Au CSE l’UNSA Education demande un projet éducatif ambitieux, au-delà du symbolique
Jeudi 14 décembre était jour de réunion du Conseil supérieur de l’Education. Un moment fort de la communauté éducative et l’occasion pour l’UNSA Education de réagir aux annonces du Ministre et de réaffirmer ses priorités pour la réussite de chaque jeune.
Voici la déclaration, faite par Morgane Verviers, au nom de l’UNSA Education et de ses syndicats :
Monsieur le Ministre, Monsieur Le Directeur Général,
Mesdames et Messieurs.
L’UNSA Éducation a déjà eu l’occasion de le dire ici, plusieurs décisions, communications mettent à mal le discours officiel d’une politique voulant bâtir l’école de la confiance, et l’autonomie des équipes. C’est en CSE également, que nous avions précisé ne pas être adeptes des procès d’intention. Pourtant six mois après l’élection présidentielle, force est de constater que le bilan du 1er trimestre n’est pas satisfaisant.
Les annonces qui se succèdent sur un rythme effréné, tant sur le fond, que sur la forme, nous font craindre que nous sommes en train de passer à côté de l’essentiel, construire l’Ecole de demain.
L’Ecole de la République mérite un projet ambitieux qui va au-delà du symbolique.
Dans une société et un monde en plein mouvement, au-delà des défis économiques, numériques notre Institution doit également évoluer pour lutter contre une société à deux vitesses qui conduit à au repli sur soi. Nous devons construire une meilleure école pour faire vivre les valeurs de notre République et de sa cohésion sociale.
L’école ne peut pas tout, mais elle peut beaucoup. Tel était l’esprit de la Refondation, que celui de réaffirmer combien l’Ecole Républicaine est au cœur des enjeux de société. C’est pourquoi l’UNSA Éducation a soutenu cette loi mise en place pour répondre à une urgence sociale et démocratique, et qui reste le cadre de référence. C’est cet objectif qui mérite d’être prolongé, amélioré, accompagné en allant vers une école plus juste, inclusive, bienveillante et efficace.
Pour cela, la politique menée mérite de passer d’une logique quantitative à une logique qualitative. C’est ce que nous attendons des chantiers à venir. Que ce soit la réforme du bac et du lycée, celle de l’apprentissage, et de la transformation de la voie professionnelle, elles devront faire le pari de l’intelligence et de l’éducabilité de tous pour offrir à chacune et chacun les moyens de la réussite. Nous serons vigilants et exigeants pour que ces 3 chantiers particulièrement liés permettent d’élever le niveau de qualification par la construction des parcours choisis qui conduisent à l’émancipation individuelle et collective.
Nous sommes tous conscients que le système éducatif a de grandes responsabilités, et pour conclure je souhaite rappeler que ce sont les personnels qui ont quotidien les font vivre.
Personnels enseignants, d’encadrement, administratifs, professionnels sociaux et de santé, animateurs, chacun dans leur propre rôle assurent un partie de cette responsabilité collective.
« L’Ecole de demain » qu’il est temps de bâtir doit s’appuyer sur leurs compétences professionnelles en cessant de les infantiliser avec des injonctions successives et permanentes, en les reconnaissant, en leur offrant une formation initiale et un développement professionnel de qualité.
Monsieur le Ministre, Monsieur le Directeur, c’est aussi sur cette dimension que nous attirons votre attention. La réussite d’une politique ne peut se faire dans l’actuel décalage entre les annonces régulières et les faits, qui laisse les collègues au mieux dubitatifs mais surtout instaure de la méfiance et des inquiétudes. Elle réside dans la capacité à mobiliser toutes les énergies pour construire un cadre durable et si possible consensuel d’une école de la réussite. C’est à cette prise de responsabilité que nous vous appelons.