Covid-19 et systèmes éducatifs mondiaux : penser l’avenir et désormais la place à donner au numérique

Le 02 juin dernier s’est tenu le 10ème sommet international de la profession enseignante. L’UNSA Éducation y était présente.

Ce sommet est une initiative conjointe de l’OCDE et de l’internationale de l’éducation et il a la particularité de mettre autour de la table (ou devant son écran…) les ministres de l’éducation accompagnés des deux plus importants syndicats d’enseignants du pays. Même dans une forme inhabituelle, ce sommet a permis de dresser un premier état du paysage mondial (certes limité aux pays de l’OCDE) quant à l’impact de la pandémie sur les systèmes éducatifs dans leur diversité. À noter que 10 ans après sa création, un ministre de l’éducation français y était présent pour la première fois.

Les constantes sont nombreuses:

Tous les pays ont été pris de cours. Le confinement s’est fait dans l’urgence et il a fallu rapidement mette en œuvre un enseignement à distance pour lequel peu étaient préparés.

Là où le dialogue social serein a pu se mettre en place, la co-production négociée de consignes pédagogiques, de protocoles sanitaires… a permis de créer des socles de confiance durant une période anxiogène tant du point de vue personnelle que professionnelle

– La capacité des professeurs à s’adapter à cette nouvelle situation, démontrant leur professionnalisme, leur créativité, leur inventivité et leur présence auprès des élèves et souvent des familles. Enseigner est bien un métier de concepteur qui ne s’improvise pas.

– C’est aussi parce que la communauté éducative (enseignants, personnels d’appui, chefs d’établissements personnels santé sociaux…) fait preuve de solidarité et que chacun a fait de son mieux que les systèmes éducatifs réussissent à traverser cette épreuve.

– La question de l’ équipement matériel comme celle de l’accès aux réseaux internet sont des sujets qui ont touché aussi bien les élèves que les enseignants.

– La crise a amplifié les fractures sociales et dans tous les pays le constat est fait que ce sont les élèves et les familles les plus vulnérables, les plus pauvres qui se sont désengagées de l’enseignement à distance

– L’école est un lieu de socialisation essentiel. Le présentiel y est indispensable.

Au delà de ces constats utiles, les débats ont aussi beaucoup tourné autour du numérique et de l’enseignement à distance mis à l’honneur durant la pandémie. S’il est vrai que cette période a favorisé l’utilisation du numérique, l’appropriation de démarches nouvelles et d’outils pédagogiques multiples, le débat est désormais ouvert sur la place qu’il faut lui donner dans la construction des apprentissages.

Le numérique reste t-il un simple outil au service de la pédagogie ? Faut il faire un mix entre le présentiel et le distanciel ? Faut il s’aligner sur Singapour ou désormais une journée hebdomadaire de classe se fait en distanciel ? Certains y voit déjà un nouvel eldorado pédagogique… avec en arrière plan de substantielles économies d’emploi de professeurs…

À juste titre, avec d’autres l’Unsa-Education estime qu’avant de s’engager trop vite dans une voie où le numérique prendrait de l’ampleur, et sur la base de ressentis, il faudrait diligenter des recherches sur le sujet pour en mesurer l’impact ou les biais. En effet c’est a travers ce débat la question de l’acte même d’enseigner et d’apprendre qui est posé dans sa dimension sociale, affective et humaniste.

Jean Michel Blanquer organise à l’automne des assises du numérique. C’est de ces sujets qu’il faudra se saisir, tout comme de ceux de la formation initiale et continue des personnels, de leur liberté pédagogique. Et au-delà se poser la question du recueil des résultats des éleves et de leur exploitation par des sociétés privées prompte à repérer les besoins des élèves et à leur porposer des solutions numériques… payantes bien sur.

 

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Le 02 juin dernier s’est tenu le 10ème sommet international de la profession enseignante. L’UNSA Éducation y était présente.

Ce sommet est une initiative conjointe de l’OCDE et de l’internationale de l’éducation et il a la particularité de mettre autour de la table (ou devant son écran…) les ministres de l’éducation accompagnés des deux plus importants syndicats d’enseignants du pays. Même dans une forme inhabituelle, ce sommet a permis de dresser un premier état du paysage mondial (certes limité aux pays de l’OCDE) quant à l’impact de la pandémie sur les systèmes éducatifs dans leur diversité. À noter que 10 ans après sa création, un ministre de l’éducation français y était présent pour la première fois.

Les constantes sont nombreuses:

Tous les pays ont été pris de cours. Le confinement s’est fait dans l’urgence et il a fallu rapidement mette en œuvre un enseignement à distance pour lequel peu étaient préparés.

Là où le dialogue social serein a pu se mettre en place, la co-production négociée de consignes pédagogiques, de protocoles sanitaires… a permis de créer des socles de confiance durant une période anxiogène tant du point de vue personnelle que professionnelle

– La capacité des professeurs à s’adapter à cette nouvelle situation, démontrant leur professionnalisme, leur créativité, leur inventivité et leur présence auprès des élèves et souvent des familles. Enseigner est bien un métier de concepteur qui ne s’improvise pas.

– C’est aussi parce que la communauté éducative (enseignants, personnels d’appui, chefs d’établissements personnels santé sociaux…) fait preuve de solidarité et que chacun a fait de son mieux que les systèmes éducatifs réussissent à traverser cette épreuve.

– La question de l’ équipement matériel comme celle de l’accès aux réseaux internet sont des sujets qui ont touché aussi bien les élèves que les enseignants.

– La crise a amplifié les fractures sociales et dans tous les pays le constat est fait que ce sont les élèves et les familles les plus vulnérables, les plus pauvres qui se sont désengagées de l’enseignement à distance

– L’école est un lieu de socialisation essentiel. Le présentiel y est indispensable.

Au delà de ces constats utiles, les débats ont aussi beaucoup tourné autour du numérique et de l’enseignement à distance mis à l’honneur durant la pandémie. S’il est vrai que cette période a favorisé l’utilisation du numérique, l’appropriation de démarches nouvelles et d’outils pédagogiques multiples, le débat est désormais ouvert sur la place qu’il faut lui donner dans la construction des apprentissages.

Le numérique reste t-il un simple outil au service de la pédagogie ? Faut il faire un mix entre le présentiel et le distanciel ? Faut il s’aligner sur Singapour ou désormais une journée hebdomadaire de classe se fait en distanciel ? Certains y voit déjà un nouvel eldorado pédagogique… avec en arrière plan de substantielles économies d’emploi de professeurs…

À juste titre, avec d’autres l’Unsa-Education estime qu’avant de s’engager trop vite dans une voie où le numérique prendrait de l’ampleur, et sur la base de ressentis, il faudrait diligenter des recherches sur le sujet pour en mesurer l’impact ou les biais. En effet c’est a travers ce débat la question de l’acte même d’enseigner et d’apprendre qui est posé dans sa dimension sociale, affective et humaniste.

Jean Michel Blanquer organise à l’automne des assises du numérique. C’est de ces sujets qu’il faudra se saisir, tout comme de ceux de la formation initiale et continue des personnels, de leur liberté pédagogique. Et au-delà se poser la question du recueil des résultats des éleves et de leur exploitation par des sociétés privées prompte à repérer les besoins des élèves et à leur porposer des solutions numériques… payantes bien sur.