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De plus en plus d’enfants dorment dans la rue : comment agir ?

Le nombre d’enfants sans abri augmente de façon continue et inquiétante. C’est ce que prouve le troisième baromètre « Enfants à la rue » de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), en partenariat avec l’UNICEF France. L'UNSA Éducation revient sur les chiffres et sur les moyens d'agir pour changer cette situation

Juste avant la rentrée solaire, plus de 1600 enfants ont dormi dehors. Parmi eux, presque 400 étaient âgés de moins de trois ans, d’après ce baromètre. Leurs familles avaient obtenu une réponse négative du numéro d’urgence, le 115. C’est 86% de plus qu’en janvier 2022. D’ailleurs ce chiffre est « inférieur à la réalité car il ne prend en compte que les personnes qui ont réussi à joindre le numéro d’urgence » précise la FAS. Il est impossible de connaître de façon exacte le nombre d’enfants qui ont dormi à la rue se désolent les autrices et auteurs du rapport. 

L’Etat ne respecte pas ses engagements

« Aujourd’hui en France, les situations de sans-abrisme portent atteinte aux droits les plus élémentaires de plusieurs milliers d’enfants », écrit Adeline Hazan présidente de l’UNICEF France en préambule. Le droit au logement est pourtant « un droit fondamental, reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Constitution et par la loi » précise-t-elle. C’est pourquoi, en laissant des enfants dormir dans la rue, l’État ne respecte pas ses engagements. 

Pire, la rue confronte les enfants à des conditions de vie dramatiques et traumatisantes qui peuvent même menacer leur survie. Entre 2012 et 2020, le Collectif des morts de la rue a recensé 115 décès de mineurs. Il est évident que poursuivre une scolarité normale dans de telles conditions est impossible.

Face à ces manquements la solidarité citoyenne s’organise

Cette situation dramatique s’explique par la saturation du parc d’hébergement sur de nombreux territoires. Les départements de Paris, du Nord, de la Seine-Saint-Denis et du Bas-Rhin sont les plus touchés. Impossible de répondre aux besoins, d’autant que les logements, individuels,  sont de fait, inadaptés aux familles. 

Face à cela, l’État  recourt  de plus en plus aux nuitées hôtelières déplore la FAS. L’hôtel est pourtant inadapté à la vie de famille et « ne permet pas de répondre aux besoins fondamentaux des (27000) enfants qui y vivent » rajoute UNICEF France. On observe alors des collectifs se mobiliser dans plusieurs villes de France. Les actions vont parfois jusqu’à l’occupation d’établissements scolaires. A Lyon, par exemple, le collectif Jamais sans toit en est déjà à sa centième opération « coup de poings » en sept ans.

Elles ne règlent le problème que temporairement mais mettent en lumière le scandale de ces enfants sans abris et attirent l’attention des médias et des pouvoirs publics. 

Le « Toitoriel » boîte à outils pour celles et ceux qui s’engagent

Afin d’essaimer et de coordonner ces actions pour qu’elles s’inscrivent dans « une approche respectueuse des droits de l’enfant » le Réseau national d’aide aux élèves sans toit est né. Il a réalisé, un « Toitoriel », avec l’aide d’associations nationales engagées contre le mal logement comme la Fondation Abbé Pierre, mais aussi la fédération de parents d’élèves FCPE. Cette boîte à outils contient des retours d’expériences, des coordonnées utiles, des informations légales.  Une aide précieuse pour celles et ceux qui s’engagent auprès des enfants sans abris. Au plus près du terrain, les personnels sociaux de l’éducation nationale sont également à même de s’occuper de telles situations.

Une initiative intersyndicale

Plusieurs organisatons syndicales ( UNSA Éducation, FSU, CFDT, CGT, SUD) des organisations de parents et de lycéen.nes. ( FCPE, MNL) et la LDH ont signé un texte soutenant les actions actuelles en faveur des enfants à la rue : voir ce  texte collectif 

L’UNSA- Éducation s’émeut fortement de la situation de ces enfants. L’éducation et le logement sont des droits fondamentaux que la France s’est engagée à respecter. Les politiques en faveur de l’enfance et de la jeunesse doivent être réfléchies, concertées et harmonisées au niveau interministériel en vue de garantir l’intérêt supérieur des enfants et des jeunes comme le précise la Convention  internationale des droits de l’enfant. Elle soutient donc totalement l’appel et les initiatives de ces associations aux pouvoirs publics pour qu’ « aucun enfant ne soit plus contraint de passer la nuit dehors ».

Baromètre « Enfants à la rue »

Toitoriel

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