gain pécuniaire, un pouvoir d’influence ou politique accru.

Les régimes autoritaires ont une place à part dans ce phénomène. 

Ce que l’on appelle propagande existe partout. Mais dans ces pays, cela prend une toute autre ampleur et devient la vérité à laquelle on ne peut s’opposer, sous peine d’être au mieux exclu au pire emprisonné ou tué. Ce qui est inquiétant pour nous, c’est que certains personnages publics s’en font les relais jusqu’en France. Il faut absolument avoir en tête que ces régimes ont une longueur d’avance dans le domaine de la désinformation et qu’ils en ont déjà industrialisé la production et la propagation.

 

A consommer sans modération car ce documentaire est bon pour la salubrité publique !

A vos agendas:

Première diffusion le jeudi 6 avril à 19h sur Franceinfo canal 27

Rediffusion le dimanche 9 avril à 11h15 et en replay sur france.tv

 

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