Nos expressions

CHSCTMEN : l’UNSA Education pointe le décalage installé entre une chaîne de décisions et des professionnels sous tension

CHSCTMEN extraordinaire du 10 février 2021 : déclaration liminaire

Déclaration liminaire – CHSCT MEN du 10 février 2021

Mesdames, Messieurs,

L’UNSA Éducation débute ce CHSCT MEN extraordinaire en remerciant la DGRH d’avoir convoqué ce dernier pour un indispensable point sur la situation sanitaire. Notre dernière instance traitant du sujet remonte au 10 novembre alors que la situation n’a cessé d’évoluer depuis.

Nous apprécions l’engagement et la tenue effective de points sanitaires réguliers avec le cabinet du ministre, dont l’objectif est essentiellement une mise à niveau de l’évolution de l’épidémie au sein de notre École parfois assorties des mesures envisagées.

Mais ces points ne peuvent se substituer aux temps de travail et de questionnement que le CHSCT représente, au niveau national comme local d’ailleurs. L’évolution permanente du cadre sanitaire engendre nombre de questions que seul l’espace du CHSCT permet de poser correctement et où l’on doit pouvoir trouver des réponses.

L’UNSA Éducation s’appliquera au cours de ce CHSCT MEN à questionner sur l’évolution des consignes pour en obtenir une meilleure lecture et donc une meilleure appropriation, à mettre en exergue les points de tension à ne plus négliger et enfin à interroger sur les nécessaires perspectives à partager pour une anticipation la plus collective et la plus optimale possible de la période à venir.

Avant de développer l’ensemble de nos questions, nous tenons à alerter notre ministre sur le profond décalage qui s’est installé depuis des mois, et se creuse d’autant plus ces dernières semaines, entre une chaine de décisions et une profession sous tension.

Ces profonds décalages, je vais les illustrer en 4 points :

Entre les intentions de mettre en place le protocole le plus sécurisant possible et la réalité des moyens pour y parvenir, voire la réalité des consignes en territoires : ici le protocole est allégé sous prétexte de campagne de tests massifs, là on tarde à fermer le plus possible des écoles ou établissements à fort taux de cas confirmés faisant fi du cadre posé par les autorités sanitaires, ici encore, on limite le télétravail là où il peut et doit être généralisé

Entre la multiplicité des contraintes à respecter et la capacité à faire vivre l’École dans ces contraintes

Entre des questions auxquelles répond l’employeur à travers la FAQ et les questions réelles qui se posent quotidiennement aux personnels et aux familles : les dernières mises de la FAQ, par leur degré d’expertise médicale et leur référence à des responsabilités autres que celle de la grande majorité des personnels de l’Éducation nationale, n’apportent que peu de réponses aux vrais problématiques du terrain voire sèment le trouble quant aux nombreuses réponses que les personnels s’imaginent devoir maîtriser

Entre le rythme incessant des évolutions du cadre sanitaire et la capacité des personnels à tenir ce rythme

Pour l’UNSA Éducation, ces décalages sont dus à une absence de traduction viable entre une volonté légitime de répondre aux exigences des autorités de santé et l’inadaptation de notre système éducatif à pouvoir répondre à ces exigences.


Mais surtout, ces décalages signes de décrochage entre l’employeur et la profession, sont sources de tensions dommageables. Ils créent chez les personnels un sentiment de méconnaissance de l’employeur des difficultés du quotidien pour « faire école » avec la crise, d’éloignement de la réalité des besoins et par conséquent d’abandon de la profession.

L’UNSA Éducation salue la volonté du ministère de tout mettre en œuvre pour garder notre Ecole ouverte. L’UNSA Éducation continue et continuera  de prendre sa part de responsabilité dans cette ambition.

A ce titre, elle demande :

  • Des consignes claires, adaptées au métier et non successives qui ne se limitent pas à une mise à jour perpétuelle d’une FAQ mais qui s’adressent directement aux personnels
  • Une réflexion sur des marges possibles dans la diminution des jauges d’élèves présents avec de l’hybridation en collège par exemple pour pouvoir respecter le protocole et la distanciation en particulier à la cantine
  • Plus de moyens en matière de recrutements pour soutenir les dispositifs de remplacement mis à mal, et pour soulager certains personnels, comme les directeurs d’école, dont de nouvelles tâches naissent au gré de l’évolution du protocole
  • Des consignes visant une meilleure gestion du remplacement dont les dysfonctionnements sont sources de propagation du virus alors même qu’elle devrait en rechercher la limitation
  • Une meilleure gestion des fermetures de classes, d’écoles et d’établissements : il faut que les mécanismes de fermeture soient appliqués et clarifiés
  • Une meilleure priorisation des sites de tests : les tests sur les clusters fonctionnent à peu près mais les tests aléatoires ne recueillent qu’un très faible assentiment, voire ne sont pas communiqués dans les temps aux personnels concernés alors qu’ils mobilisent parfois inutilement des moyens humains qui pourraient accompagner les élèves en difficulté ou contribuer au « contact tracing »
  • Des chiffres et des études plus précises

Nous aurons l’occasion de revenir plus en détails sur certains de ces points lors de nos questions en séance.

