Changez de cap, une exigence, une urgence Mr le Ministre

Face à la détresse grandissante des personnels de l’Éducation nationale, l’UNSA Éducation interpelle fermement le ministre : perte de sens, manque de moyens, dévalorisation et décisions politiques opportunistes plongent toute la communauté éducative dans la lassitude et la colère. À l’heure où l’école de la République vacille, l’UNSA Education exige un véritable changement de cap, des mesures concrètes et des moyens pour redonner confiance et dignité à celles et ceux qui font vivre l’École au quotidien. Découvrons pourquoi l’heure n’est plus aux discours, mais à l’action notamment en termes de revalorisation des rémunérations.

Monsieur le Ministre, 

Notre système éducatif va mal. Et ce constat, nous le faisons une fois encore ici, sans détour. Les personnels du ministère de l’Éducation nationale que nous représentons, comme les usagers du service public, souffrent. Ils subissent, chaque jour, les conséquences d’un système incapable d’évoluer pour répondre aux défis d’aujourd’hui. 

Les personnels, ce sont eux qui tiennent à bout de bras l’école de la République, mais les choix politiques, depuis des années, fragilisent nos missions, déstabilisent nos métiers et sapent le sens même du service public d’éducation. Le mépris de l’Etat en matière de rémunération a conduit à des pertes de pouvoir d’achat sans précédent, une dévalorisation symbolique de nos métiers, délibérément conduite par notre employeur qui préfère financer les entreprises du privé que rémunérer ses propres agents.  

A l’UNSA Education, nous ne voulons plus de réformes improvisées, idéologiques, qui bouleversent l’organisation, les pratiques professionnelles de chacun et de chacune, sans concertation, au gré des changements de ministres ou des effets d’annonce. Nous voulons une politique éducative durable, cohérente, et surtout portée par des interlocuteurs stables et responsables. Changer d’orientation, de priorités, voire de discours tous les quatre matins au rythme des changements de ministres, c’est se condamner à l’impuissance à agir. 

Alors nous le répétons avec force : sans moyens budgétaires adaptés, il est illusoire de prétendre relever les défis de l’école publique. Le fonctionnement quotidien des services, des écoles et des établissements est aujourd’hui entravé par le manque de ressources humaines et financières. Quant à la rémunération des personnels, elle reste indigne de leur engagement et du rôle essentiel qu’ils jouent dans la construction de l’avenir du pays. 

L’État employeur doit cesser de se défausser. Assumer ses obligations, c’est reconnaître le travail accompli, garantir des conditions de travail décentes et investir massivement pour redonner sens et confiance à toute la communauté éducative. 

Mais au-delà des moyens, c’est aussi l’organisation du travail qu’il faut repenser. Les personnels étouffent sous une hiérarchie rigide, une bureaucratie pesante et des injonctions contradictoires. Cette machine administrative, devenue source de souffrance et d’inefficacité, empêche d’agir. Il faut en finir avec ces pratiques managériales qui fragilisent, perturbent ou brisent les collectifs de travail, voire les personnels eux-mêmes. 

Monsieur le Ministre, sans un changement profond de cap, notre système éducatif continuera à dériver, incapable de répondre aux enjeux de la société et aux besoins des élèves. Les personnels, eux, continueront à s’épuiser, à perdre confiance et à se sentir abandonnés. 

L’UNSA Éducation vous le dit clairement : il est temps d’entendre la colère, l’exaspération et la lassitude du terrain. Il est temps de sortir des effets de communication pour construire, enfin, une politique éducative publique à la hauteur des valeurs de la République et des ambitions que notre pays entend afficher pour sa jeunesse. 

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