Confinement au quotidien : qui passe l’aspirateur ?

«T’as pas préparé à manger ? J’ai une visio à 13h ! »

Ce dialogue imaginé vous est peut être familier ?

Si depuis une vingtaine d’années le partage des tâches domestiques au sein des couples est plus équilibré il n’en demeure pas moins très inégalitaire. D’après l’INSEE, le partage des tâches ménagères et parentales est encore différent puisque les femmes y consacrent quotidiennement 4 heures et les hommes moitié moins.

La quantité de charge mentale et sa répartition au sein des couples sont également très différentes.

Ainsi, la période actuelle de crise a-t-elle rebattue les cartes ? Posons la question simplement : cette période de confinement aura-t-elle été bénéfique pour amoindrir les inégalités femmes-hommes au sein du foyer ?

D’après une étude de Harris interactive, le constat est plutôt mitigé et pour cause.
À l’expression bien connue « métro-boulot-dodo » a fait place pour beaucoup de femmes durant cette crise sanitaire un autre triptyque, tout autant répétitif, « devoirs-cuisine-ménage ».

En effet, avec le confinement est apparu un surcroit des tâches ménagères et parentales. Celles-ci tendent à peser davantage sur les femmes qui sont pourtant tout autant que leur conjoint, elles aussi en télétravail.
La configuration du foyer joue un rôle primordial : plus la sphère familiale est élargie, plus les femmes subissent cette augmentation de travail.
Mais pour les familles monoparentales, le constat n’est pas meilleur car celles-ci sont majoritairement des femmes confinées seules avec leurs enfants. 35 % d’entre elles vivent en temps normal en dessous du seuil de pauvreté et la crise sanitaire n’a fait que fragiliser leur situation.

Auparavant, l’activité professionnelle servait d’excuse à beaucoup d’hommes pour ne pas prendre part aux tâches ménagères.
Mais la situation actuelle, permettant a priori plus de disponibilités, n’a pas entrainé d’évolution.
Ceci illustre bien que les inégalités sont ancrées profondément dans les mentalités et les pratiques.

Pour l’UNSA Éducation, l’éducation a un rôle prépondérant dans les schémas de genre. En effet, nous ne cesserons de le répéter, les stéréotypes de sexe sont tenaces et nécessitent d’être déconstruits dès le plus jeune âge afin de changer les mentalités. L’égalité femmes-hommes au travail et dans la vie quotidienne doit être l’horizon du monde d’après.

Pour aller plus loin :

-« Et si on en finissait avec la ménagère ? » de François Fatoux, éditions Belin, 2014, collection Égale à égal, ancien membre du Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes.

Playlist Égalité femmes-hommes de la chaîne YouTube Unsa Éducation

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Ce dialogue imaginé vous est peut être familier ?

Si depuis une vingtaine d’années le partage des tâches domestiques au sein des couples est plus équilibré il n’en demeure pas moins très inégalitaire. D’après l’INSEE, le partage des tâches ménagères et parentales est encore différent puisque les femmes y consacrent quotidiennement 4 heures et les hommes moitié moins.

La quantité de charge mentale et sa répartition au sein des couples sont également très différentes.

Ainsi, la période actuelle de crise a-t-elle rebattue les cartes ? Posons la question simplement : cette période de confinement aura-t-elle été bénéfique pour amoindrir les inégalités femmes-hommes au sein du foyer ?

D’après une étude de Harris interactive, le constat est plutôt mitigé et pour cause.
À l’expression bien connue « métro-boulot-dodo » a fait place pour beaucoup de femmes durant cette crise sanitaire un autre triptyque, tout autant répétitif, « devoirs-cuisine-ménage ».

En effet, avec le confinement est apparu un surcroit des tâches ménagères et parentales. Celles-ci tendent à peser davantage sur les femmes qui sont pourtant tout autant que leur conjoint, elles aussi en télétravail.
La configuration du foyer joue un rôle primordial : plus la sphère familiale est élargie, plus les femmes subissent cette augmentation de travail.
Mais pour les familles monoparentales, le constat n’est pas meilleur car celles-ci sont majoritairement des femmes confinées seules avec leurs enfants. 35 % d’entre elles vivent en temps normal en dessous du seuil de pauvreté et la crise sanitaire n’a fait que fragiliser leur situation.

Auparavant, l’activité professionnelle servait d’excuse à beaucoup d’hommes pour ne pas prendre part aux tâches ménagères.
Mais la situation actuelle, permettant a priori plus de disponibilités, n’a pas entrainé d’évolution.
Ceci illustre bien que les inégalités sont ancrées profondément dans les mentalités et les pratiques.

Pour l’UNSA Éducation, l’éducation a un rôle prépondérant dans les schémas de genre. En effet, nous ne cesserons de le répéter, les stéréotypes de sexe sont tenaces et nécessitent d’être déconstruits dès le plus jeune âge afin de changer les mentalités. L’égalité femmes-hommes au travail et dans la vie quotidienne doit être l’horizon du monde d’après.

Pour aller plus loin :

-« Et si on en finissait avec la ménagère ? » de François Fatoux, éditions Belin, 2014, collection Égale à égal, ancien membre du Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes.

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