Coup de pouce aux PEDT ?

Nous n’avions eu de cesse de le réclamer, finalement c’est par le biais d’un amendement à la loi de finance rétablissant le fonds d’amorçage pour l’évolution des rythmes éducatifs, que le PEDT (projet éducatif de territoire) se voit renforcé.

Bonne nouvelle ? Oui, mais avec des conditions.

Tout d’abord, on ne peut que se réjouir que l’on sorte (enfin) d’un débat technique et comptable sur l’aménagement du temps scolaire, pour entrer dans une véritable réflexion éducative globale. Tel est bien entendu le sens de la refondation, mais les blocages des conservateurs de toute part ajoutés aux véritables difficultés rencontrées à certains endroits, avaient presque failli le faire oublier.

Ensuite, il est normal que l’accompagnement financier de l’Etat -n’en déplaise à l’Association des maires de grandes villes de France, qui, dans un communiqué du 31 octobre 2014, s’est réjouie de l’adoption par les députés du maintien du fonds d’amorçage pour l’année scolaire 2015-2016″, mais « s’interroge sur la nécessité de conditionner l’attribution de l’aide à l’établissement d’un PEDT, quand bien même cet outil est plébiscité par les maires de grandes villes, dans la mesure où les communes ne peuvent être tenues responsables d’une réforme décidée par l’État et qui pèse lourd tant en termes financiers qu’en termes de réorganisation et de renégociation des contrats de travail »- corresponde à une volonté de produire du « mieux éducatif ». Celui-ci nécessite bien entendu un allégement de la journée scolaire et un meilleur étalement sur la semaine. Mais il demande aussi une approche cohérente des différents temps et des nombreuses activités éducatives que vivent les enfants en dehors de l’Ecole.

Enfin comme le relève Vanik Berberian (Modem), président de l’Association des maires ruraux de France, cité par le Journal de l’Animation, lier le fonds d’amorçage à la signature d’un PEDT est « plutôt une bonne chose », puisque cela « oblige à mener une réflexion qualitative sur les activités périscolaires et à ne pas faire de garderie ».

 

Les risques de la simplification et de la précipitation

Tous les acteurs concernés et responsables portent donc plutôt une appréciation positive sur le développement des PEDT. Mais beaucoup craignent sa lourdeur et sa complexité. L’Etat s’est donc engagé à des simplifications.  Et c’est là que des craintes sont permises.

En effet, une circulaire, portée par le Ministère de l’Education nationale, devrait rapidement être publiée – au plus tard pour le salon des Maires (du 25 au 27 novembre prochain). Le contenu n’en est pas encore connu. Il ne faudrait pas qu’il rende la démarche si insipide que tout son sens en serait perdu.

Qu’elle sera la place et le rôle des services de « jeunesse et sports » dans l’accompagnement et le suivi des projets ? Car si l’Education nationale a toute compétence sur le domaine scolaire, il n’en va pas de même sur les temps et les activités éducatives en dehors de l’Ecole. L’aide demandée par les maires, nécessite de la disponibilité et des savoir-faire que possèdent les conseillers d’éducation populaire. Et un travail renforcé avec les IEN est plus qu’indispensable pour une approche constructive des projets éducatifs sur les territoires.

De même, il ne faudrait pas que cette obligation se transforme en une urgence administrative. La construction d’une culture commune, de projets partagés, d’actions communes nécessitent du temps. Il y a souvent un écart entre ce qui peut être couché sur le papier d’un dossier et la réalité des mises en œuvre sur le terrain, de leurs nécessaires réajustements et utiles évolutions. C’est cette démarche dans la durée qu’il convient de privilégier et d’accompagner.

Oui donc au développement des PEDT dont l’UNSA Education souhaitait la généralisation. Mais oui à des PEDT réfléchis dans la cohérence et la coopération de tous les acteurs éducatifs, pensés de manière pérenne et évolutive, accompagnés dans le respect des objectifs et des enjeux éducatifs, culturels citoyens que la nation se fixe pour les enfants et les jeunes.

Oui à des PEDT qui participent à la refondation de l’Education.

