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COP 30 : agir par l’éducation face au dérèglement climatique et s’adapter

Alors que la COP 30 s’est ouverte au Brésil, la communauté internationale mesure une fois de plus l’ampleur du dérèglement climatique et l’urgence d’y répondre. Les engagements nécessaires pour limiter les émissions et protéger la biodiversité peinent encore à se concrétiser. Mais un levier demeure trop souvent sous-estimé : celui de l’éducation. Pour l’UNSA Éducation, il est clair que l’Éducation au Développement Durable, longtemps indispensable, ne suffit plus. Nous devons désormais promouvoir une véritable éducation au changement climatique, centrée sur la compréhension des effets déjà visibles et sur les capacités d’adaptation des citoyennes et citoyens.

Car le dérèglement climatique n’est plus une perspective abstraite : il bouleverse la biodiversité, modifie nos territoires et impacte déjà les conditions d’études et de travail. Épisodes de chaleur extrême, bâtiments inadaptés, événements climatiques perturbant la continuité des apprentissages, montée des risques sanitaires… Les personnels comme les enfants, les adolescent·es et les étudiant·es vivent ces transformations au quotidien. Il devient donc essentiel que l’École et tous les lieux d’éducation et de formation préparent chacun à comprendre ces phénomènes, à agir et à s’adapter.

Ainsi, Eric Guyliardi, océanologue, président de Office for Climate Education, auditionné par une commission spécialisée du CSE (Conseil Supérieur de l’Éducation) précise que : « Si la France fait de l’éducation au développement durable depuis très longtemps, avec beaucoup de choses assez admirables, aujourd’hui on parle de plus en plus d’éducation au climat ou à la biodiversité. En fait, si on regarde un peu la littérature scientifique au niveau international, l’EDD se traduit dans les faits, très concrètement, par le tri des déchets ou aller regarder une mare dans la cour ou à côté, souvent en des termes pour sauver la planète.

En fait, l’éducation au changement climatique ou à la biodiversité doit permettre de comprendre la complexité, de se projeter positivement, d’agir collectivement – donc une vision systémique. Cela a aussi l’intérêt d’avoir un lien plus direct avec un certain nombre de disciplines, et pas seulement les SVT. »

La COP 30 rappelle que les décisions politiques seront déterminantes, mais elles ne porteront pleinement leurs fruits que si les sociétés sont prêtes à accompagner ces mutations.

 Comme le rappelle Stefania Giannini, la directrice générale adjointe pour l’éducation à l’UNESCO,: « L’éducation est l’action d’adaptation au changement climatique la plus transformatrice. »

L’éducation doit donner à toutes et tous les clés pour appréhender les conséquences du réchauffement, pour protéger la biodiversité, mais aussi pour développer des compétences permettant d’affronter collectivement les défis à venir.

Les enfants et les jeunes, eux, ne s’y trompent pas : ils attendent du système éducatif une prise en compte plus ambitieuse de ces enjeux. Ils expriment un besoin fort de compréhension, de repères et de perspectives. Face à l’écoanxiété qui grandit, le système éducatif a un rôle majeur : fournir des connaissances fiables, développer l’esprit critique, mais aussi offrir des espaces où élaborer des solutions et retrouver du pouvoir d’agir.

Pour l’UNSA Éducation, préparer l’avenir implique une stratégie éducative claire : former les élèves au changement climatique, soutenir les équipes professionnelles, adapter les écoles, les établissements, les universités, et faire de l’éducation un pilier des politiques climatiques internationales comme nationales. La COP 30 doit être l’occasion de rappeler que sans une éducation ambitieuse, inclusive et tournée vers l’avenir, aucune transition juste n’est possible.

 

Image by Enrique from Pixabay

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