Cher Père Noël…
Notre Éducation va mal… Non seulement, notre École n’arrive pas à combler les déficits avec lesquels certains enfants ou jeunes lui arrivent. Pire ! Elle creuse les écarts…rendant encore meilleurs les bons élèves et mettant davantage en échec ceux qui ont déjà des difficultés.
Ne va pas croire que tout cela serait la faute exclusive des enseignants et des personnels de l’Éducation. Non, malgré leur bonne volonté et l’investissement réel de la plupart, ils sont à la peine. L’échec des enfants ne fait plaisir à personne. Surtout pas à eux. Mais, ils sont si démunis. Ils manquent de formation pédagogique. De méthodes pour travailler ensemble. D’impulsion pour construire des projets éducatifs avec le hors scolaire. De soutien lorsqu’ils voudraient innover. De reconnaissance pour tout le travail accompli.
Au moindre soupçon d’évolution, certains leur agitent les risques de perte de leur autonomie pédagogique, de mise sous tutelle, de décentralisation… Et les invitent à ne rien changer. Les réformes – bonnes ou mauvaises, d’ailleurs- se cassent le nez sur cette inertie.
Et notre Éducation va mal…
Alors comme c’est la période de t’écrire, j’ai pensé te transmettre ma liste de tout ce qu’il faudrait faire pour transformer notre Éducation.
Seulement voilà, cher Père Noël,
…il y a longtemps que j’ai cessé de croire en toi.
Longtemps que j’ai cessé de croire qu’il suffit de demander et d’attendre la solution toute faite au fond de ses chaussons. Longtemps que j’ai cessé de croire au grand soir et au matin radieux, même guidé par un bonhomme en rouge. Longtemps que je sais que la hotte ne sera remplie que de ce que nous aurons réussi à y faire déposer.
Pour que la réussite de chaque enfant, de chaque jeune devienne le cœur de notre ambition éducative, il faudra encore beaucoup de travail, de persuasion, de moyens et de bonne volonté. Il se passera, certainement, plusieurs hivers avant de voir ce renouveau démocratique et humaniste. Mais déjà les réformes vont dans le bon sens.
Alors, si finalement tu venais à passer dans les nuits prochaines, dépose pour chaque éducateur le courage d’agir, la volonté de s’engager pour faire changer les choses, la conviction qu’il n’y a pas de fatalité et que son action sera utile. Ajoute leur l’adresse où ils pourront nous rejoindre (et éventuellement se syndiquer, on ne sait jamais !!!).
Ensemble, avec eux,
nous nous chargerons de refonder l’Éducation.