CAP : un (vieux) diplôme professionnel qui a bien changé

Dans le cadre du bilan actuellement en cours des réformes des lycées, le ministère a souhaité consacrer le 18 janvier 2016 une séance au certificat d’aptitude professionnel (CAP). Ce diplôme n’a pas été directement touché par les dernières réformes, pourtant il a été impacté par la rénovation de la voie professionnelle qui a généralisé le cursus « bacs pro 3 ans ».

À sa création en 1919, le CAP avait pour objectif de former des ouvriers qualifiés dont avaient besoin les entreprises de l’époque. Les élèves y entraient à 13 ans (niveau 4ème actuel) pour une formation de trois ans. Jusqu’à une période relativement récente, le titulaire de CAP s’insérait très facilement sur le marché du travail. Il parvenait à se former tout au long de sa carrière pour progresser professionnellement. Il devenait souvent agent de maitrise ou même patron de PME. Il constituait ainsi une « aristocratie » dans le monde ouvrier.

Avec la crise de l’emploi, les évolutions des métiers, la mondialisation, il est devenu nécessaire dès les années 1970 d’élever le niveau de qualification des jeunes français, d’où la création des bacs techno, des BEP, des bacs pro, des BTS, des DUT, des licences pro. Pourtant subsistent encore en 2015 plus de 100 CAP différents dont certains concernent encore un public nombreux. Évidemment, les élèves ne sont plus les mêmes, les objectifs de ces formations ont changé et le contenu de certaines spécialités a sans doute besoin d’être retravaillé.

Les élèves ou apprentis scolarisés en CAP sont dorénavant des sortants de 3ème ; mais aussi beaucoup d’élèves issus de Segpa ou d’ULIS. Paradoxalement, certains CAP accueillent aussi des bacheliers ou même des diplômés du supérieur en recherche de formation professionnelle concrète. Dans certaines spécialités (cuisine par exemple), c’est aussi un diplôme prisé d’adultes en reconversion. Le CAP a donc des objectifs contradictoires : amener au niveau V des élèves en grandes difficultés scolaires, certifier des compétences professionnelles pointues et même préparer certains élèves à la poursuite d’étude en bac pro. Le challenge que doivent relever les équipes est nécessairement compliqué. Ajoutons que les CAP se préparent majoritairement par la voie de l’apprentissage (55,3 % des effectifs en 2013) dans des CFA qui ne dépendent pas de l’Éducation nationale : on comprend que le ministère ait du mal à y voir clair sur ce sujet et qu’un bilan sérieux doive être mené. L’UNSA Éducation a bien l’intention de participer à ce bilan et fera valoir ses propositions, que ce soit en matière de formation des enseignants, de contenu des formations de niveau V, de carte des formations professionnelles ou de poursuite d’étude vers le bac pro.

Sélectionnés pour vous
+ d’actualités nationales

Dans le cadre du bilan actuellement en cours des réformes des lycées, le ministère a souhaité consacrer le 18 janvier 2016 une séance au certificat d’aptitude professionnel (CAP). Ce diplôme n’a pas été directement touché par les dernières réformes, pourtant il a été impacté par la rénovation de la voie professionnelle qui a généralisé le cursus « bacs pro 3 ans ».

À sa création en 1919, le CAP avait pour objectif de former des ouvriers qualifiés dont avaient besoin les entreprises de l’époque. Les élèves y entraient à 13 ans (niveau 4ème actuel) pour une formation de trois ans. Jusqu’à une période relativement récente, le titulaire de CAP s’insérait très facilement sur le marché du travail. Il parvenait à se former tout au long de sa carrière pour progresser professionnellement. Il devenait souvent agent de maitrise ou même patron de PME. Il constituait ainsi une « aristocratie » dans le monde ouvrier.

Avec la crise de l’emploi, les évolutions des métiers, la mondialisation, il est devenu nécessaire dès les années 1970 d’élever le niveau de qualification des jeunes français, d’où la création des bacs techno, des BEP, des bacs pro, des BTS, des DUT, des licences pro. Pourtant subsistent encore en 2015 plus de 100 CAP différents dont certains concernent encore un public nombreux. Évidemment, les élèves ne sont plus les mêmes, les objectifs de ces formations ont changé et le contenu de certaines spécialités a sans doute besoin d’être retravaillé.

Les élèves ou apprentis scolarisés en CAP sont dorénavant des sortants de 3ème ; mais aussi beaucoup d’élèves issus de Segpa ou d’ULIS. Paradoxalement, certains CAP accueillent aussi des bacheliers ou même des diplômés du supérieur en recherche de formation professionnelle concrète. Dans certaines spécialités (cuisine par exemple), c’est aussi un diplôme prisé d’adultes en reconversion. Le CAP a donc des objectifs contradictoires : amener au niveau V des élèves en grandes difficultés scolaires, certifier des compétences professionnelles pointues et même préparer certains élèves à la poursuite d’étude en bac pro. Le challenge que doivent relever les équipes est nécessairement compliqué. Ajoutons que les CAP se préparent majoritairement par la voie de l’apprentissage (55,3 % des effectifs en 2013) dans des CFA qui ne dépendent pas de l’Éducation nationale : on comprend que le ministère ait du mal à y voir clair sur ce sujet et qu’un bilan sérieux doive être mené. L’UNSA Éducation a bien l’intention de participer à ce bilan et fera valoir ses propositions, que ce soit en matière de formation des enseignants, de contenu des formations de niveau V, de carte des formations professionnelles ou de poursuite d’étude vers le bac pro.