Brun ou bleu marine, le FN n’est pas seulement dangereux, il est inefficace !

La présidente du FN poursuit le ripolinage de son parti et tente, couche après couche, de camoufler le brun sous le bleu marine. Cette opération cosmétique ne nous fera pas oublier ce que charrie, ce que capte et ce que porte comme valeurs ce parti né, il y a 40 ans, de la fusion des différents courants de l’extrême droite française. Quelle qu’en soit la couleur, l’emballage ne cachera jamais les relents nauséabonds que dégage l’idéologie du Front National.

Son axe central reste la préférence nationale qui, distillée habilement, ne cesse d’encourager et de faire prospérer la pensée xénophobe et raciste. De comptoir ou de salon, ordinaire ou théorisé, le racisme a, en effet, de profondes racines dans notre pays ; le FN en est beaucoup plus le catalyseur et le réceptacle qu’il n’en est l’initiateur. Des invasions « barbares » aux croisades, de Charles Martel à la guerre de cent ans, de l’Exposition coloniale à la guerre d’Algérie, la fabrique d’une histoire fantasmée faite d’ennemis intérieurs et extérieurs, de menaces sur l’intégrité nationale, d’une prétendue supériorité de la civilisation européenne, a façonné un socle de solides préjugés et stéréotypes qui seront longs à déconstruire.

L’École de la République, avec tous les acteurs éducatifs partageant ses valeurs, contribue à cette indispensable évolution des mentalités mais ce n’est pas suffisant. On ne naît pas humaniste, on le devient. On n’est pas humaniste seul, on le devient grâce aux autres, par le goût des autres. Il faut, pour cela, tourner le dos à ses propres peurs et cultiver l’amour des singularités qui font la richesse de l’Humanité. C’est donc une œuvre éducative de longue haleine qu’il nous faut poursuivre.

De longue haleine, car la force et la supériorité de la République sur les idéologies, sur les religions ou les totalitarismes, est qu’elle ne dit pas ce qu’il est bien ou mal de penser, elle dit ce qu’il est autorisé de dire ou de faire pour que le vivre ensemble soit possible. La nuance est de taille. L’idéal républicain cherche à convaincre, pas à imposer mais il offre un cadre pour garantir la paix civile. Un Français sur trois partage les valeurs du FN et si ce chiffre est amplifié par la crise, il s’en trouve parmi eux un nombre considérable qui pensent sincèrement que le rejet, voire la haine de l’autre, sont plus efficaces pour résoudre leurs problèmes.

C’est pourquoi la diabolisation des militants et la culpabilisation des électeurs du FN sont vouées à l’échec. Pour les militants progressistes, combattre le mouvement de la famille Le Pen exige d’abord de s’écarter du simplisme et des dérives populistes ; cela exige ausssi d’affronter la complexité en apportant des solutions et des perspectives plutôt qu’en se complaisant dans le militantisme de la plainte, de la rancœur et du repli sur soi. Être syndicaliste, c’est, même quand ça va mal, porter l’optimisme et être créateur d’espoir. Notre responsabilité de républicains est aujourd’hui de démontrer que les solutions de l’extrême droite sont à la fois dangereuses et inefficaces sur les plans économique, social, fiscal, éducatif comme sur ceux de la sécurité et des libertés.

L’UNSA Éducation participera, avec tous les républicains, aux actions permettant de contrer la progression des idées du Front National. Dans ce cadre, elle s’engage à doter les éducateurs et les citoyens d’argumentaires permettant de mener cette bataille de conviction. Prendre au sérieux la menace d’une prise du pouvoir d’une alliance national-populiste et l’empêcher, c’est à la fois ne rien céder sur nos valeurs, rappeler que le racisme n’est pas une opinion mais un délit. C’est aussi convaincre que la voie républicaine est non seulement la plus efficace mais qu’elle est la seule pouvant garantir à chacun toutes les sécurités, de la sécurité des biens et des personnes à la sécurité sociale.