Enfin, l’UNSA Éducation souhaite que soit échangées lors de cette instance les perspectives envisagées par l’employeur pour les semaines voire les mois à venir. Si l’évolution amène à des décisions plus radicales et qu’un scenario de suspension de l’accueil en présentiel devient inévitable avec le développement des variants alors il faudra qu’il ait été anticipé et qu’on envisage dès maintenant tous les aspects et les conséquences sur la continuité pédagogique, les examens, l’accueil des personnels prioritaires, avec des consignes claires.

Intervention d’Élisabeth Allain-Moreno pour l’UNSA Éducation

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

Déclaration liminaire – CHSCT MEN du 10 février 2021

Mesdames, Messieurs,

L’UNSA Éducation débute ce CHSCT MEN extraordinaire en remerciant la DGRH d’avoir convoqué ce dernier pour un indispensable point sur la situation sanitaire. Notre dernière instance traitant du sujet remonte au 10 novembre alors que la situation n’a cessé d’évoluer depuis.

Nous apprécions l’engagement et la tenue effective de points sanitaires réguliers avec le cabinet du ministre, dont l’objectif est essentiellement une mise à niveau de l’évolution de l’épidémie au sein de notre École parfois assorties des mesures envisagées.

Mais ces points ne peuvent se substituer aux temps de travail et de questionnement que le CHSCT représente, au niveau national comme local d’ailleurs. L’évolution permanente du cadre sanitaire engendre nombre de questions que seul l’espace du CHSCT permet de poser correctement et où l’on doit pouvoir trouver des réponses.

L’UNSA Éducation s’appliquera au cours de ce CHSCT MEN à questionner sur l’évolution des consignes pour en obtenir une meilleure lecture et donc une meilleure appropriation, à mettre en exergue les points de tension à ne plus négliger et enfin à interroger sur les nécessaires perspectives à partager pour une anticipation la plus collective et la plus optimale possible de la période à venir.

Avant de développer l’ensemble de nos questions, nous tenons à alerter notre ministre sur le profond décalage qui s’est installé depuis des mois, et se creuse d’autant plus ces dernières semaines, entre une chaine de décisions et une profession sous tension.

Ces profonds décalages, je vais les illustrer en 4 points :

Entre les intentions de mettre en place le protocole le plus sécurisant possible et la réalité des moyens pour y parvenir, voire la réalité des consignes en territoires : ici le protocole est allégé sous prétexte de campagne de tests massifs, là on tarde à fermer le plus possible des écoles ou établissements à fort taux de cas confirmés faisant fi du cadre posé par les autorités sanitaires, ici encore, on limite le télétravail là où il peut et doit être généralisé

Entre la multiplicité des contraintes à respecter et la capacité à faire vivre l’École dans ces contraintes

Entre des questions auxquelles répond l’employeur à travers la FAQ et les questions réelles qui se posent quotidiennement aux personnels et aux familles : les dernières mises de la FAQ, par leur degré d’expertise médicale et leur référence à des responsabilités autres que celle de la grande majorité des personnels de l’Éducation nationale, n’apportent que peu de réponses aux vrais problématiques du terrain voire sèment le trouble quant aux nombreuses réponses que les personnels s’imaginent devoir maîtriser

Entre le rythme incessant des évolutions du cadre sanitaire et la capacité des personnels à tenir ce rythme

Pour l’UNSA Éducation, ces décalages sont dus à une absence de traduction viable entre une volonté légitime de répondre aux exigences des autorités de santé et l’inadaptation de notre système éducatif à pouvoir répondre à ces exigences.


Mais surtout, ces décalages signes de décrochage entre l’employeur et la profession, sont sources de tensions dommageables. Ils créent chez les personnels un sentiment de méconnaissance de l’employeur des difficultés du quotidien pour « faire école » avec la crise, d’éloignement de la réalité des besoins et par conséquent d’abandon de la profession.

L’UNSA Éducation salue la volonté du ministère de tout mettre en œuvre pour garder notre Ecole ouverte. L’UNSA Éducation continue et continuera  de prendre sa part de responsabilité dans cette ambition.

A ce titre, elle demande :

Nous aurons l’occasion de revenir plus en détails sur certains de ces points lors de nos questions en séance.

Enfin, l’UNSA Éducation souhaite que soit échangées lors de cette instance les perspectives envisagées par l’employeur pour les semaines voire les mois à venir. Si l’évolution amène à des décisions plus radicales et qu’un scenario de suspension de l’accueil en présentiel devient inévitable avec le développement des variants alors il faudra qu’il ait été anticipé et qu’on envisage dès maintenant tous les aspects et les conséquences sur la continuité pédagogique, les examens, l’accueil des personnels prioritaires, avec des consignes claires.

Intervention d’Élisabeth Allain-Moreno pour l’UNSA Éducation