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Budget de l’enseignement supérieur et de la recherche : stop aux appels à projets pour tout !

La relation budgétaire entre l’État et les opérateurs de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR), avec en premier lieu les Universités, semble inexorablement s’installer dans un nouveau paradigme qui inquiète grandement l’UNSA Éducation. En effet, depuis la mise en place des programmes d’investissements d’avenir (PIA), et ensuite de France 2030, on assiste à un développement effréné du financement des établissements par appels à projets (AAP) au détriment d’une relation de confiance entre l’État et ses opérateurs.

Désormais, les établissements sont obligés de répondre à des AAP tous azimuts pour financer leurs missions statutaires. Des besoins fondamentaux et partagés par tous les établissements, comme peuvent l’être ceux de rénovation des bâtiments, de l’accompagnement des étudiant·e·s ou de la création de nouvelles formations ne peuvent plus, aujourd’hui, être couverts par la subvention pour charge de service public (SCSP). Or, répondre aux AAP consomme de la ressource et du temps avec le risque pour les établissements de ne rien obtenir. Travailler pour avoir la possibilité de travailler, tel semble être devenu le quotidien des personnels de l’ESR ! Aux étudiants et à la recherche d’en subir les conséquences ? 

Pour illustrer notre propos, on peut comparer les ordres de grandeurs de certaines des lignes budgétaires présentées dans le projet de loi de finance 2024 : l’accroissement du budget total du MESR serait de +818 M€ (en crédits de paiement) alors que l’unique l’AAP pour accompagner l’évolution des formations sur les “Compétences et métiers d’avenirs” porté par France 2030 et le SGPI (secrétariat général pour l’investissement) est doté de 700 M€ ! 

L’UNSA Éducation appelle à une prise de conscience et un changement de cap radical ! Il est temps à l’État, et au Président de la République en premier lieu, de faire confiance aux personnels et aux établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le Ministère de l’ESR doit reprendre la main sur le SGPI dans la gestion des investissements de ces opérateurs, les AAP doivent redevenir une portion congrue des fonds dont les établissements ont besoin et bien évidemment, l’État doit enfin comprendre qu’il doit investir dans la connaissance pour que la France ait un futur vivable. 

Qu’on nous fasse confiance et qu’on nous laisse faire notre travail !

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