Agir pour Mayotte, pour l’ambition éducative, ses personnels et la jeunesse

L’ensemble des personnels de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche exerçant à Mayotte sont engagés pour la jeunesse mahoraise. Aujourd’hui ils appellent à l’aide. Ils ont peur. Ils ne peuvent plus exercer leurs missions. La continuité pédagogique assurée par voie numérique pénalise toujours les plus fragiles des jeunes et n’est pas une solution. Le niveau scolaire déjà inquiétant va encore se dégrader.

Alors même que depuis des mois, la tension ne cesse de croître sur l’île, la situation a encore empiré, ces dernières semaines. Les blocages initiés par une partie de la population exaspérée sont révélateurs d’une situation explosive. La violence, la pauvreté, les flux migratoires massifs créent un climat de violence anxiogène et dégradent les conditions de vie de toute la population. Ceci vient s’ajouter à une crise de l’eau toujours sous-jacente et prégnante. Les droits fondamentaux ne peuvent plus être assurés.
L’État français ne peut pas rester sans réponse à la fois dans l’urgence mais aussi sur le plus long terme.

On ne peut entretenir le racisme, quand la haine de l’étranger se développe toujours en pareille situation, quand c’est toujours celui qui vient d’ailleurs qui est systématiquement jugé responsable du désastre. Pour éviter cela, il est important de rétablir la sécurité, ce qui demande à la fois des forces de police en nombre suffisant, mais aussi de travailler sur les questions de logement, d’accompagnement des jeunes, de santé et d’éducation.

Comment peut-on expliquer que sur ce territoire, département français avec la population la plus jeune de France, les moyens attribués par élève sont bien plus faibles qu’ailleurs ? Comment expliquer que nous ne sommes pas capables d’accueillir correctement l’ensemble de la population en âge d’être scolarisée, faute de structures suffisantes ? Comment peut-on accepter que nous ne soyons pas capables d’organiser une restauration collective pour notre jeunesse scolarisée comme c’est le cas dans tous les autres départements ?

Vite, mobilisons-nous pour Mayotte. Il y a une urgence pour un grand pays démocratique comme le nôtre. Ne renonçons pas à l’Éducation pour toutes et tous et à l’avenir de notre jeunesse.

Frédéric MARCHAND, secrétaire général de l’UNSA Éducation