Baccalauréat général 2023 : énièmes changements annoncés
Une énième réforme de la réforme qui pose question
La multiplication des modifications de cette réforme démontre à elle seule son impréparation et la précipitation dans sa mise en œuvre. Malgré de multiples alertes, les organisations syndicales, dont l’UNSA Éducation, n’ont que rarement été entendues et très tardivement. On est en droit de se demander si l’intérêt général a prévalu sur une logique purement comptable. Si on ne devait citer qu’un exemple, celui des mathématiques serait emblématique. -18% d’heures au lycée général : était-ce dû à la pénurie d’enseignants ou à l’intérêt supérieur des élèves ? En attendant, comme le souligne encore aujourd’hui la note de France Stratégie (et comme nous le dénoncions déjà ici), ce sont les plus défavorisés et les filles qui en payent le prix. Ils et elles sont moins représentés dans les filières scientifiques qui amènent par la suite à des métiers bien rémunérés.
Des épreuves de spécialités repoussées en juin
Il reste à connaître avec certitude les dates mais ce sera très certainement autour de la mi-juin. Si cette modification est présentée au Conseil supérieur de l’éducation (CSE) dans les semaines ou les mois à venir, il convient de dire qu’après le fiasco du troisième trimestre fantôme de l’an dernier, le statu quo était impensable. Néanmoins ce nouveau calendrier soulève d’autres questionnements. En effet, les épreuves de spécialité ne seraient plus prises en compte dans l’orientation et seul resterait le contrôle continu de première et de terminale. Or, même si cette situation était celle précédant la réforme, ce n’est en l’état pas satisfaisant. Les modalités d’évaluation sont beaucoup trop inégales d’un établissement, d’une discipline, d’une ou d’un enseignant à l’autre. D’autre part, la mention du lycée d’origine dans le dossier d’orientation prendra encore plus d’importance. Ces deux points sont une source d’inégalités qu’il faut corriger.
Moins de textes à préparer pour l’oral de français
C’était une revendication que le SE-Unsa, dans une intersyndicale enseignant.es, a régulièrement porté au CSE et au Comité de suivi de la réforme du bac. La diminution du nombre de textes de 20 à 16 pour l’oral de l’épreuve anticipée de français est une bonne chose. Nous attendons à présent que la définition des épreuves écrites de la série technologique soit elle aussi modifiée.
Retour des mathématiques dans le tronc commun pour tous
«La suppression des mathématiques fut une erreur, il faut avoir le courage de le reconnaître», Gabriel Attal. Enfin une parole claire qui rétablit qu’un baccalauréat général ne peut être appelé ainsi sans mathématiques. Mais que de temps perdu ! Il faut bien sûr se réjouir de ce retour en arrière même si, encore une fois, c’est insuffisant. Le volume horaire du tronc commun d’une heure et demi pour tous est un début de retour à la normale, pas une finalité. De plus, il faut rapidement revoir l’offre de formation en terminale car l’option maths complémentaire ne pourra convenir à tout le monde. Entre ceux qui auront suivi la spécialité maths en première et les autres, le grand écart est impossible.
Une épreuve de grand oral simplifiée
Concernant le Grand Oral, le SE-Unsa se félicite de la suppression des 5 minutes consacrées au lien entre les enseignements de spécialité choisis et le projet d’orientation qui semblait à tous très artificiel. Si évaluer les compétences orales (et donc se donner les moyens de les travailler avant) est une bonne chose, l’introduction de l’intelligence artificielle (tel ChatGPT) dévoie quelque peu les objectifs premiers de l’épreuve. L’UNSA Éducation insiste donc pour que l’épreuve n’excède pas 5 minutes de présentation du sujet choisi par l’élève, et 15 minutes pour un échange argumenté en direct pour évaluer les capacités argumentatives propres des candidat.es.