Des quotas pour les femmes scientifiques ?

Face au plafond de verre rencontré par les femmes scientifiques, Geneviève Fioraso, alors qu’elle était encore ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche avait envisagé « d’en passer par les quotas » (voir dépêche de l’AEF n° 194663).
Pallier la sous-représentation des femmes dans certains milieux, certaines instances, par des quotas est une question qui fait souvent débat.

Dans la dépêche de l’AEF, Geneviève Fioraso rappelait  que « les femmes représentent 47.7% de la population active et 40% des élèves de terminale scientifique mais seulement 28% des titulaires d’un diplôme d’ingénieur ». « Une fille sur 21 est reçue à l’Ecole normale supérieure en physique-chimie, une sur 28 en maths-physique-informatique ». Elle ajoutait que « le plafond de verre commence à se faire sentir au bout de 5 ans de carrière ». Elle s’engageait d’ailleurs à ce sujet, à travailler aux côtés de la ministre des Droits des femmes et du ministre de l’Education nationale sur la représentation des métiers dans le cadre de l’orientation.


Pour ou contre les quotas ?

Pour certaines (et certains), les quotas sont vécus comme une humiliation pour les femmes, qui n’arriveraient donc à s’imposer que grâce à des « places réservées ».
Pour d’autres, au contraire, c’est la seule façon de démontrer que les femmes une fois en place, réussissent aussi bien que les hommes.

Les expériences sont diverses et aucune ne permet de tirer UNE vérité.
Certains pays ont, par exemple, imposé des quotas de femmes dans leur organisation syndicale pendant une période, puis en sont revenus, estimant, ou que cela ne permettait pas d’enclencher une dynamique suffisante, ou au contraire que l’exemple de quelques années suffirait à résoudre le problème. Ce n’est pas toujours le cas et parfois, ils y reviennent à nouveau…

En France, la parité obligatoire s’est mise en place peu à peu dans les différents scrutins électoraux. Une première loi instaurant une parité de listes pour certains scrutins date de 2000. Puis, en 2013, le Parlement a adopté un projet de loi modifiant les modes de scrutins locaux. Communes de plus de 1000 habitants, conseils départementaux mais aussi intercommunalités doivent égaliser la présence féminine et masculine.
Mais cela ne résout pas tout. On compte aujourd’hui, 22% de femmes sénatrices et 18.7% de femmes députées. Certes, la montée en puissance des femmes dans les autres assemblées peut permettre la constitution d’un vivier de candidates qui, détentrices de mandats, parviendront à s’imposer un jour au niveau « supérieur ». Mais il faudra aussi compter avec les députés et sénateurs qui « n’ayant pas démérité » n’entendent pas être remerciés au profit de femmes.

Les quotas peuvent parfois s’avérer nécessaires pour faire avancer la parité et l’égalité entre les femmes et les hommes lorsqu’elle ne se fait pas naturellement, ce qui est souvent le cas, surtout en ce qui concerne les postes à responsabilité. Mais l’instauration de quotas ne peut à elle seule créer l’égalité. Celle-ci ne pourra se faire que par la combinaison de différents facteurs dont les quotas ne sont qu’un des éléments. La lutte contre les stéréotypes, dès le plus jeune âge et les actions pour la conciliation vie personnelle/vie professionnelle en sont des compléments indispensables.

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Face au plafond de verre rencontré par les femmes scientifiques, Geneviève Fioraso, alors qu’elle était encore ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche avait envisagé « d’en passer par les quotas » (voir dépêche de l’AEF n° 194663).
Pallier la sous-représentation des femmes dans certains milieux, certaines instances, par des quotas est une question qui fait souvent débat.

Dans la dépêche de l’AEF, Geneviève Fioraso rappelait  que « les femmes représentent 47.7% de la population active et 40% des élèves de terminale scientifique mais seulement 28% des titulaires d’un diplôme d’ingénieur ». « Une fille sur 21 est reçue à l’Ecole normale supérieure en physique-chimie, une sur 28 en maths-physique-informatique ». Elle ajoutait que « le plafond de verre commence à se faire sentir au bout de 5 ans de carrière ». Elle s’engageait d’ailleurs à ce sujet, à travailler aux côtés de la ministre des Droits des femmes et du ministre de l’Education nationale sur la représentation des métiers dans le cadre de l’orientation.


Pour ou contre les quotas ?

Pour certaines (et certains), les quotas sont vécus comme une humiliation pour les femmes, qui n’arriveraient donc à s’imposer que grâce à des « places réservées ».
Pour d’autres, au contraire, c’est la seule façon de démontrer que les femmes une fois en place, réussissent aussi bien que les hommes.

Les expériences sont diverses et aucune ne permet de tirer UNE vérité.
Certains pays ont, par exemple, imposé des quotas de femmes dans leur organisation syndicale pendant une période, puis en sont revenus, estimant, ou que cela ne permettait pas d’enclencher une dynamique suffisante, ou au contraire que l’exemple de quelques années suffirait à résoudre le problème. Ce n’est pas toujours le cas et parfois, ils y reviennent à nouveau…

En France, la parité obligatoire s’est mise en place peu à peu dans les différents scrutins électoraux. Une première loi instaurant une parité de listes pour certains scrutins date de 2000. Puis, en 2013, le Parlement a adopté un projet de loi modifiant les modes de scrutins locaux. Communes de plus de 1000 habitants, conseils départementaux mais aussi intercommunalités doivent égaliser la présence féminine et masculine.
Mais cela ne résout pas tout. On compte aujourd’hui, 22% de femmes sénatrices et 18.7% de femmes députées. Certes, la montée en puissance des femmes dans les autres assemblées peut permettre la constitution d’un vivier de candidates qui, détentrices de mandats, parviendront à s’imposer un jour au niveau « supérieur ». Mais il faudra aussi compter avec les députés et sénateurs qui « n’ayant pas démérité » n’entendent pas être remerciés au profit de femmes.

Les quotas peuvent parfois s’avérer nécessaires pour faire avancer la parité et l’égalité entre les femmes et les hommes lorsqu’elle ne se fait pas naturellement, ce qui est souvent le cas, surtout en ce qui concerne les postes à responsabilité. Mais l’instauration de quotas ne peut à elle seule créer l’égalité. Celle-ci ne pourra se faire que par la combinaison de différents facteurs dont les quotas ne sont qu’un des éléments. La lutte contre les stéréotypes, dès le plus jeune âge et les actions pour la conciliation vie personnelle/vie professionnelle en sont des compléments indispensables.