Comprendre les engagements

Sandrine Nicourd, sociologue, nous a parlé de l’engagement au sens large (associatif, politique, syndical…) à l’occasion de l’assemblée générale du CRAP-Cahiers Pédagogiques.

Comprendre les engagements aujourd’hui n’est pas simple… même si ces derniers ne se réduisent pas au bénévolat, quelques chiffres :

– le bénévolat concerne 13 millions de personnes en France soit 28% des plus de 15 ans
– 4 associations sur 5 ne fonctionnent qu’avec des bénévoles
– 6 millions de personnes sont des bénévoles réguliers dont 1,5 millions pour plus de 6 heures par semaine

Le fonctionnement d’une association demande de plus en plus d’expertise d’où la “professionnalisation” des militants. On note une sur-représentation des hommes de plus de 40 ans issus de milieux “protégés”, instruits, actifs, de professions intermédiaires ou supérieures. De plus les femmes sont le plus souvent écartées des positions de pouvoir.

S’engager est à la fois un héritage et un travail, Sandrine Nicourd dégage 4 registres de sens pour éclairer l’engagement :

– sens pour soi
– sens pour d’autres
– sens avec d’autres
– sens dans une époque
 

Le sens pour soi s’inscrit dans des continuités biographiques et histoires familiales, le sens pour les autres est une affaire de valeurs, d’utilité sociale et de reconnaissances, le sens avec les autres renvoie aux lien entre les bénévoles, aux modes d’organisation et de régulations, aux relations de pouvoir et aux sociabilités. Enfin le sens dans une époque est l’inscription dans l’air du temps qui valorise aujourd’hui le pragmatisme, le concret et l’efficace.

On peut utiliser ces 4 sens pour faire un retour sur ses propres engagements, un engagement menant à d’autres et ceux-ci changeant quand on change de cycle de vie.

Sandrine Nicourd a pointé la dérive fréquente du “militantisme de la subvention” et le fait qu’aujourd’hui beaucoup de militants oublient le but de l’association tellement ils sont focalisés sur sa survie…

Enfin elle a évoqué les risques que prennent les militants et préconisé une observation des gens qui s’engagent pour vérifier que le bilan engagement/reconnaissance soit positif. Cela peut être par exemple un des rôles du président de l’association.

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Sandrine Nicourd, sociologue, nous a parlé de l’engagement au sens large (associatif, politique, syndical…) à l’occasion de l’assemblée générale du CRAP-Cahiers Pédagogiques.

Comprendre les engagements aujourd’hui n’est pas simple… même si ces derniers ne se réduisent pas au bénévolat, quelques chiffres :

– le bénévolat concerne 13 millions de personnes en France soit 28% des plus de 15 ans
– 4 associations sur 5 ne fonctionnent qu’avec des bénévoles
– 6 millions de personnes sont des bénévoles réguliers dont 1,5 millions pour plus de 6 heures par semaine

Le fonctionnement d’une association demande de plus en plus d’expertise d’où la “professionnalisation” des militants. On note une sur-représentation des hommes de plus de 40 ans issus de milieux “protégés”, instruits, actifs, de professions intermédiaires ou supérieures. De plus les femmes sont le plus souvent écartées des positions de pouvoir.

S’engager est à la fois un héritage et un travail, Sandrine Nicourd dégage 4 registres de sens pour éclairer l’engagement :

– sens pour soi
– sens pour d’autres
– sens avec d’autres
– sens dans une époque
 

Le sens pour soi s’inscrit dans des continuités biographiques et histoires familiales, le sens pour les autres est une affaire de valeurs, d’utilité sociale et de reconnaissances, le sens avec les autres renvoie aux lien entre les bénévoles, aux modes d’organisation et de régulations, aux relations de pouvoir et aux sociabilités. Enfin le sens dans une époque est l’inscription dans l’air du temps qui valorise aujourd’hui le pragmatisme, le concret et l’efficace.

On peut utiliser ces 4 sens pour faire un retour sur ses propres engagements, un engagement menant à d’autres et ceux-ci changeant quand on change de cycle de vie.

Sandrine Nicourd a pointé la dérive fréquente du “militantisme de la subvention” et le fait qu’aujourd’hui beaucoup de militants oublient le but de l’association tellement ils sont focalisés sur sa survie…

Enfin elle a évoqué les risques que prennent les militants et préconisé une observation des gens qui s’engagent pour vérifier que le bilan engagement/reconnaissance soit positif. Cela peut être par exemple un des rôles du président de l’association.