Agir enfin pour la mixité sociale
Un sujet sous les feux de l’actualité
La récente publication de l’IPS, l’indice de position sociale, des écoles et des collèges a permis de prendre conscience des inégalités à l’école et de la nécessité de trouver des solutions pour améliorer la situation. Mais à l’UNSA Éducation, nous n’avons pas attendu que le sujet soit sous les feux de l’actualité pour nous emparer de cette question. La promotion de la mixité scolaire est un des axes forts de notre programme éducatif. Trop longtemps, cette idée a été absente des politiques publiques, et notre fédération est l’une des seules organisations syndicales à s’en préoccuper concrètement. Pourtant, cela doit permettre la promotion sociale du plus grand nombre, tout en se fondant sur des compétences régulièrement acquises. Car il faut le dire avec force en balayant une critique souvent entendue : toutes les études montrent que les expérimentations qui ont promu la mixité n’entraînent pas une baisse du niveau des élèves les plus forts, et permettent réellement d’aider les plus fragiles. Alors aujourd’hui, il est essentiel d’aller au-delà de quelques politiques volontaristes (par exemple à Paris ou à Toulouse) pour généraliser une réelle prise en compte des inégalités sociales et améliorer la carte scolaire. Cela nécessite une véritable révolution copernicienne à tous les niveaux éducatifs mais aussi à tous les étages des cabinets ministériels.
Notre fédération considère que le rôle d’impulsion et de régulation de l’État est essentiel pour corriger les déséquilibres entre territoires. Il revient donc au pouvoir politique central de ne pas laisser la responsabilité de la mixité sociale et scolaire aux seules collectivités territoriales. Nous militons ainsi pour que l’État y œuvre davantage notamment par le financement des expérimentations qui y concourent. Nous souhaitons également que ces pratiques soient généralisées.
Prendre conscience de la ségrégation scolaire
Ce n’est pas que le parcours scolaire des élèves plus défavorisés qui est ainsi mis en péril, mais aussi leur insertion sur le marché de l’emploi, la promotion sociale et l’inclusion de toutes et tous dans une société où le vivre ensemble devrait être le ciment essentiel. La mixité sociale influence aussi les comportements et est de nature à favoriser une meilleure acceptation des différences et donc davantage de cohésion sociale. D’autres outils statistiques sont aujourd’hui à disposition pour mieux comprendre cette ségrégation sociale. Ainsi, une récente note de la DEPP fournit de nombreuses données sur la situation dans les collèges. On a aussi pu voir concrètement sur des bases chiffrées plus objectives que l’école privée favorise grandement le séparatisme social et la ségrégation des plus pauvres.
Mixité sociale et laïcité
Parmi les établissements où on trouve les plus forts IPS, il y a avant tout des écoles privées qui ne s’embarrassent pas des catégories sociales moins favorisées. Il est donc indispensable d’agir dans ce domaine. Il faut retrouver les possibilités d’œuvrer pour davantage de mixité sociale dans le milieu scolaire. C’est pourquoi l’UNSA Éducation ne peut accepter que les établissements d’enseignement privés sous contrats ne soient soumis à aucune contrainte d’organisation et de sectorisation. En effet, cette situation les conduit à ne pas participer à l’effort de mixité scolaire et introduit une concurrence avec les écoles et les établissements publics. Tant que l’État participera à leur financement, notre fédération revendique qu’il soit conditionné au respect de cet effort de mixité. Cela correspond à notre attachement à la laïcité qui doit être le préalable de l’émancipation de toutes et tous.
La mixité sociale, la laïcité au cœur du projet de société, l’attention particulière à faire vivre les valeurs de la République, tout cela permet d’envisager une société où toutes et tous seront les membres d’une société plus égalitaire et apaisée. L’UNSA Éducation agit au quotidien pour porter haut ces valeurs et ces principes.
Pour aller plus loin
La note de juillet 2022 de la DEPP : évolution de la mixité sociale des collèges.
L’article du CNAL sur l’IPS, la laïcité et la mixité sociale