17 mai : Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie
Depuis 2005, le 17 mai est une journée internationale qui a pour but de promouvoir toutes les actions de prévention et de sensibilisation qui permettent de lutter contre les LGTB-phobies. Dans plus de 70 pays, des actions ont lieu ce jour-là, ce qui montre l’affirmation plus libre de l’identité LGBTQ+. Mais cela permet de rappeler également que 75 pays ont toujours une législation qui considère les relations homosexuelles comme un délit. Ainsi, un récent rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne permet de faire un état des lieux sur le continent européen. L’UNSA Éducation fait un tour d’horizon à l’occasion du 17 mai.
Plusieurs pays ont adopté ces derniers mois des lois favorisant l’union de personnes de même sexe, ou offrant des droits aux LGBTQ+. On assiste à une libération de la parole et à une visibilité plus forte, ce qui illustre une avancée des droits. Ce point positif ne doit pas masquer d’autres réalités. Il faut rappeler qu’être homosexuel·le, transgenre ou bisexuel·le est synonyme de délit dans de nombreux pays : par exemple en Afrique, 2/3 des pays ont encore une législation réprimant l’homosexualité.
Les effets de la crise sanitaire
La récente crise sanitaire a pu accentuer des réactions homophobes : ainsi, en France, les jeunes LGBT ont été particulièrement visés dans les violences intrafamiliales (voir notre article « Violences intrafamiliales : les filles et les jeunes LGBT sont les plus touché·es« ). En Corée du Sud, une augmentation récente des cas de covid-19 a entraîné une vague de réactions et comportements homophobes, car des homosexuels ont été accusé de favoriser la propagation du virus. Ce dernier cas montre que lors des périodes de crise, les LGBT+ sont trop souvent les cibles d’attaques.
Le rapport« Le long parcours des personnes LGBTI vers l’égalité»
Le rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne, publié le 14 mai 2020, donne des informations sur la condition LGBT+ sur le continent : intitulé « Le long parcours des personnes LGBTI vers l’égalité», il est basé sur une enquête à laquelle 140 000 personnes ont répondu. On peut voir en particulier que 60 % des homosexuel·les et transgenres évitent de tenir la main de leur partenaire en public, qu’une partie importante s’estime victime de discriminations ou de harcèlement. Enfin, des crimes de haine homophobes sont encore trop présents sur le continent, comme dans le reste du Monde.
Le rôle essentiel de l’éducation et de la formation
Dans le domaine de l’éducation, cette enquête révèle des situations contrastées : ainsi un elève LGTB+ sur deux affirme que quelqu’un parmi ses camarades ou ses enseignant·es a déjà soutenu les personnes LGBT+ . Des efforts dans ce domaine sont donc encore à faire. On peut ici signaler les dispositifs mis en place par le Ministère de l’éducation nationale avec des cellules d’écoute et des centres d’aides , des campagnes de sensibilisation et des ressources pédagogiques. Signalons également que notre fédération participe aux actions du « Collectif éducation contre les LGTBphobies en milieu scolaire « .
Par ailleurs, le Comité syndical européen de l’éducation a recensé sur son site Internet les initiatives pour la journée du 17 mai .
Pour l’UNSA Éducation, la lutte contre les discriminations à l’encontre des LGBT+ doit être davantage promue, à l’école et dans l’ensemble de la société. L’éducation et la formation sont indispensables pour permettre la libération de la parole de toutes et tous et l’affirmation de leur identité sexuelle, sans gêne, peur ou harcèlement. Des progrès ont eu lieu depuis quelques années, mais il faut poursuivre sur cette voie par des actions de sensibilisation et de prévention qu’il faut généraliser dès le plus jeune âge.
Pour aller plus loin :
Le rapport « Le long parcours des personnes LGBTI vers l’égalité »
Collectif éducation contre les LGTBphobies en milieu scolaire
Deux vidéos sur la chaîne Youtube de l’UNSA Éducation :