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation

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La présidente du FN poursuit le ripolinage de son parti et tente, couche après couche, de camoufler le brun sous le bleu marine. Cette opération cosmétique ne nous fera pas oublier ce que charrie, ce que capte et ce que porte comme valeurs ce parti né, il y a 40 ans, de la fusion des différents courants de l’extrême droite française. Quelle qu’en soit la couleur, l’emballage ne cachera jamais les relents nauséabonds que dégage l’idéologie du Front National.

Son axe central reste la préférence nationale qui, distillée habilement, ne cesse d’encourager et de faire prospérer la pensée xénophobe et raciste. De comptoir ou de salon, ordinaire ou théorisé, le racisme a, en effet, de profondes racines dans notre pays ; le FN en est beaucoup plus le catalyseur et le réceptacle qu’il n’en est l’initiateur. Des invasions « barbares » aux croisades, de Charles Martel à la guerre de cent ans, de l’Exposition coloniale à la guerre d’Algérie, la fabrique d’une histoire fantasmée faite d’ennemis intérieurs et extérieurs, de menaces sur l’intégrité nationale, d’une prétendue supériorité de la civilisation européenne, a façonné un socle de solides préjugés et stéréotypes qui seront longs à déconstruire.

L’École de la République, avec tous les acteurs éducatifs partageant ses valeurs, contribue à cette indispensable évolution des mentalités mais ce n’est pas suffisant. On ne naît pas humaniste, on le devient. On n’est pas humaniste seul, on le devient grâce aux autres, par le goût des autres. Il faut, pour cela, tourner le dos à ses propres peurs et cultiver l’amour des singularités qui font la richesse de l’Humanité. C’est donc une œuvre éducative de longue haleine qu’il nous faut poursuivre.

De longue haleine, car la force et la supériorité de la République sur les idéologies, sur les religions ou les totalitarismes, est qu’elle ne dit pas ce qu’il est bien ou mal de penser, elle dit ce qu’il est autorisé de dire ou de faire pour que le vivre ensemble soit possible. La nuance est de taille. L’idéal républicain cherche à convaincre, pas à imposer mais il offre un cadre pour garantir la paix civile. Un Français sur trois partage les valeurs du FN et si ce chiffre est amplifié par la crise, il s’en trouve parmi eux un nombre considérable qui pensent sincèrement que le rejet, voire la haine de l’autre, sont plus efficaces pour résoudre leurs problèmes.

C’est pourquoi la diabolisation des militants et la culpabilisation des électeurs du FN sont vouées à l’échec. Pour les militants progressistes, combattre le mouvement de la famille Le Pen exige d’abord de s’écarter du simplisme et des dérives populistes ; cela exige ausssi d’affronter la complexité en apportant des solutions et des perspectives plutôt qu’en se complaisant dans le militantisme de la plainte, de la rancœur et du repli sur soi. Être syndicaliste, c’est, même quand ça va mal, porter l’optimisme et être créateur d’espoir. Notre responsabilité de républicains est aujourd’hui de démontrer que les solutions de l’extrême droite sont à la fois dangereuses et inefficaces sur les plans économique, social, fiscal, éducatif comme sur ceux de la sécurité et des libertés.

L’UNSA Éducation participera, avec tous les républicains, aux actions permettant de contrer la progression des idées du Front National. Dans ce cadre, elle s’engage à doter les éducateurs et les citoyens d’argumentaires permettant de mener cette bataille de conviction. Prendre au sérieux la menace d’une prise du pouvoir d’une alliance national-populiste et l’empêcher, c’est à la fois ne rien céder sur nos valeurs, rappeler que le racisme n’est pas une opinion mais un délit. C’est aussi convaincre que la voie républicaine est non seulement la plus efficace mais qu’elle est la seule pouvant garantir à chacun toutes les sécurités, de la sécurité des biens et des personnes à la sécurité sociale.

Laurent Escure
Secrétaire général de l’UNSA Éducation