Analyses et décryptages

Décrochage scolaire post confinement : attention aux évidences

Le décrochage scolaire est un processus complexe. Il n'y a pas de remède miracle comme la mise en place de vacances studieuses avec les vacances apprenantes.

Le retour prévu de l’ensemble des élèves pour la fin de l’année scolaire, est une bonne nouvelle. Les professionnels de l’Education sont mobilisés pour tenter d’organiser ce retour malgré des contraintes liées au protocole sanitaire qui continuent de peser, au milieu d’une succession d’ordres et contre–ordres.

En réalité, l’ensemble de la profession, fait face à un décalage entre le discours affiché du retour de tous les élèves et des règles établies, qui ne permettront pas le retour de tous. Malgré les difficultés constatées, les réouvertures sont présentées comme une nécessité pour limiter le décrochage scolaire. Le gouvernement envisage même, dans le cadre d’un plan en faveur de la jeunesse, de laisser ouverts des lycées professionnels dans la 1ere quinzaine de juillet et dernière quinzaine d’août.
Pour l’Unsa Education, la réouverture des écoles et établissements est une nécessité. En revanche, ce ne sera pas suffisant pour lutter contre le décrochage scolaire qui rappelons le, est un processus extrêmement complexe. Il est indispensable de faire confiance aux équipes pour élaborer des réponses adaptées aux profils et difficultés de leurs élèves. Il faudra leur laisser du temps et surtout leur donner les moyens d’agir. C’est l’ensemble des équipes éducatives qui sauront relever le défi posé par le décrochage : le travail en équipe, en lien avec les familles et les partenaires, permettra de raccrocher certains élèves si les moyens sont au rendez vous.
Dans la perspective d’un plan à venir pour la jeunesse, il nous semble important de rappeler certains éléments.
Suite à la crise que nous traversons, les décrocheurs n’ont pas tous les mêmes profils et n’ont pas rencontré les mêmes difficultés. Il y a ceux qui n’avaient pas d’équipement numérique et/ou de connexion. Il y a ceux qui n’étaient pas en capacité de travailler en autonomie. L’enseignement à distance nécessite que les élèves soient un minimum autonome. Il y aussi les décrocheurs invisibles, ceux qui se sont connectés pour faire bonne impression tout en faisant autre chose. Il y a ceux qui avaient déjà décrochés…
Les équipes n’ont pas attendu la phase de déconfinement pour s’inquiéter du décrochage d’une partie du public. Lorsque vous avez 6 élèves sur 24 qui se connectent pour une classe virtuelle, vous constatez que les élèves ont choisi ou pas leurs matières et vous cherchez des solutions. Nos collègues n’ont pas baissé les bras : au contraire, dans beaucoup d’établissements, enseignants, directeurs et personnel de direction, assistant d’éducation et CPE, infirmières, assistantes sociales et autres se sont mobilisés. Ils ont tenté malgré les circonstances, de maintenir de lien avec ces décrocheurs. Cela a constitué une étape essentielle pour permettre un retour « physique » à l’école. Mais contrairement à ce que certains pourraient croire, le plus compliqué dans certaines situations, n’est pas de faire revenir « physiquement » ces décrocheurs. Parfois ce n’est qu’une étape. Il s’en suivra la difficulté à les remobiliser pour rentrer dans les apprentissages ou pour rechercher un stage. Il faut accepter que la réouverture des écoles constitue simplement une étape. Les perdus de vus ne vont pas retrouver le chemin de l’école parce qu’ils auront entendu notre ministre annoncer que toutes les écoles seraient ouvertes. C’est bien le travail des équipes qui leur permettra de revenir.


Pour l’Unsa Education, mettre en place des vacances studieuses pour les décrocheurs, n’est pas un remède miracle. Ces élèves, qui pour certains sont les plus éloigné.es des apprentissages scolaires, ont aussi besoin de se retrouver, d’échanger, de jouer, de retrouver des interactions et le goût d’apprendre….Les colonies de vacances, dont la dimension éducative n’est plus à démontrer, peuvent constituer une réponse adaptée ; contrairement aux colonies scolaires mises en avant dans les vacances apprenantes. Les dispositifs éprouvés comme « Ecole Ouverte » sont aussi une réponse adaptée. Malgré toutes les difficultés de cette période, les vacances scolaires doivent être d’abord un temps de repos et de coupure. Les décisions politiques doivent les permettre pour tous.

