« Apprendre, c’est se déplacer »

Il me revient à l’esprit chaque fois que je croise un groupe d’enfants, de jeunes –et, pourquoi pas, d’adultes- sac au dos dans la rue ou dans une gare, durant ces semaines de fin d’année scolaire, les mots de Dominique Bucheton : apprendre c’est se déplacer.

Il me revient à l’esprit chaque fois que je croise un groupe d’enfants, de jeunes –et, pourquoi pas, d’adultes- sac au dos dans la rue ou dans une gare, durant ces semaines de fin d’année scolaire, les mots de Dominique Bucheton [in « Devenir l’auteur de sa parole », Dominique Bucheton, maître de conférences en Sciences de l’éducation, IUFM de Montpellier. Ministère de l’Education nationale – Direction de l’Enseignement scolaire – Eduscol Janvier 2002.] : apprendre c’est se déplacer.


Les dernières semaines de l’année scolaire sont en effet pour beaucoup l’occasion – même si d’autres périodes y sont également propices- de sortir des enceintes scolaires pour réaliser d’autres découvertes au cours de classes transplantées, voyages ou autres sorties. Moment de convivialité, manière d’apprendre à se connaître autrement, occasion pour construire d’autres relations, ces temps hors les murs n’en demeurent pas moins des temps éducatifs.


Marie-France Rachédi dans « Animation & Éducation » la revue de l’OCCE, écrivait en mai 2013 que « des tests rigoureux, comparant de jeunes élèves en situation d’apprentissage classique et des enfants faisant régulièrement l’école en milieu naturel, montrent que les seconds, à égalité de scolarisation, présentent des compétences plus développées en termes de sociabilité, créativité, cognition et une plus grande envie d’école. Plusieurs rapports de recherche, depuis 2004, viennent renforcer ces thèses. Ils exposent, en particulier, l’influence positive des travaux pratiques extérieurs sur les apprentissages disciplinaires : ils favorisent la rétention des connaissances et renforcent les liens entre les dimensions affective et cognitive de l’apprentissage.
Les sorties en milieu naturel , les voyages scolaires… augmentent la motivation et le sentiment de responsabilité des élèves, tout en renforçant leur sentiment d’appartenance et en influant positivement sur les relations entre pairs, avec les enseignants et avec les membres de la communauté. Si tant est, précisent ces rapports, que leur inscription dans le travail en classe soit explicite.
»

Dominique Bucheton ajoutait d’ailleurs que « pour que les enfants apprennent, et j’en suis de plus en plus convaincue, il faut créer des situations didactiques où les déplacements soient en même temps cognitifs, intellectuels, psychoaffectifs, identitaires, langagiers ».

Les activités et actions de découvertes hors les murs répondent à cette dynamique de déplacement, de dépaysement, de dépassement qui permet de voir ailleurs, autrement. C’est également cette même logique de l’extériorité qui fait des centre de loisirs ou des « colonies de vacances » des espaces et des temps de loisirs éducatifs, non parce que –comme en situation scolaire- les contenus éducatifs seraient programmés, mais parce qu’ils sont un apport induit par les situations vécues.


Ainsi, sortir de la classe, dépasser les murs de l’école, quitter l’espace scolaire, pour plusieurs heures ou quelques jours c’est être conduit au-dehors, au-delà : n’est-ce pas là le sens premier du mot educere que nous avons emprunté au latin pour dire éduquer ?

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Il me revient à l’esprit chaque fois que je croise un groupe d’enfants, de jeunes –et, pourquoi pas, d’adultes- sac au dos dans la rue ou dans une gare, durant ces semaines de fin d’année scolaire, les mots de Dominique Bucheton [in « Devenir l’auteur de sa parole », Dominique Bucheton, maître de conférences en Sciences de l’éducation, IUFM de Montpellier. Ministère de l’Education nationale – Direction de l’Enseignement scolaire – Eduscol Janvier 2002.] : apprendre c’est se déplacer.


Les dernières semaines de l’année scolaire sont en effet pour beaucoup l’occasion – même si d’autres périodes y sont également propices- de sortir des enceintes scolaires pour réaliser d’autres découvertes au cours de classes transplantées, voyages ou autres sorties. Moment de convivialité, manière d’apprendre à se connaître autrement, occasion pour construire d’autres relations, ces temps hors les murs n’en demeurent pas moins des temps éducatifs.


Marie-France Rachédi dans « Animation & Éducation » la revue de l’OCCE, écrivait en mai 2013 que « des tests rigoureux, comparant de jeunes élèves en situation d’apprentissage classique et des enfants faisant régulièrement l’école en milieu naturel, montrent que les seconds, à égalité de scolarisation, présentent des compétences plus développées en termes de sociabilité, créativité, cognition et une plus grande envie d’école. Plusieurs rapports de recherche, depuis 2004, viennent renforcer ces thèses. Ils exposent, en particulier, l’influence positive des travaux pratiques extérieurs sur les apprentissages disciplinaires : ils favorisent la rétention des connaissances et renforcent les liens entre les dimensions affective et cognitive de l’apprentissage.
Les sorties en milieu naturel , les voyages scolaires… augmentent la motivation et le sentiment de responsabilité des élèves, tout en renforçant leur sentiment d’appartenance et en influant positivement sur les relations entre pairs, avec les enseignants et avec les membres de la communauté. Si tant est, précisent ces rapports, que leur inscription dans le travail en classe soit explicite.
»

Dominique Bucheton ajoutait d’ailleurs que « pour que les enfants apprennent, et j’en suis de plus en plus convaincue, il faut créer des situations didactiques où les déplacements soient en même temps cognitifs, intellectuels, psychoaffectifs, identitaires, langagiers ».

Les activités et actions de découvertes hors les murs répondent à cette dynamique de déplacement, de dépaysement, de dépassement qui permet de voir ailleurs, autrement. C’est également cette même logique de l’extériorité qui fait des centre de loisirs ou des « colonies de vacances » des espaces et des temps de loisirs éducatifs, non parce que –comme en situation scolaire- les contenus éducatifs seraient programmés, mais parce qu’ils sont un apport induit par les situations vécues.


Ainsi, sortir de la classe, dépasser les murs de l’école, quitter l’espace scolaire, pour plusieurs heures ou quelques jours c’est être conduit au-dehors, au-delà : n’est-ce pas là le sens premier du mot educere que nous avons emprunté au latin pour dire éduquer ?