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Nous n’avions eu de cesse de le réclamer, finalement c’est par le biais d’un amendement à la loi de finance rétablissant le fonds d’amorçage pour l’évolution des rythmes éducatifs, que le PEDT (projet éducatif de territoire) se voit renforcé.

Bonne nouvelle ? Oui, mais avec des conditions.

Tout d’abord, on ne peut que se réjouir que l’on sorte (enfin) d’un débat technique et comptable sur l’aménagement du temps scolaire, pour entrer dans une véritable réflexion éducative globale. Tel est bien entendu le sens de la refondation, mais les blocages des conservateurs de toute part ajoutés aux véritables difficultés rencontrées à certains endroits, avaient presque failli le faire oublier.

Ensuite, il est normal que l’accompagnement financier de l’Etat -n’en déplaise à l’Association des maires de grandes villes de France, qui, dans un communiqué du 31 octobre 2014, s’est réjouie de l’adoption par les députés du maintien du fonds d’amorçage pour l’année scolaire 2015-2016″, mais « s’interroge sur la nécessité de conditionner l’attribution de l’aide à l’établissement d’un PEDT, quand bien même cet outil est plébiscité par les maires de grandes villes, dans la mesure où les communes ne peuvent être tenues responsables d’une réforme décidée par l’État et qui pèse lourd tant en termes financiers qu’en termes de réorganisation et de renégociation des contrats de travail »- corresponde à une volonté de produire du « mieux éducatif ». Celui-ci nécessite bien entendu un allégement de la journée scolaire et un meilleur étalement sur la semaine. Mais il demande aussi une approche cohérente des différents temps et des nombreuses activités éducatives que vivent les enfants en dehors de l’Ecole.

Enfin comme le relève Vanik Berberian (Modem), président de l’Association des maires ruraux de France, cité par le Journal de l’Animation, lier le fonds d’amorçage à la signature d’un PEDT est « plutôt une bonne chose », puisque cela « oblige à mener une réflexion qualitative sur les activités périscolaires et à ne pas faire de garderie ».

 

Les risques de la simplification et de la précipitation

Tous les acteurs concernés et responsables portent donc plutôt une appréciation positive sur le développement des PEDT. Mais beaucoup craignent sa lourdeur et sa complexité. L’Etat s’est donc engagé à des simplifications.  Et c’est là que des craintes sont permises.

En effet, une circulaire, portée par le Ministère de l’Education nationale, devrait rapidement être publiée – au plus tard pour le salon des Maires (du 25 au 27 novembre prochain). Le contenu n’en est pas encore connu. Il ne faudrait pas qu’il rende la démarche si insipide que tout son sens en serait perdu.

Qu’elle sera la place et le rôle des services de « jeunesse et sports » dans l’accompagnement et le suivi des projets ? Car si l’Education nationale a toute compétence sur le domaine scolaire, il n’en va pas de même sur les temps et les activités éducatives en dehors de l’Ecole. L’aide demandée par les maires, nécessite de la disponibilité et des savoir-faire que possèdent les conseillers d’éducation populaire. Et un travail renforcé avec les IEN est plus qu’indispensable pour une approche constructive des projets éducatifs sur les territoires.

De même, il ne faudrait pas que cette obligation se transforme en une urgence administrative. La construction d’une culture commune, de projets partagés, d’actions communes nécessitent du temps. Il y a souvent un écart entre ce qui peut être couché sur le papier d’un dossier et la réalité des mises en œuvre sur le terrain, de leurs nécessaires réajustements et utiles évolutions. C’est cette démarche dans la durée qu’il convient de privilégier et d’accompagner.

Oui donc au développement des PEDT dont l’UNSA Education souhaitait la généralisation. Mais oui à des PEDT réfléchis dans la cohérence et la coopération de tous les acteurs éducatifs, pensés de manière pérenne et évolutive, accompagnés dans le respect des objectifs et des enjeux éducatifs, culturels citoyens que la nation se fixe pour les enfants et les jeunes.

Oui à des PEDT qui participent à la refondation de l’Education.