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Le retour prévu de l’ensemble des élèves pour la fin de l’année scolaire, est une bonne nouvelle. Les professionnels de l’Education sont mobilisés pour tenter d’organiser ce retour malgré des contraintes liées au protocole sanitaire qui continuent de peser, au milieu d’une succession d’ordres et contre–ordres.

En réalité, l’ensemble de la profession, fait face à un décalage entre le discours affiché du retour de tous les élèves et des règles établies, qui ne permettront pas le retour de tous. Malgré les difficultés constatées, les réouvertures sont présentées comme une nécessité pour limiter le décrochage scolaire. Le gouvernement envisage même, dans le cadre d’un plan en faveur de la jeunesse, de laisser ouverts des lycées professionnels dans la 1ere quinzaine de juillet et dernière quinzaine d’août.
Pour l’Unsa Education, la réouverture des écoles et établissements est une nécessité. En revanche, ce ne sera pas suffisant pour lutter contre le décrochage scolaire qui rappelons le, est un processus extrêmement complexe. Il est indispensable de faire confiance aux équipes pour élaborer des réponses adaptées aux profils et difficultés de leurs élèves. Il faudra leur laisser du temps et surtout leur donner les moyens d’agir. C’est l’ensemble des équipes éducatives qui sauront relever le défi posé par le décrochage : le travail en équipe, en lien avec les familles et les partenaires, permettra de raccrocher certains élèves si les moyens sont au rendez vous.
Dans la perspective d’un plan à venir pour la jeunesse, il nous semble important de rappeler certains éléments.
Suite à la crise que nous traversons, les décrocheurs n’ont pas tous les mêmes profils et n’ont pas rencontré les mêmes difficultés. Il y a ceux qui n’avaient pas d’équipement numérique et/ou de connexion. Il y a ceux qui n’étaient pas en capacité de travailler en autonomie. L’enseignement à distance nécessite que les élèves soient un minimum autonome. Il y aussi les décrocheurs invisibles, ceux qui se sont connectés pour faire bonne impression tout en faisant autre chose. Il y a ceux qui avaient déjà décrochés…
Les équipes n’ont pas attendu la phase de déconfinement pour s’inquiéter du décrochage d’une partie du public. Lorsque vous avez 6 élèves sur 24 qui se connectent pour une classe virtuelle, vous constatez que les élèves ont choisi ou pas leurs matières et vous cherchez des solutions. Nos collègues n’ont pas baissé les bras : au contraire, dans beaucoup d’établissements, enseignants, directeurs et personnel de direction, assistant d’éducation et CPE, infirmières, assistantes sociales et autres se sont mobilisés. Ils ont tenté malgré les circonstances, de maintenir de lien avec ces décrocheurs. Cela a constitué une étape essentielle pour permettre un retour « physique » à l’école. Mais contrairement à ce que certains pourraient croire, le plus compliqué dans certaines situations, n’est pas de faire revenir « physiquement » ces décrocheurs. Parfois ce n’est qu’une étape. Il s’en suivra la difficulté à les remobiliser pour rentrer dans les apprentissages ou pour rechercher un stage. Il faut accepter que la réouverture des écoles constitue simplement une étape. Les perdus de vus ne vont pas retrouver le chemin de l’école parce qu’ils auront entendu notre ministre annoncer que toutes les écoles seraient ouvertes. C’est bien le travail des équipes qui leur permettra de revenir.


Pour l’Unsa Education, mettre en place des vacances studieuses pour les décrocheurs, n’est pas un remède miracle. Ces élèves, qui pour certains sont les plus éloigné.es des apprentissages scolaires, ont aussi besoin de se retrouver, d’échanger, de jouer, de retrouver des interactions et le goût d’apprendre….Les colonies de vacances, dont la dimension éducative n’est plus à démontrer, peuvent constituer une réponse adaptée ; contrairement aux colonies scolaires mises en avant dans les vacances apprenantes. Les dispositifs éprouvés comme « Ecole Ouverte » sont aussi une réponse adaptée. Malgré toutes les difficultés de cette période, les vacances scolaires doivent être d’abord un temps de repos et de coupure. Les décisions politiques doivent les permettre pour tous.