Confinées, les affaires restent les affaires

La période de confinement est l’occasion pour les enseignants de recevoir dans leur messagerie pléthore d’offres alléchantes de la part des éditeurs pour assurer la continuité pédagogique. Alléchantes car présentées comme gratuites, qu’il s’agisse de manuels, de jeux scolaires en ligne, de livres et cahiers numériques interactifs, etc. A vrai dire, aussi « branché » ou « connecté » soit-il, l’enseignant s’en trouve vite étonné – épaté ou écoeuré, c’est selon – car submergé par cette vague bienfaitrice, ou plutôt se déclarant comme telle de par son caractère de gratuité, en matière de solutions pédagogiques à distance.

Mais la réalité est moins rose car l’offre virtuelle proposée devient vite payante dès qu’on veut s’émanciper du domaine public (littérature) ou approfondir une question de math ou de physique même si, il est vrai, de-ci de-là, de toutes petites niches de rabais font entorse à l’offre commerciale classique pour susciter d’éventuels achats en ligne.

Il est donc une bonne opportunité pour les éditeurs de contenus numériques qui fourmillent sur la toile que ce confinement pour clamer leur existence à ceux qui ne les auraient pas encore vus sur leur écran et les attirer dans les rets de leur offre virtuelle dont on ne sait plus toujours très bien lire les contours dans un paysage du télé-enseignement surchargé. Confinées ou non, les affaires restent les affaires, ce qui peut s’admettre du point de vue des entreprises éditrices qui développent leurs produits sur leurs propres investissements. Sauf qu’avec une telle prodigalité et de cette manière quelque peu trompeuse, l’offre d’aide à l’enseignant ressemble vite à une offre empoisonnée, détourne plus qu’elle n’engage celui qui voulait consacrer un peu de sa bonne volonté à s’engager ou à parfaire sa révolution numérique.

Ainsi, l’outil facilitateur des nouveaux usages montre qu’il peut devenir un outil repoussoir, provoquer un sentiment de répulsion augmenté par la complexité de le déployer avec ergonomie et équité pour tous les élèves. A l’UNSA, à l’heure du virus qui nous sape la santé et le moral, et savonne la planche de nos libertés physiques élémentaires, nous pointons régulièrement du doigt la fracture numérique qui s’est ainsi accentuée ces deux derniers mois, en même temps que le décrochage d’élèves en grande difficulté sociale ; et nous estimons que ces cicatrices seront bien plus longues à panser que ces deux mois d’incubation du Coronavirus par le corps éducatif.

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La période de confinement est l’occasion pour les enseignants de recevoir dans leur messagerie pléthore d’offres alléchantes de la part des éditeurs pour assurer la continuité pédagogique. Alléchantes car présentées comme gratuites, qu’il s’agisse de manuels, de jeux scolaires en ligne, de livres et cahiers numériques interactifs, etc. A vrai dire, aussi « branché » ou « connecté » soit-il, l’enseignant s’en trouve vite étonné – épaté ou écoeuré, c’est selon – car submergé par cette vague bienfaitrice, ou plutôt se déclarant comme telle de par son caractère de gratuité, en matière de solutions pédagogiques à distance.

Mais la réalité est moins rose car l’offre virtuelle proposée devient vite payante dès qu’on veut s’émanciper du domaine public (littérature) ou approfondir une question de math ou de physique même si, il est vrai, de-ci de-là, de toutes petites niches de rabais font entorse à l’offre commerciale classique pour susciter d’éventuels achats en ligne.

Il est donc une bonne opportunité pour les éditeurs de contenus numériques qui fourmillent sur la toile que ce confinement pour clamer leur existence à ceux qui ne les auraient pas encore vus sur leur écran et les attirer dans les rets de leur offre virtuelle dont on ne sait plus toujours très bien lire les contours dans un paysage du télé-enseignement surchargé. Confinées ou non, les affaires restent les affaires, ce qui peut s’admettre du point de vue des entreprises éditrices qui développent leurs produits sur leurs propres investissements. Sauf qu’avec une telle prodigalité et de cette manière quelque peu trompeuse, l’offre d’aide à l’enseignant ressemble vite à une offre empoisonnée, détourne plus qu’elle n’engage celui qui voulait consacrer un peu de sa bonne volonté à s’engager ou à parfaire sa révolution numérique.

Ainsi, l’outil facilitateur des nouveaux usages montre qu’il peut devenir un outil repoussoir, provoquer un sentiment de répulsion augmenté par la complexité de le déployer avec ergonomie et équité pour tous les élèves. A l’UNSA, à l’heure du virus qui nous sape la santé et le moral, et savonne la planche de nos libertés physiques élémentaires, nous pointons régulièrement du doigt la fracture numérique qui s’est ainsi accentuée ces deux derniers mois, en même temps que le décrochage d’élèves en grande difficulté sociale ; et nous estimons que ces cicatrices seront bien plus longues à panser que ces deux mois d’incubation du Coronavirus par le corps éducatif.